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Jean-Marie Le Pen : enquête sur un enrichissement suspect de 1,1 million d'euros
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Justice

C'est ce que révèle une enquête publiée ce mercredi sur le site d'informations Mediapart.


Jean-Marie Le Pen devient-il trop gênant pour le Front national ? Le fondateur et président d'honneur "à vie" du parti est au cœur d'une polémique suite à ses propos à connotations antisémites. La controverse de trop semble-t-il pour sa fille qui n'a pas hésité à le désavouer publiquement. Mais ce n'est pas la seule affaire concernant Jean-Marie Le Pen qui pourrait embarrasser le parti frontiste. En effet, selon des informations de Mediapart, le parquet de Paris mènerait actuellement une enquête préliminaire concernant un enrichissement personnel  suspect de 1,1 million d'euros.

Concrètement, selon Mediapart, depuis fin 2013, la justice s'intéresse de près au patrimoine de Jean-Marie Le Pen. Alertée le 27 novembre par l'ancienne Commission pour la transparence financière de la vie politique, la justice souhaiterait faire toute la lumière sur les différences constatées dans ses déclarations de patrimoine faites au début et à la fin de son premier mandat de député européen, en 2004 et 2009. Le site d'informations indique ce mercredi que le montant de cet enrichissement personnel est plus que conséquent puisqu'il s'élèverait précisément  à 1 127 000 euros.

Le site d'information ajoute que "les explications, ou tentatives d'explications, fournies par l'eurodéputé pour justifier la variation de ses actifs n'ont pas convaincu l'ancienne commission pour la transparence". Cette dernière a été remplacée par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique.

Interrogé par Mediapart, voici comment se défend Jean-Marie Le Pen aurait justifié cette "variation de ses actifs".  Sur le fait que le Front national aurait "renoncé en 2006 à lui réclamer une dette de 198 000 euros contractée en 1991, sans apporter de preuve", le président d'honneur du parti assure que cette dette était liée "à [sa] condamnation au civil dans l'affaire du "détail" (à propos des chambres à gaz, ndlr)". Concernant un virement de 300 000 euros de son micro-parti, Cotelec, en 2008, "sans fournir de justificatifs" comme l'indique Mediapart, celui-ci serait "probablement un prêt pour [sa] campagne électorale [de 2009], qui a dû être remboursé", croit se souvenir l'eurodéputé.

A propos d'un versement en 2008 de "quelque 150 000 euros" par "une étude notariale de sa commune de Saint-Cloud (...) toujours sans trace probante", Le Pen père pense qu'il s'agit "probablement d'un héritage". Enfin, sur une "remise gracieuse" d'environ 400 000 euros obtenue du fisc en 2006, à l'issue d'une médiation", là encore "sans justificatif" selon Mediapart, il indique que "le fisc avait [au préalable] estimé anormalement bas les loyers que je versais comme locataire à la SCI propriétaire de Montretout" – une SCI dont il est "le principal actionnaire", selon Mediapart.

Interrogé par le site d'informations quelques jours après sa sortie sur "la fournée" et Patrick Bruel, le dirigeant frontiste a expliqué n'avoir "aucune inquiétude" même s'il n'a "pas eu le temps de fouiller" le dossier. Il accuse même l'ancienne commission de "désinvolture", de "paresse" et de parti pris idéologique, selon le site d'information. "Cela lui apporte sans doute un petit bénéfice politique de faire peser un soupçon d'illégalité sur Jean-Marie Le Pen", ajoute le président d'honneur du FN. Il précise qu'entre sa déclaration de patrimoine de 2004 et celle de 2009, il a bénéficié d'une "remise gracieuse" de plus de 400 000 euros après l'intervention du médiateur du ministère des Finances sur un redressement vieux de plusieurs décennies.

A noter que le fondateur du FN est devenu millionnaire après avoir hérité en 1976 de la fortune de son ami Hubert Lambert, héritage d'abord contesté avant un accord à l'amiable avec la famille. En pleine polémique avec sa fille, Jean-Marie Le Pen ironise à Mediapart : "C’est la cerise sur le gâteau !"

lu sur Mediapart

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