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Baby George : ce que les prénoms qu'on lui a choisis révèlent de ce que la famille royale attend de lui
©Capture BBC

Boy George

George Alexander Louis, c'est ainsi que s'appelle le "Royal baby" que célèbre tout le royaume britannique. Trois prénoms chargés d'histoire qui révèlent l'espoir d'un destin prestigieux.

Stéphanie Rapoport

Stéphanie Rapoport

Stéphanie Rapoport est l’auteur de l'Officiel des prénoms ainsi que d’autres publications sur les prénoms. Elle anime le site meilleursprenoms.com.

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George. C’est ainsi qu’a été sobrement prénommé le bébé le plus observé du monde, celui de la Duchesse de Cambridge et du Prince William de Galles. Dérivant directement du latin Georgius qui évoque ceux qui travaillent la terre, ce prénom évoque la tradition royale anglaise de prime abord et la considération du peuple entre les lignes.

Si l’on en croit la culture populaire de la signification des prénoms, baby George sera un hériter tourné vers les autres, communicatif, généralement joyeux et avenant mais très attaché à son intimité. Lorsque l’on voit à quel point sa naissance a passionné les foules, il y a fort à parier que ce dernier trait de caractère ne sera pas facile à satisfaire tous les jours. Toujours d'après ce prénom, George – dont on ne connait pas encore le nom de famille – aimera les activités théâtrales, convaincre et amuser. Les « George » s'épanouissent même souvent dans le monde de la communication. S’il ne travaillera probablement jamais dans une agence de publicité, le troisième héritier au trône d’Angleterre devrait trouver de quoi satisfaire ses inclinaisons naturelles au sein de plan de com’ parfaitement réglé de la famille royale anglaise.

Atlantico : Que représente ce choix ? Quel signal envoie-t-il aux habitants du Royaume-Uni et au reste du monde ?

Stéphanie Rapoport : Avant tout, précisons que « George » était l’un des favoris des bookmakers, au coude à coude avec James. Il ne s’agit donc pas d’une grande surprise. George est un prénom très répandu dans le monde anglo-saxon, et plus largement dans le reste du monde notamment hispanique à travers différentes graphies. Cependant, malgré le fait que ce ne soit pas un prénom « original », ce n’est pas un prénom populaire pour autant. "George" est un marqueur social important qui au Royaume-Uni renvoie avant tout aux classes élevées de la société puisqu’il fut porté par de nombreux rois britanniques. Le fait qu’il soit ancien conduit tout de même à ce que l’on en trouve un nombre important au sein des classes moyennes.

Les deux autres prénoms de ce bébé sont Alexander et Louis. Qu’ajoutent-ils à l’analyse de ce choix ?

Louis est un prénom très classique qui renvoie, dans l’histoire française et européenne, lui aussi à la royauté bien que ce ne soit pas un prénom rare pour autant. Il est par exemple très répandu aux Etats-Unis. Alexander, Alexandre en français, envoie également un message clair de grandeur, il représente à la fois la figure mythique d’Alexandre le Grand et de tous les Tsars de la cour de Russie. Difficile donc de faire plus royal, plus impérial que cet assortiment de trois prénoms qui ont tous été portés par de grandes figures monarchiques historiques d’Europe.

Cependant, si ces deux prénoms encouragent la symbolique de prestige initiée par le prénom George, ils rompent avec les racines anglaises de ce dernier. En effet, ils ouvrent à cet enfant un destin qui est probablement souhaité comme plus international, plus européen tout en ayant respecté un certain classicisme qui sied à une famille royale comme celle-ci.

Charles comme son grand-père ou Philippe comme le prince consort n’ont pas été choisi alors qu’ils figuraient en haut de classement chez les bookmakers. Que faut-il en déduire ? Faut-il y voir une volonté de rupture ?

On peut effectivement constater qu’il y a probablement qu’il y a une volonté de rupture mais celle-ci me semble principalement tournée vers les paris. En effet, le très attendu « James » a aussi été laissé de côté et conforte l’idée que les jeunes parents ne voulaient pas se soumettre aux paris et à la pression que ceux-ci génèrent.

Sur le plan des symboliques familiales, il est difficile se prononcer sans être dans les petits papiers de la famille royale. Surtout que certains éléments ont été assez contraires. Il y a ces « non-prénoms » mais il y a aussi la robe que Kate portait et qui ressemblait à celle que portait Diana. Facile d’y voir un hommage mais difficile d’en être certain.

Pour conclure, je dirais que ces trois prénoms représentent à la fois le respect des valeurs royales par le choix de George mais que l’on a cherché malgré tout une certaine jeunesse, une dimension plus internationale, avec Alexandre et Louis. Cela sans pour autant commettre la moindre transgression. Souhaitons donc à ce bébé un destin prestigieux, royal et international comme le sont ses prénoms.

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