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Les conseillères de l’Elysée avaient alerté et dénoncé des comportements misogynes au plus haut sommet de l’Etat en 2018
©Capture d'écran Dailymotion / AFP

#MeToo

Selon des informations du Monde, des femmes au cœur du cabinet présidentiel ont dénoncé des remarques sexistes ou des "blagues salaces" dans une note. L’ancien secrétaire général du gouvernement, Marc Guillaume, aurait été visé par ces accusations.

La rédaction du Monde a dévoilé le contenu d’une note de deux pages et demie, datée du 8 mars 2018. Ce document a été signé par l’ensemble des conseillères de l’Elysée et a sans doute contribué au récent départ de Marc Guillaume au poste de secrétaire général du gouvernement.

Cette note a été transmise àAnne de Bayser, la secrétaire générale adjointe de la présidence de la République. 

La rédaction du Monde a dévoilé le contenu de cette note des femmes travaillant au coeur du cabinet présidentiel : 

"Si nous n’avons pas à souffrir directement de comportements sexistes au sein de votre cabinet, nous sommes régulièrement confrontées nous-mêmes ou témoins de telles pratiques au plus haut sommet de l’Etat".

Une liste de réflexions sexistes entendues dans les réunions interministérielles et jusque dans la cour de l’Elysée figure dans cette note. Aucun nom n'est cité officiellement dans le cadre de cette dénonciation. 

Les signataires auraient néanmoins expliqué oralement à Anne de Bayser que, parmi les députés et les fonctionnaires cités, Marc Guillaume, le secrétaire général du gouvernement, depuis nommé préfet de la région Ile-de-France, était notamment ciblé, selon des informations du Monde.

Une jeune énarque a été visée par le commentaire suivant : "Vous, vous allez faire carrière grâce à votre décolleté !". 

Lors d’une réunion interministérielle après l’intervention d’une collaboratrice, le "haut fonctionnaire" concerné aurait prononcé les mots suivants d’après Le Monde : "c’est rare une femme qui pense… et c’est beau aussi, surtout quand ça porte une jupe".

Alors que le président de la République a fait de l’égalité entre les hommes et les femmes une grande cause du quinquennat, il serait souhaitable, selon les signataires de cette note, que ceux qui travaillent "au plus haut niveau de l’Etat" aient "une responsabilité encore plus forte que tout un chacun : la responsabilité de l’exemplarité".

La rédaction du Monde a précisé qu’Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Elysée, et Anne de Bayser ont fait état de cette note des "conseillères" à Matignon. Face au danger, le directeur de cabinet d’Edouard Philippe, Benoît Ribadeau-Dumas, a prévenu Marc Guillaume. Les remarques déplacées ont alors peu à peu cessé. 

Sollicité par Le Monde, Marc Guillaume tient aujourd’hui "catégoriquement" à dire : "La misogynie m’est, dans ma vie comme dans mes responsabilités, totalement étrangère. J’ai, dans mes fonctions au SGG, engagé de nombreuses actions pour lutter contre la misogynie et en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes". 

Le Monde

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