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Les omégas 3 n'ont pas de superpouvoirs, contrairement aux idées reçues.
Les omégas 3 n'ont pas de superpouvoirs, contrairement aux idées reçues.
©DR

Idées repues

Selon une étude menée par des chercheurs de l’université de l’Iowa et publiée dans la revue " Neurology ", les effets des omégas 3 contenus dans le poisson ou les noix ne seraient pas si probants qu'on le pense.

Pierre Souvet

Pierre Souvet

Le Dr Pierre Souvet, cardiologue, est le président de l'Association santé environnement France (ASEF). Il travaille en collaboration avec l'observatoire atmosphérique du Ballon de Paris.

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Atlantico : Selon une étude menée par des chercheurs de l’université de l’Iowa et publiée dans la revue Neurology, les effets des omégas 3 contenus dans le poisson ou les noix ne seraient pas si probants qu’on le croit et n’empêcheraient pas la dégénérescence cérébrale. Cette étude vient contredire les précédentes qui vantent les mérites des omégas 3 sur la mémoire et en prévention de certaines maladies cardiovasculaires. Faut-il cesser d’attribuer des vertus à certains aliments ? Pourquoi ?

Pierre Souvet : Il semblerait que sur le plan cardiovasculaire il y ait un effet protecteur des omégas 3 mais il faut se méfier car d’autres éléments peuvent interférer sur la dégénérescence cérébrale. L’aluminium ou le mercure, par exemple, se déposent au niveau du cerveau. Dans une étude, il faut bien regarder quels éléments peuvent interférer et s’il y un risque d’intoxication au mercure ou à l’aluminium avant d’en tirer des conséquences. Sur le plan cardiovasculaire, il semble que les effets des omégas 3 soient tout de même positifs. Pour les omégas 3, l’objectif est d’avoir un rapport à 5 lorsque l’on calcule le rapport oméga 3/oméga 6. En Europe, ce rapport est à 12 et aux Etats-Unis à 80.

Quels peuvent être, à long terme, les effets sur la santé des omégas 3 ?

Les omégas 3 ont un effet protecteur cardiovasculaire, vont plutôt prévenir l’inflammation et ont un potentiel anti arythmique chez les personnes cardiaques. Il faut transformer le rapport entre oméga 6 et oméga 3 plus en faveur des omégas 3. L’alimentation est un tout, il faut trouver le juste équilibre.

Plus globalement, y a-t-il d’autres aliments auxquels on attribue à tort certaines vertus ? Lesquels ?

Les omégas 3 sont présents dans le chou, la laitue, les noix, l’huile de colza… Le poisson gras apportera beaucoup d’omégas 3 mais aussi des métaux lourds comme le mercure que l’on retrouve dans les poissons prédateurs. Il présente aussi des PCB (polychlorobiphényles qui sont des produits cancérigènes présents dans des poissons comme la sardine ou l’anchois). Il faut manger du poisson avec une fréquence régulière mais sans excès. Il est important aussi de varier les types de poissons et les lieux d’approvisionnement pour éviter une concentration trop forte en polluants. Ceci n’est pas valable pour les enfants et les femmes enceintes qui ont des recommandations particulières et qui doivent éviter le poisson pour ne pas s’intoxiquer.

Si certains aliments jouent un rôle dans la prévention de maladies, quels autres éléments doivent être pris en considération ?

L’individu doit prendre le produit dans sa globalité. On ne peut pas espérer ne pas avoir de cancer parce qu’on ne mange que bio. Il y a des facteurs environnementaux, personnels, l’hygiène de vie influe également. Il faut trouver le bon équilibre entre activité physique, bien manger, fréquenter des lieux où l’on respire, etc. Il faut aussi un équilibre physique et mental.

Comment en est-on arrivés à glorifier certains aliments et à en faire des outils marketing ?

Simplement parce qu’on a perdu le goût d’aller chercher les bons aliments, d’aller faire son marché et de faire la cuisine. On a l’illusion du produit magique qui va tout résoudre alors qu’on pourrait chercher directement les produits sains et limiter sa consommation de certains aliments. 

Propos recueillis par Karen Holcman

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