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Non, la souffrance au travail n'est pas quelque chose d'immuable
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Bonnes feuilles

La souffrance dans l'univers professionnel est une réalité pour quantité d'individus. Elle peut être perçue sur le plan physique, émotionnel et mental. Fort de son expérience personnelle, Steve Nobel propose une approche inédite pour retrouver l'harmonie parfaite. Extrait de "Se réinventer au travail", aux éditions Solar (1/2).

Steve Nobel

Steve Nobel

Steve Nobel a passé 20 ans de sa vie à exercer un métier qu’il n’aimait pas, dont 10 ans dans la finance à Londres. Il décide un jour de suivre ce que son intuition lui souffle à l’oreille et change de carrière. En 1993, il rejoint une organisation à but non lucratif baptisée Alternatives promouvant les auteurs qui s’intéressent au développement personnel et à la spiritualité. Steve Nobel en devient codirecteur en 2000. Il a parallèlement suivi des formations en coaching personnel et PNL (Programmation Neuro-Linguistique). Avant cet ouvrage, Steve en a écrit deux autres, Freeing the Spirit (2002) et The Prosperity Game (2006).

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Ces modèles de souffrance ne sont pas immuables, même s’ils sont présents dans notre vie depuis longtemps. Au prix d’un véritable effort, certes, l’individu qui s’est inscrit durablement dans l’un de ces rôles se sentira nettement mieux une fois qu’il s’en sera débarrassé, retrouvant l’envie de vivre, son énergie, son enthousiasme et son authenticité.

Le « triangle dramatique » démontre parfaitement la manière dont ces rôles interagissent les uns avec les autres. Dans ce modèle, seules trois positions ou rôles existent : le persécuteur, le sauveur et la victime. On peut d’ailleurs les nommer autrement : le héros, le bandit et la demoiselle en détresse, par exemple. Ce modèle est utilisé pour comprendre et modifier les schémas de souffrance des adultes dans le monde du travail. Il induit une nouvelle dimension qui traduit la manière dont ceux- ci intériorisent la colère, les situations abusives, et comment ils peuvent devenir à leur tour oppresseurs et violents à l’égard des autres.

Le persécuteur

Le persécuteur contrôle, se fâche, et critique ou blâme les autres. Il est autoritaire, il a toujours raison et se prend pour quelqu’un de parfait. C’est lui qui définit les limites strictes du champ d’action. Il considère que l’attaque constitue la meilleure défense. Le persécuteur se nourrit de ses poussées d’adrénaline qui puisent leur énergie dans le bassin de la colère et de la rage. Il exprime le besoin de tout contrôler et n’hésite pas à user de sa force physique ou verbale pour conserver sa position dominante. Face à la menace, aux idées nouvelles ou aux conflits, il répond par l’agressivité afin de garder le contrôle de la situation. Il forge des jugements hypocrites sur les autres, invoque diverses raisons pour leur donner tort et créer par là même des boucs émissaires. Il pense que les autres méritent d’être punis pour leurs fautes. Il exprime ses droits sans équivoque et considère que les autres lui doivent tout.

Le sauveur

Le sauveur est le chevalier en armure scintillante, dont le rôle est d’aider les autres. Ce sentiment permanent de surresponsabilité quant au bien-être de son prochain implique le sacrifice de soi. Le sauveur aime mettre la morale sur un piédestal. Il se sent faussement supérieur. Pour être bien, il doit démontrer sa capacité à s’occuper des autres. Il blâme le persécuteur, est rongé par l’anxiété qu’il adoucit en sauvant les autres. Il se sent coupable et égoïste lorsqu’il ne s’implique pas dans les problèmes d’autrui, et se convertit en martyr lorsque les autres profitent de lui.

La victime

« C’est vraiment trop injuste » constitue la réplique préférée de la victime. Elle donne à voir l’image de quelqu’un de honteux, dépressif, désespéré, impuissant, vulnérable et infantile. La victime est coincée dans le ressenti erroné d’être inutile. Elle présente un comportement passif- agressif, se sent incapable d’assumer le poids de ses sentiments, refuse d’agir comme un adulte responsable. C’est quelqu’un qui oscille entre « c’est vraiment trop injuste » et accuser les autres. Face à la menace, il cède, évite la confrontation, pense que ses besoins n’ont pas d’importance, trouve des raisons d’être victime. Il se sent coincé et frustré dans sa vie sans parvenir à trouver le moyen de s’en sortir.

Le persécuteur est dans le déni complet des attaques de la victime ou de ses tactiques d’accusation. Lorsqu’il en est blâmé, il soutient que l’attaque était justifiée et nécessaire comme système de défense. La victime cherche la protection du persécuteur. Le sauveur, quant à lui, joue son rôle à merveille lorsqu’il se sent utile, lorsqu’il se dit indispensable. La victime, cantonnée dans son rôle, ne parvient pas à prendre de décision ou à mener des actions significatives pour interrompre le drame. Le sauveur clame « Laissez- moi vous aider » et insiste pour secourir les autres même s’ils ne le souhaitent pas ou n’en ont pas besoin. Le sauveur maintient ainsi la victime dans une attitude de détresse et facilite son échec.

Une position dans le triangle n’est pas définie une fois pour toutes. Elle peut évoluer au fil des heures et des jours. [...] Sortir du triangle dramatique est possible à condition de savoir que nous évoluons à l’intérieur. [...]

Modifier le triangle dramatique

Persécuteur

• Arrêtez de rationaliser et de justifier vos attitudes et comportements dominants.
• Abandonnez aux autres le besoin d’avoir raison et d’être supérieur.
• Soyez honnête envers vous- même. Dites- vous la vérité.
• Repérez le moment où vous partez dans la mauvaise direction et arrêtez- vous.
• Reconnaissez la différence entre agression et assertion.
• Trouvez des moyens sains de maîtriser votre colère.
• Prenez le temps de sortir vous promener avant de devenir verbalement ou physiquement agressif.
• Acceptez votre vulnérabilité au lieu de réagir sous l’emprise de la colère lorsque vous êtes tendu ou stressé.
• Excusez- vous auprès de ceux que vous avez blessés.

Sauveur

• Cessez de fonder votre estime de soi sur l’aide que vous apportez aux autres.
• Arrêtez de rationaliser et de justifier vos comportements.
• Cessez de penser que vous savez ce qui est bon pour les autres.
• Concentrez- vous sur vos propres problèmes, vos défauts et vos émotions négatives.
• Arrêtez de donner des conseils, de l’argent ou d’apporter du soutien aux autres.
• Suggérez aux autres de se faire aider sur le terrain professionnel.
• Essayez de comprendre quelles sont les raisons qui vous entraînent dans ce rôle.
• Repoussez le sentiment de culpabilité et prenez du temps pour vous.
• Regardez- vous comme une personne saine, capable de gérer ses émotions.
• Encouragez la « victime » à assumer ses propres responsabilités.

Victime

• Cessez d’attendre que quelqu’un vienne vous sauver.
• Chassez toute croyance ou pensée qui vous laisse entendre que vous êtes incapable de prendre soin de vous.
• Assumez la responsabilité de vos émotions, réflexions et actions.
• Refusez la colère et le rôle de bouc émissaire.
• Commencez à résoudre les problèmes pour vous-même.
• Soyez authentique avec les autres et apprenez à exprimer vos besoins clairement.
• Constatez que vous vous exprimez comme une victime.
• Apprenez à gérer la confrontation et à réagir face à la colère des autres.
• Fixez- vous des limites saines et éloignez- vous des personnes qui ne les respectent pas.
• Recherchez de nouvelles amitiés, positives et bienveillantes.
• Définissez- vous comme une personne capable de prendre en charge les problèmes de la vie.

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