Christian Estrosi évoque les "cinquièmes colonnes" de "l'islamo-fascisme" : les réactions<!-- --> | Atlantico.fr
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Christian Estrosi, député-maire de Nice.
Christian Estrosi, député-maire de Nice.
©Reuters

Polémique

Les propos du député-maire de Nice ont fait réagir toute la classe politique.

Christian Estrosi, invité du 12/13 sur France 3, était interrogé sur l'attentat évité contre des églises à Villejuif (Val-de-Marne). Le candidat UMP aux régionales en Paca face notamment à Marion Maréchal-Le Pen (FN), a déclaré: "Oui les catholiques sont menacés", "en France, les catholiques sont une cible". Et d'ajouter : "La civilisation judéo-chrétienne dont nous sommes les héritiers aujourd'hui est menacée". Selon lui, "l'immense majorité des musulmans de France qui aujourd'hui placent les lois de la République au-dessus des lois religieuses" essaient "de nous trouver en refuge parce qu'ils se sentent menacés par ce que j'appelle l'islamo-fascisme".

Et de poursuivre de plus belle sur cet "islamo-fascisme présent en Irak, en Syrie" mais aussi "ailleurs", et notamment en France, "à travers les cinquièmes colonnes et (leurs) réseaux infiltrés dans nos caves, dans nos garages, dans les lieux clandestins", a lancé Christian Estrosi. Relancé sur l'expression "cinquièmes colonnes", il a poursuivi : "J'y vais fort, oui ! C'est une troisième guerre mondiale qui nous est déclarée, il faut en être conscient" et "dire la vérité".

Le député-maire a ensuite évoqué les attentats contre Charlie Hebdo pour illustrer ses propos : "Quand on a dit tous les jours à la télévision pendant la chasse aux frères Kouachi que ce sont des Français parce qu'ils ont une carte d'identité française, eh bien non... On est un Français quand on n'est pas un ennemi de la France. La carte d'identité ne fait pas un Français !", a dit le maire de Nice. "Nous avons des ennemis de la France qui ont une carte d'identité française et aujourd'hui, il est temps de mettre en place des dispositions et des lois" pour y remédier, a-t-il insisté. "A partir du moment où on est un ennemi de la France, est-ce qu'on a le droit de porter un papier d'identité français, de bénéficier de toutes les prestations pour lesquelles paient ceux qui se lèvent tôt et qui travaillent tôt dans notre pays".

Lever de bouclier à gauche après ces déclarations, à commencer par Stéphane Le Foll. Le porte-parole du gouvernement a ainsi dénoncé sur Twitter la "dérive lamentable de M. Estrosi qui ne se cache même plus d'imiter les délires FN. Et en plus il faudrait l'appeler Républicain!" Bruno Le Roux,  député PS de la première circonscription de la Seine-Saint-Denis a lui aussi réagi ce lundi : "Les élucubrations extrémistes font le jeu des terroristes. C'est grave". Christophe Castaner a utilisé Twitter pour comparer le maire de Nice à Marion Maréchal-Le Pen. Le candidat PS aux prochaines régionales en PACA et qui affrontera donc Christian Estrosi a posté ce commentaire : "Il est clair que j'aurai deux adversaires d'extrême-droite". Enfin, Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS a, lui, trouvé une autre comparaison pour Christian Estrosi...

.@cestrosi - "Rantanplan" a trouvé le moyen de faire baisser le #FN : reprendre ses idées

Souvent accusé de dérives, notamment concernant la seconde guerre mondiale, le FN a réagi par la voix de Florian Philippot, sur France 2 : "Monsieur Estrosi est dans l'outrance verbale pour des raisons électorales mais cache une inaction coupable, car son parti est responsable de la situation actuelle". Et le vice-président du FN d'ajouter : "La politique de l'UMP sous Nicolas Sarkozy a été dramatique et a fourni des armes à nos adversaires à tous les niveaux". Le secrétaire général du FN Nicolas Bay a, lui, dénoncé sur Sud Radio une "posture électorale grotesque", reprochant notamment au maire de Nice de subventionner dans sa ville l'Union des organisations islamiques de France (UOIF).

Plusieurs cadres de l'UMP ont pris la défense de Christian Estrosi, comme Nadine Morano, qui décrit la "cinquième colonne" islamiste comme une "réalité". Pour Lionnel Luca, député UMP des Alpes-Maritimes, le maire de Nice "n'a fait que dire une évidence". En revanche, d'autres élus de droite ont pris leurs distances. Par exemple, Gérard Larcher, invité de Tous politiques sur France Inter/le Parisien/France3, s'est dit "choqué" par l'emploi du mot "fasciste". Le président du Sénat a ajouté : "La théorie de la cinquième colonne, ce n'est pas ma théorie".

L'ancienne ministre UMP Valérie Pécresse n'utiliserait pas non plus les mêmes termes que Christian Estrosi. "Moi je ne suis pas dans les grandes phrases", a-t-elle dit dimanche soir sur BFMTV en indiquant qu'elle préférait parler de "guerre menée à la civilisation" en général plutôt qu'à "la civilisation judéo-chrétienne".

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