Le remède qui tue le malade<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Europe
Le remède qui tue le malade
©

Crises

Dans un climat de fort mécontentement social après l'acceptation du plan de sauvetage par son gouvernement, le Premier ministre irlandais BrianCowen a annoncé ce lundi soir des élections anticipées dès le début de l'année 2011, soit juste après l'adoption du budget de crise et des mesures de rigueur.

L'aide de l'UE et du FMI sont venus répondre aux risques de contagion si redoutés dans la zone Euro (notamment au Portugal ou à l'Espagne), mais cette solution n'est peut-être pas la plus adéquate.

François Leclerc remarque tout d'abord qu'il est troublant de constater qu'un traitement similaire ait été administré à deux malades (l'Irlande et la Grèce) qui présentent des pathologies bien différentes.
Athènes, par exemple, a subi une crise des finances publiques alors que Dublin a d'abord été confronté à une défaillance de la finance privée. Autre différence: la Grèce a sollicité l'aide internationale pour pouvoir payer ses fonctionnaires quand l'Irlande a été forcée d'accepter un plan de sauvetage alors que ses banques pouvaient continuer à se refinancer auprès de la BCE. L'Irlande présente cependant une crise plus importante, comme en témoigne le montant de l'aide qui lui est accordée - sensiblement la même que celle apportée à la Grèce mais le pays est trois fois moins peuplé.

Ceci étant dit, ces plans de sauvetage s'apparentent à des remèdes qui vont "tuer le malade". C'est en tout cas l'avis de FrançoisLeclerc qui, sur le blog de PaulJorion, estime que le "mécanisme de crise" devrait être permanent et devrait prévoir "la participation des créanciers à son financement".
Devant l'impossibilité d'une telle construction à court terme, trois options se présentent: la mutualisation de la crise européenne au niveau international via le FMI, l'engagement de la BCE dans un programme volontaire d'achat de dette publique et la restructuration de cette dette publique pour pouvoir s'attaquer ensuite à la dette des banques.

Cette troisième alternative, privilégiée par FrançoisLeclerc, obtient également l'aval de NourielRoubini, l'un des économistes qui avait prévu la crise des subprimes. Selon lui, on ne s'attaque pas à la racine du problème - l'excès d'endettement du secteur privé. NourielRoubini estime par ailleurs que la situation de la France prend le chemin grec. Paris n'a, selon lui, entrepris aucune réforme structurelle qui puisse atténuer les effets d'un déficit budgétaire élevé. Pire, la France est politiquement limitée dans sa capacité de changement: "Qu'est-ce que ça va donner quand on verra des réformes radicales ? C'est une question qui reste posée dans le cas de la France".

Lu sur le blog de Paul Jorion (billet invité de François Leclerc)

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !