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Changement climatique : les émissions de CO2 augmentent pour la première fois en quatre ans
©Fabrice COFFRINI / AFP

Alerte sur la planète

D’après un nouveau rapport des Nations Unies, les émissions de dioxyde de carbone pourraient encore atteindre un taux encore plus alarmant à l'avenir.

Selon une étude de l'ONU, les efforts mondiaux pour lutter contre le changement climatique sont bien loin de la réalité. Les émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2) ont augmenté en 2017 après avoir été stables pendant les trois précédentes années. Ces données émanent d’un nouveau rapport publié cette semaine par le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), quelques jours avant la tenue de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique, la COP 24, du 3 au 14 décembre à Katowice, en Pologne.

Les émissions annuelles totales de gaz à effet de serre ont atteint un record de 53,5 gigatonnes en 2017, soit une augmentation de 0,7% par rapport à 2016, selon les auteurs du rapport. Selon les précisions du document, "les émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2030 doivent être inférieures d’environ 25% à 55% par rapport à 2017 pour que le monde soit sur le chemin le moins coûteux pour limiter le réchauffement climatique à 2 °C et 1,5 °C, respectivement".

Le rapport note qu’il n’y a aucun signe de renversement de cette tendance et que seuls 57 pays (représentant 60% des émissions mondiales) sont en voie de combler leur "déficit d’émission", le fossé entre ce qui va probablement avoir lieu et ce qu’il faudrait atteindre. 

La poursuite des tendances actuelles entraînera probablement un réchauffement de la planète d’environ 3 °C d’ici la fin du siècle, puis une augmentation continue de la température, selon les conclusions du document.

Le rapport sur l'écart des émissions indique que la croissance économique est responsable d'une hausse en 2017, alors que les efforts nationaux visant à réduire les émissions de carbone ont faibli.

Le programme des Nations Unies pour l’environnement a publié au cours des neuf dernières années une évaluation des dernières études scientifiques sur les émissions actuelles et futures de gaz à effet de serre.

Ce dernier rapport met en évidence la différence entre le niveau d'émissions de gaz à effet de serre que le monde peut supporter pour maintenir les températures dans des limites sûres, avec les niveaux susceptibles de reposer sur les promesses et les actions prises par les pays.

Le rapport de cette année enregistre l'écart le plus important jamais enregistré entre la réalité et les objectifs que nous devons atteindre.

Entre 2014 et 2016, les émissions mondiales de CO2 provenant de l'industrie et de la production d'énergie étaient essentiellement stables alors que l'économie mondiale connaissait une croissance modeste. En 2017, ces émissions ont augmenté de 1,2%, avec la hausse du PIB.

Alors que les sources d'énergie renouvelables sont en plein essor dans des pays comme l'Inde,  de nombreux efforts sont menés à travers la planète afin d'empêcher la hausse des températures mondiales de plus de 1,5 ° C, comme indiqué récemment dans un rapport clé du GIEC.

Selon l'ONU, pour que le monde reste en deçà de cet objectif, les émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2030 devraient être inférieures de 55% à celles d'aujourd'hui. Le rapport précise donc à l'heure actuelle que le monde se dirige vers une hausse de température de 3,2 ° C d'ici la fin du siècle.

L'ONU place néanmoins de grands espoirs sur ce qu'elle appelle des "acteurs non étatiques", ce qui signifie que les gouvernements locaux, municipaux et régionaux, les entreprises et les établissements d'enseignement supérieur peuvent avoir un impact majeur sur le fossé à venir. Plus de 7.000 villes de 133 pays et 6.000 entreprises générant des revenus d'au moins 36.000 milliards de dollars se sont engagées à prendre des mesures pour lutter contre le changement climatique.

Le rapport suggère également que les plans fiscaux des gouvernements pourraient jouer un rôle extrêmement important dans la réduction des émissions de CO2. Le rapport indique que la moitié des émissions provenant des combustibles fossiles ne sont pas du tout taxées et que 10% seulement sont facturées à un niveau compatible avec le maintien du réchauffement à 2 ° C.

Les subventions pour les combustibles fossiles tels que le charbon devront également être progressivement supprimées pour atteindre les objectifs climatiques. 

Ce rapport vise à informer les délégués qui seront présents à la conférence sur le climat organisée la semaine prochaine à Katowice, en Pologne. Les négociateurs vont essayer de respecter les engagemnts du règlement de l'accord de Paris sur le climat. Les auteurs du rapport espèrent que cela pourra pousser les pays à atteindre de plus grandes ambitions à l'avenir.

BBC

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