Propos de Marine Le Pen : pour Copé, "cela montre qu'elle n'a rien compris à la laïcité"

Dans un entretien donné au Monde, la présidente du FN a déclaré que si elle était au pouvoir, elle mettrait "à la porte tous les intégristes étrangers". Elle a également proposé d'interdire la kippa et le voile dans la rue.

Jean-François Copé, le secrétaire général de l'UMP, a dénoncé la proposition de la présidente du Front national d'interdire voile et kippa dans la rue, en remarquant que "la laïcité n'est pas l'éradication" de toutes les expressions religieuses. "Marine Le Pen propose d'interdire le port de signes religieux dans la rue, en commençant par le voile et la kippa. Ce faisant, elle montre qu'elle n'a rien compris à la laïcité", a déclaré M. Copé. "La laïcité n'est pas l'éradication de toute expression religieuse dans la société", a-t-il expliqué.

Les propos de Marine Le Pen ont provoqué des réactions jusque dans les plus hautes sphères de l'état : "Tout ce qui déchire, oppose, divise est maladroit et donc nous devons appliquer les règles. Les seules règles que nous connaissons, ce sont les règles de la République et la laïcité", a noté le président François Hollande en marge de l’inauguration du mémorial de la Shoah à Drancy, en région parisienne.

Hollande sur Le Pen : "La laïcité est la seule...par BFMTV

La présidente du Parti chrétien-démocrate Christine Boutin a jugé vendredi "grotesque" et "scandaleuse" la proposition de Marine Le Pen d'interdire le port du voile et de la kippa dans les espaces publics. "C'est grotesque et totalement déplacé", a déclaré Christine Boutin à l'agence de presse Sipa. "C'est un laïcisme ridicule. Dans sa logique, il faudrait effacer de l'espace public tout ce qui concerne le fait religieux: il faudrait aussi raser toutes les églises, les cathédrales et les calvaires. C'est scandaleux et dangereux".

Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a fustigé des déclarations relevant du "fanatisme", et le Conseil français du culte musulman (CFCM) a regretté une volonté d'"instaurer un régime totalitaire en France".

Le ministre de l’Éducation Vincent Peillon, a de son côté dénoncé estimé que Marine Le Pen était "la première des intégristes", "Dans le contexte actuel, c'est le moment de dire non à tous ces discours de haine et de division", a-t-il poursuivi.

Guillaume Peltier et  Lionnel Luca c'étaient déjà exprimés sur Atlantico.