Marine Le Pen relaxée dans l'affaire du "faux tract" l'opposant à Jean-Luc Mélenchon

Marine Le Pen a été relaxé ce mardi par la cour d'appel de Douai (Nord) dans l'affaire du "faux tract" qui l'opposait à Jean-Luc Mélenchon. La présidente du FN comparaissait pour "manœuvre frauduleuse". Elle avait été condamnée en première instance à 10 000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Béthune (Pas-de-Calais).

Finalement, la cour a estimé que la responsabilité de Marine Le Pen en tant qu'auteur ou complice des tracts ne pouvait être avérée. Le tract, diffusé en mai 2012, comportait une photo de Jean-Luc Mélenchon et le texte suivant, extrait d'un discours prononcé le 14 avril à Marseille : "Il n'y a pas d'avenir pour la France sans les Arabes et les Berbères du Maghreb."

"Les premiers juges s'étaient fourvoyés dans une interprétation tendancieuse du droit, de surcroît l'affaire a été instrumentalisée par Jean-Luc Mélenchon" et ses conseils, a réagi après l'audience de mardi l'avocat de Marine Le Pen, Me David Dassa-Le Deist. "Marine Le Pen avait assumé politiquement ce message du tract, mais jamais elle ne l'avait prononcé comme étant l'aveu qu'elle pourrait en endosser la responsabilité sur le plan juridique", a-t-il souligné.

Marine Le Pen "s'est reniée à l'audience : elle a menti à qui, à la justice ou aux téléspectateurs ?" s'est interrogée de son côté Me Raquel Garrido, une avocate de Jean-Luc Mélenchon. Pour Me Erwan Lorvellec, autre avocat de Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen "était l'instigatrice, l'inspiratrice et évidemment la bénéficiaire" du faux tract. Et d'ajouter : "Ça nous rend plutôt inquiets pour les prochaines élections, puisque le signal qui est envoyé est qu'on peut concevoir et diffuser de faux tracts impunément".

"Dans ce dossier, la bande des trois, UMP, PS et FN a marché la main dans la main pour sauver le soldat Le Pen pourtant prise la main dans le sac", a réagi dans un communiqué Jean-Luc Mélenchon. "Depuis 2012, Mme Le Pen a bénéficié d'une complaisance constante du parquet représentant les gardes des Sceaux UMP puis PS dans cette affaire", a-t-il estimé".

En revanche, le "Front national se félicite de cette victoire sans appel qui sonne comme un cinglant désaveu au système et à la caste", affirme dans un communiqué le maire de Hénin-Beaumont et vice-président du parti, Steeve Briois.