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Malgré l'affaire Khashoggi, l'Allemagne continue de vendre des armes à Riyad
©SAUL LOEB / AFP

Hypocrisie

Si Berlin a gelé toute nouvelle licence d'exportation vers l'Arabie saoudite, la livraison de matériels n'est pas proscrite. Un laxisme dont les industriels allemands comptent bien profiter.

L'Allemagne faillirait-elle à ses engagements ? Tandis qu'Angela Merkel avait annoncé, le 22 octobre dernier, suspendre ses ventes d'armes à Riyad, en réaction à l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khasoggi au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul, en Turquie, La Tribune de Genève indique ce mercredi 30 janvier que ces mesures ne seraient pas appliquées aussi sévèrement qu'elles le devraient.

Berlin durcit le ton, mais…

Car si le gouvernement a bien durci le ton à la mi-novembre en gelant toute nouvelle licence d'exportation vers le pays du Moyen-Orient, actuel 4e meilleur client de l'Allemagne dans ce secteur (416 millions d'euros en 2018), Berlin n'a pas interdit la livraison des matériels ayant déjà reçu une autorisation d'exportation. En théorie, indique le quotidien suisse, les industriels allemands pourraient donc poursuivre leurs livraisons, mais ne prendraient pas le risque de le faire, faute d'un soutien du gouvernement.

C'est notamment le cas des navires patrouilleurs Lürssen, que le constructeur allemand veut maintenant refourguer à la police maritime allemande. De plus, les très importants appels d'offres prévus par Berlin dissuaderaient les industriels de se rebiffer. Mais il en fallait bien un pour contrevenir aux règles établies, en l'occurrence Rheinmetall, dont l'un de ses anciens haut dirigeants est PDG de la SAMI (Saudi Arabian Military Industrie), en charge de l'industrie d'armement du royaume gouverné par le prince héritier Mohammed Ben Salmane.

Rheinmetall utilise sa filiale pour contourner l'interdiction

Comme l'explique La Tribune de Genève, le groupe allemand ne se prive pas de contourner l'interdiction du gouvernement en s'appuyant sur ses filiales étrangères. Pour ce faire, l'usine de munitions d'Al-Kharj, en Arabie saoudite, construite par Rheinmetall via sa filiale sud-africaine, Rheinmetall Denel Munition (RDM), continue de produire les obus et bombes aéroportées dans lesquels elle est spécialisée. Quelque 300 obus d'artillerie et 600 obus de mortier sortiraient des chaînes de production chaque jour. Selon le magazine Stern et le magazine-télé Report München, Rheinmetall continuerait donc de livrer des armes à Riyad par le biais de ses filiales italienne et sud-africaine, et ce malgré l'interdiction explicite du gouvernement allemand.

La Tribune de Genève

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