Pourquoi Poutine n'a plus peur de l'Ouest <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Culture
Le président russe Vladimir Poutine n'a plus peur d'affronter les occidentaux.
Le président russe Vladimir Poutine n'a plus peur d'affronter les occidentaux.
©Reuters

Bouh ! Aaah

Bien loin des comportements post-guerre froide à l'égard de l'Ouest, la Russie montre aujourd'hui qu'elle n'a plus peur en envoyant des troupes armées russes en Ukraine.

Alexandre Melnik

Alexandre Melnik

Alexandre Melnik, né à Moscou, est professeur associé de géopolitique et responsable académique à l'ICN Business School Nancy - Metz. Ancien diplomate et speach writer à l'ambassade de Russie à Pairs, il est aussi conférencier international sur les enjeux clés de la globalisation au XXI siècle, et vient de publier sur Atlantico éditions son premier A-book : Reconnecter la France au monde - Globalisation, mode d'emploi. 

 

Voir la bio »

Atlantico : En envoyant l'armée russe en Ukraine, Poutine n'a pas hésité à mettre en danger les relations internationales qui le lient à l'Occident. Comment expliquer cette décision unilatérale ? Poutine n'a-t-il plus peur de l'Ouest ?

Alexandre Melnik : Poutine n’a pas peur de l’Occident, car son logiciel mental, qui date de la guerre froide, est exclusivement formaté en termes de rapports de force. Aujourd’hui, il pense que la force est du côté de son pays, dont la croissance économique est dopée par les exportations de gaz et de pétrole, alors que les principales composantes du monde occidental sont en proie à une profonde crise : les Etats-Unis sont ruinés par leurs coûteuses aventures en Afghanistan et en Irak, et d’une façon plus générale, ils "pivotent" de l’Atlantique au Pacifique, et l’Union européenne, à bout de souffle, est incapable de générer son "hard power". Dans ce contexte, n’ayant aucune limite extérieure (et aussi – sans aucune opposition à l’intérieur de son pays), il se croit tout permis, en s’autorisant les actions unilatérales qu’il échafaude méthodiquement, quasiment en solitaire, selon un mode de pensée et des schémas géopolitiques des années 1970-début 80. Car son horloge mentale s’est arrêtée à cette période de sa formation d’un agent du KGB, qui percevait le monde à travers la confrontation Est – Ouest, dont la quintessence se résumait au choc frontal entre l’URSS et les Etats-Unis.

En quoi le pouvoir de Vladimir Poutine se renforce à mesure que l'influence des Etats-Unis s'affaiblit ?

Malgré le changement de monde que vit actuellement l’Humanité, dans son  indissociable ensemble, les Etats-Unis restent, dans l’imaginaire de Poutine, un point de fixation psychologique, le véritable antre de l’ennemi héréditaire. La racine du mal. C’est pourquoi, dans la continuité logique de cette vision atavique du monde du XXIe siècle, sur lequel il extrapole les critères d’une époque révolue, Poutine considère les relations entre la Russie et les Etats-Unis comme un jeu à somme nulle ("zero sum game"), sur le modèle "gagnant – perdant", où la victoire de l’un ne saurait être obtenue qu’au prix de la défaite de l’autre. Il constate, à juste titre d’ailleurs, que les Etats-Unis, sous la direction de Barack Obama, opèrent un reflux tous azimuts sur l’arène internationale, sous le prétexte de leur nouvelle doctrine : "leadership from behind". Aux yeux de Poutine, cette innovation géopolitique n’est qu’un pitoyable simulacre destiné à masquer la vacuité conceptuelle de Washington, et surtout – le manque de leviers réels dont disposent aujourd’hui les Américains pour peser sur la marche du monde, qui devient de plus en plus multipolaire et polycentrique. Se mesurant toujours aux Américains, et seulement aux Américains, dans son imaginaire "mano à mano" avec eux, Poutine n’hésite pas à exploiter ce qu’il considère comme la faiblesse de son adversaire, comme un boxeur sur le ring, et s’engouffre dans la brèche, pour pousser ses pions sur l’échiquier géopolitique, dès que la moindre occasion se présente – en Syrie, en Egypte, en Iran et , en ce moment-là, en Ukraine.

Il y a encore à peine 20 ans, le Kremlin agissait en fonction de l'Ouest, craignant des sanctions économiques en cas d'écart : interdiction d'exportation, mise à mal de l'industrie pétrolière, limitation de l'accès au secteur bancaire occidental, etc. Comment expliquer concrètement ce qui a changé dans les relations géopolitiques qui explique que la Russie ne respecte plus ses voisins comme à l'époque de l'après-guerre froide ?

Il y a vingt ans, à savoir au milieu des années 1990, la Russie sortait à peine des ruines de l’ex-URSS. Sous l’impulsion de Boris Eltsine et son entourage, composé de jeunes réformateurs d’inspiration occidentale, qui étaient, en cette époque-là, aux manettes décisionnelles (Egor Gaidar, Boris Nemtsov, Grigori Iavlinski, Andrei Kozyrev, etc.), la Russie, affaiblie par une transition douloureuse – mais absolument nécessaire – d’un système à l’autre, mettait clairement le cap sur l’Occident. Elle tentait d’intégrer dans son mode de fonctionnement l’économie de marché, la démocratie, l’Etat de droit, la liberté de la presse, la société civile. Ainsi, sa Constitution de 1993 a été inspirée, à bien des égards, par la Constitution de la Cinquième République française, les juristes français ont largement contribué à sa rédaction, au même titre que les économistes américains participaient largement à la reconstruction de l’économie russe, dévastée par le communisme et dépendante de l’Occident.

Sur le plan géopolitique, pendant cette "parenthèse enchantée" de l’après-guerre froide, la Russie faisait tout pour intégrer les institutions occidentales qui rimaient alors, pour les dirigeants russes, avec un nouvel horizon d’avenir pour leur pays. En 1996, la Russie est devenue membre du Conseil de l’Europe, et en 1998 – du G-7. Difficile à imaginer aujourd’hui, mais pendant cette période Moscou voulait même adhérer à l’OTAN !

Malheureusement, ces années 90 ont été perçues par la majorité des Russes, n’ayant aucune expérience de l’économie de marché, ni de la démocratie, comme celles d’humiliation : tant sur le plan intérieur, à cause des privatisations massives qu’ils considéraient comme "un hold-up", sanctionné par l’Etat (alors que la même thérapie de choc appliquée en Pologne et dans les Pays Baltes a abouti à des résultats concluants, à l’origine de la croissance économique de ces pays à l’heure actuelle), que sur le plan extérieur : les Russes, frustrés par la chaotique situation économique dans leur pays, avec son cortège des inégalités explosées au grand jour, sont retombés dans leur travers séculaire de la forteresse assiégée, une sorte de psychose obsidionale, qui a de nouveau transformé l’Occident, dans leur tête, en un ennemi qui ne pense qu’à encercler et mettre la Russie à genoux.

Ce fut le terreau nourricier de la fulgurante ascension d’un jeune officier du KGB, Vladimir Poutine, qui s’est positionné comme "réparateur de l’humiliation du peuple russe" en bâtissant son commerce électoral sur trois piliers : reconstitution d’un Etat fort et dominateur ; patriotisme pour "rendre la fierté" aux Russes et, enfin, la mise en valeur de l’Eglise orthodoxe pour "donner du sens à la vie", le tout sur fond de reconstitution de l’identité nationale "déchirée". Cette démarche s’est révélée politiquement gagnante, et propulsé Poutine au pouvoir en 2000. Pouvoir absolu, dont il a accumulé tous les leviers, actuellement, ayant, de surcroît, toutes les chances d’y rester jusqu'à 2024, selon la Constitution qu’il avait aménagée, entre temps, en rallongeant un mandat présidentiel jusqu’à 6 ans (au lieu de 4 ans initialement), avec la possibilité d’être réélu en 2018.

La Russie s'installe en Europe depuis des années. Les élites russes achètent des appartements luxueux dans la capitale londonienne et sur la côte d'azur, envoient leurs enfants à l'école en Suisse, placent leur argent en Autriche et dans des paradis fiscaux britanniques. La relation qui lie la Russie à l'Ouest est-elle devenue essentiellement pécuniaire ? Qui est aujourd'hui le plus dépendant de l'autre ?

La Russie de Poutine, toujours focalisée, du point de vue géopolitique, sur les Etats-Unis, et depuis peu, sur la Chine, a, fondamentalement, tendance à voir l’Europe comme une entité transnationale fragile, tiraillée par ses dissensions internes, et sans grand impact sur les vrais enjeux globaux. Pour la majorité des think tanks proches du Kremlin, l’UE est un "ovni de la globalisation", en voie de disparition, un peu comme l’ex-URSS. Dans ce contexte, les oligarques et une partie des classes moyennes russes, qui se sont renforcées, ces dernières années, grâce à leur pouvoir d’achat en constante augmentation, considèrent l’Europe plutôt comme un lieu de villégiature et d’éducation pour leurs enfants, une réminiscence d’un certain art de vivre à l’ancienne, et non, comme un acteur géostratégique global, à la taille de leur pays.

Pourtant, il est évident, à mon avis, que la Russie commet là-dessus une nouvelle erreur d’orientation, en sous-estimant le potentiel de l’importance de l’Europe dans le monde global du XXIe siècle ou, de toute façon, tous les acteurs du changement sont interdépendants, où tout est lié, et le malheur des uns ne fera jamais le bonheur des autres, car l’ensemble de la population de notre planète est désormais rythmé par une inévitable communauté de destins.

L'argument de supériorité morale de l'Occident tient-il encore ? Les Occidentaux sont-ils encore crédibles dans ce registre ?

Non, on ne peut pas parler de la « supériorité morale de l’Occident » dans un pays, dominé par un président tout-puissant et omniprésent qui est persuadé que son pays est le seul capable (peut-être, accessoirement, avec la Chine) d’offrir, actuellement, une vision sans complexe et à très long terme, y compris dans le domaine des valeurs morales, alors que l’Occident peine, dans son esprit, à dessiner un horizon au-delà des prochaines échéances électorales qui se télescopent et brouillent sa stratégie.

Le monde actuel, vu par la Russie officielle, s’articule, en synthèse, autour de cinq points clés.

1) Confronté au spectre de son déclin, l’Occident tente d’imposer à l’ensemble de la population de la planète "un nouvel ordre mondial" qui malgré ses apparences de libéralisme globalisé ressemblerait plutôt à une dictature anonyme.

2) Ce nouveau "projet civilisationnel" de l’Occident fait table rase du christianisme comme système de valeurs, en bouleversant les notions du bien et du mal de la condition humaine.

3) La mise en place du "nouvel ordre mondial" signifie le démontage définitif des États-nations et la disparition de la souveraineté territoriale, dans une architecture géostratégique en devenir, sous la botte d’un gouvernement mondial.

4) La famille – telle qu’elle a été façonnée par des siècles précédents ("la cellule fondamentale de l’Humanité", selon Karl Marx) – sera bientôt amenée à disparaître en Occident, et les termes même "père", "mère", "homme", "femme" seront interdits par la loi. La preuve, si l’on en croit les prophètes de Moscou, est que la plupart des pays de l’Union européenne pratiquent déjà des "techniques juridiques visant à priver les parents biologiques de leurs enfants", à ériger en vertu morale les mariages de même sexe et à encourager d’autres "perversions sexuelles".

5) Le "nouvel ordre mondial" prévoit l’apparition d’un nouvel individu, enfanté par les technologies numériques et les réseaux sociaux, qui le manipuleront et surveilleront en permanence, en le privant de tout raisonnement autonome, comme si c’était un malade sous l’effet des psychotropes.

Face à cette "thérapie géopolitique", véhiculée par l’Occident crépusculaire, la Russie de Poutine, selon les préconisations de ses têtes pensantes, doit apporter une "alternative globale et offensive" pour tout simplement "sauver l’Humanité".

Autrement dit, la Russie doit prendre le relais d’un Occident consumériste, individualiste, dépravé, vautré dans les vices, dévoré par une crise économique sans précédent. Et cela, conformément à son concept messianique de la "Troisième Rome", à savoir – la profonde conviction russe de détenir l’authenticité de la foi chrétienne et le leadership moral de la civilisation humaine, après la disparition de la Rome antique et la mise à sac de Constantinople. Pour la première fois, ce postulat est apparu au XVIe siècle, sous le tsar Ivan IV, pour transcender toute l’histoire de ce pays (notamment sous la forme d’une "âme russe", impénétrable à la raison) et offrir, enfin, à la Russie de Poutine sa principale grille de lecture du monde, en ce début de nouveau millénaire.

Dans ce contexte général aux allures qui peuvent paraître surréalistes, les paroles occidentales et particulièrement européennes sur les valeurs initiales de l’Occident (liberté, dignité, justice, etc.) ne sont absolument pas crédibles dans la Russie d’aujourd’hui, corsetée et inhibée par le régime Poutine, qui a réussi à profondément polluer les esprits de la majorité des Russes.

Poutine compte-t-il sur un renoncement moral de l'Europe ? Est-ce un bon calcul ? Quelles en sont les limites ?

Dans la suite de ma précédente réponse : le discours moral des Occidentaux est maintenant associé, dans la psyché collective, à la lumière de la révolution de Maïdan à Kiev, présentée par la télévision russe comme un putsch perpétré par une poignée de "néo – fascistes", à une ingérence étrangère dans leurs affaires intérieures, une forme d’agression que la Russie doit combattre.

Hélas, l’Europe, ni, d’une façon plus large, l’Occident ne dispose pas, actuellement, de réels moyens de pression sur cette Russie arrogante, qui se sent, contrairement à la dernière déclaration d’Obama, du "bon côté de l’Histoire". Pire, Poutine, un enfant de la guerre froide, mise cyniquement sur la pusillanimité de l’Occident divisée et aboulique, qui, malgré sa belle rhétorique moralisante, n’a pas bougé en 1956, lors de l’intervention de l’URSS à Budapest, ni en 1968, lorsque les chars soviétique ont écrasé le printemps de Prague.

La récente non-intervention des Occidentaux en Syrie, après moult hésitations et menaces, restées in fine stériles, a confirmé la conviction de Poutine sur le renoncement moral et la faiblesse de l’Occident. Dans son esprit, la séance de danse à la Maison Blanche du couple Obama et de François Hollande, quelques jours après la révélation de ses escapades libidineuses en scooter chez sa maîtresse comédienne, lors de la récente visite du président français aux Etats-Unis, doit ressembler au tableau au Musée d’Orsay du peintre Thomas Couture "Les Romains de la décadence".

Indépendamment de la problématique russe, je pense que la dérobade occidentale devant les atrocités, commises au grand jour par le satrape de Damas, a signifié la "fin de l'Occident". En tout cas, d'une certaine idée de l'Occident, qui suppose une éthique solidaire valorisant l'être humain, un corpus de valeurs partagées autour de la vie et dignité humaine comme priorités non négociables. Gardons toujours à l’esprit : l’Occident qui renie ses valeurs fondatrices, c’est l’Occident qui se renie. Qui signe son propre arrêt de mort. Et sort des radars de l’Histoire. En permettant aux autocrates sans aucun état d’âme, comme Poutine, de remplir le vide.

Jusqu'où peut-on penser que Poutine sera capable d'aller ? Quelle est sa véritable intention ?

N’ayons pas peur d’être très lucide, en soulevant cette question essentielle : jusqu’où ira Poutine, qui n’a aucune limite ni en Russie, ni dans le monde ? Soyons lucide, même si l’hypothèse que je me permets d’esquisser ci-dessous et qui, comme je l’espère de toutes mes forces, ne se réalisera pas, reste, à mon avis, une option à envisager, aujourd’hui. Regardons d’abord les faits qui sont déjà là. Après un matraquage médiatique, digne de la pire propagande soviétique des années 1930, la Crimée s’est donnée à Poutine, sans coup férir.  Les régions russophones de l’est de l’Ukraine, avec ses deux piliers, Donetsk et Kharkov, sont, manifestement, prêtes à lui emboîter le pas. En tout cas, pour Poutine, c’est une évidence. Mais est-ce vraiment cela, son objectif final ? Et si son véritable "ça", qui taraude actuellement son inconscient, en l’absence de tout  "surmoi", c’était Kiev ? L’antre de son ennemi numéro un – la démocratie.  Celle qui ose émerger dans "son" fief. Celle qui enterre "son" gigantesque bébé géopolitique – l’Union Eurasienne, l’URSS – bis sans communisme. Celle qui constitue le danger, le seul valable, pour lui.

Destituer l’actuel gouvernement ukrainien, sorti de la volonté du peuple, serait, sans doute, son objectif final.

Car, comme il l’a déjà démontré en Syrie, en sauvant el-Assad, le président russe exècre la démocratie et ressent une filiation identitaire avec les régimes autoritaires, liberticides, non-adaptés au monde plat et global du XXIe siècle. Ou toute opposition intérieure est assimilée, par lui, à des "troubles à l’ordre publique", à un "complot ourdi par l’étranger", et, enfin, à une attaque directe contre son pouvoir personnel. En "laissant faire" la démocratie aux portes de son pays, il comprend que cela peut être le début de sa fin et qu’il serait le prochain sur la liste – face à l’inévitable réveil de la société russe et aux yeux de la communauté internationale.

C’était d’ailleurs déjà son intention en 2008, quand, après avoir envahi la minuscule Ossétie du Sud sous le fallacieux prétexte de la protection de la population russe (à qui il avait distribué les passeports russes en toute hâte, au mépris de toute procédure, - le même scénario qui se reproduit en Crimée), il cherchait à pousser ses chars jusqu’à Tbilissi et "pendre par les couilles" Mikheil Saakachvili, président géorgien légalement élu. Pourquoi ? Parce que celui-ci a commis, selon lui, le péché mortel d’avoir installé la démocratie et propulsé la liberté dans son pays, ex-république fédérée de l’Union soviétique. Comme si c’était un blasphème qui méritait la peine capitale. A l’époque, seul le volontarisme de Nicolas Sarkozy, qui s’est imposé presque physiquement entre Poutine et Saakachvili, à l’instar des Sabines arrêtant le combat entre les Romains et les Sabins dans le tableau de Jacques-Louis David, l’a empêché, in extremis, d’aller jusqu’au bout de son plan.

Aujourd’hui, très franchement, je ne vois personne, parmi les dirigeants occidentaux, qui pourrait avoir ce culot salutaire et – solitaire -  de Sarkozy. Alors que l’heure est grave, et ne pas s’opposer d’urgence à un héritier, déchaîné, des pires horreurs du XXe siècle, c’est retomber dans le piège de Munich de 1938, avec toutes les conséquences que l’on connaît.

Propos recueillis par Marianne Murat

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !