Comme Zeus, le FN rend fou ceux qu’il veut perdre<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
Comme Zeus, le FN rend fou ceux qu’il veut perdre
©

Western spaghetti

A l’UMP, ça tire de partout ! Du mauvais cinéma : même pas d’hémoglobine mais de la sauce tomate.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

Voir la bio »

François Fillon était l’enfant chéri, l’héritier et l’élève appliqué de Philippe Séguin. Gaulliste. Social. Républicain. En un mot à la gauche de l’UMP. Gentil Fillon… Jean François Copé, lui, était l’affreux droitier. A la droite, très à la droite, de l’UMP. Quasiment un fasciste. Avec au-dessus de lui, le fasciste en chef, Nicolas Sarkozy. Méchant Copé…

C’était simple et facile à comprendre pour les commentateurs des journaux. Et puis patatras ! Voilà-t-y pas que Fillon, gaulliste, social et républicain est devenu le méchant pour avoir dit qu’il était possible d’accorder son suffrage à un candidat  FN contre un candidat PS. Et, par simple effet de bascule, c’est Copé, le droitier, le fasciste, qui est devenu le bon pour avoir manifesté son horreur devant la dérive lepéniste de l’ancien Premier ministre du fasciste Sarkozy.

Ainsi s’amuse-t-on au royaume de l’UMP et ça réjouit les gazettes que l’ennui soporifique dégagé par les prestations de François Hollande faisait somnoler. Une tragédie ? Une tragédie comme les tragédies grecques d’Euripide auteur du célèbre « Zeus rend fou ceux qu’il veut perdre » ? Mais non. Juste une bouffonnerie. Une pantalonnade intitulée : « Copé-Fillon, le retour ». En effet les deux hommes s’étaient déjà méchamment écharpés pour la présidence de l’UMP. Mais avec des rôles inversés : Fillon, le gentil, le républicain et Copé, le méchant, le fasciste.

Evidemment que derrière l’écran où l’on projette ce très mauvais film, il y a du sérieux. L’UMP espérait, à juste titre, une vague bleue aux prochaines municipales. Elle est désormais saisie par l’angoisse de voir ce bleu se transformer en bleu marine. Au demeurant, il est parfaitement exact qu’une majorité des sympathisants de l’UMP considèrent que Marine Le Pen  (pour reprendre la célèbre formule de son papa) dit tout haut ce qu’ils pensent tout bas.

Oh oui, Marine Le Pen va bouter les Arabes et les Noirs hors de France ! Oh oui, Marine Le Pen va mettre tous les délinquants en prison ! Oh oui Marine Le Pen va nettoyer les cités au bazooka (ce qui est mieux que le misérable karcher de Sarkozy). Cet élan pathétique s’arrête là. Non, les sympathisants de l’UMP ne veulent pas, contrairement à Marine Le Pen, sortir de l’Europe ! Non ils ne soutiennent pas, toujours contrairement à elle, l’idée saugrenue de remplacer l’euro par le franc ! Non ils ne croient pas un seul instant qu’elle puisse rétablir en France la peine de mort !

Ce n’est donc pas de l’amour. Seulement une passion passagère. Une rencontre sans lendemain, comme on dit sur les sites spécialisés. Une tocade. Et la gauche ? Elle est au plus bas et les règlements de compte UMPistes lui permettent de souffler un peu. Pour le reste, les socialistes ne sont quand même pas idiots. Ils savent -leurs analystes font leur travail- que les électeurs qui les ont quittés ne se sont pas tous réfugiés dans l’abstention : nombre d’entre eux, trompés, trahis, écœurés, ont voté Front National. Ceux que Hollande a fait cocus ne voient pas l’avenir en rose ! Il y aura donc du bleu, beaucoup de bleu, aux prochaines municipales. Quel bleu ? Quelques-uns, dont je suis, aiment bien le bleu ciel, le bleu turquoise, et le bleu indigo…

A lire du même auteur : Le gauchisme, maladie sénile du communisme, Benoît Rayski, (Eyrolles éditions), 2013. Vous pouvez acheter ce livre sur Atlantico Editions.

vous pouvez achetez Pourquoi vous vous trompez tout le temps (et comment arrêter) Partie 1 & Partie 2, sur Atlantico Editions.
Read more at http://www.atlantico.fr/decryptage/pourquoi-ne-devriez-pas-laisser-offrir-verre-surtout-etes-femme-rolf-dobelli-727684.html#CJPjRoPezrkP6s2M.99

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !