Ciotti à Sarkozy : "l'autoproclamation ne peut fonctionner"

L'UMP est en proie aux remous. Les mauvais résultats des élections européennes, les dernières révélations de l'affaire Bygmalion, la démission de son président Jean-François Copé et la remise en cause de la désignation du triumvirat Fillon-Juppé-Raffarin pour le remplacer ont plongé le parti dans la tourmente. Ajouté à cela le vrai/faux retour de Nicolas Sarkozy, et les conséquences que cela peut engendrer, et la boucle et bouclée. Car au sein de l'UMP, un retour de l'ancien chef de l'Etat est loin d'être souhaité par tous.

D'autant que celui-ci serait quelque peu conditionné. On voit mal Nicolas Sarkozy revenir et accepter d'en passer par une primaire pour être désigné candidat à la présidentielle de 2017 par exemple. Et pourtant selon un récent sondage LH2 pour le Nouvel Observateur, les Français y sont favorables (78%) de même que 67% des sympathisants de l'UMP. Un avis partagé par Eric Ciotti. Le député UMP des Alpes-Maritimes a en effet indiqué dans une interview au JDD défendre  le principe de la primaire au sein de son parti . Il a aussi déclaré à l'intention de Nicolas Sarkozy, qui veut s'en affranchir donc, que "l'autoproclamation ne peut fonctionner".

"Il faut à tout prix préserver les primaires, elles constituent la seule garantie d'une unicité de candidature au premier tour de la prochaine présidentielle", justifie  ce proche de François Fillon. "Compte tenu du niveau atteint par Marine Le Pen, si nous n'allons pas unis en 2017, nous courrons un immense risque. Seule la primaire peut éviter le bal des ambitions, dans une compétition transparente, avec des règles du jeu claires.Choisissons le meilleur et soyons tous derrière lui !", estime le président du Conseil général  des Alpes-Maritimes.

"L'autoproclamation ne peut fonctionner en la matière", assène donc Eric  Ciotti. "On a déjà vécu cela avec la présidence de l'UMP. Tous ceux qui porteraient atteinte aux primaires feraient courir un risque suicidaire à l'opposition et nous priveraient d'une victoire certaine", affirme-t-il. "Dans une primaire, chacun fera valoir ses idées, ses convictions et son projet", ajoute le député, qui indique soutenir François Fillon "sans aucune animosité" envers les autres candidats.