Les jeunes Trappistes (de Trappes) sont en colère : on les contrôle trop... mais, au fait, pourquoi sont-ils autant contrôlés ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
Les jeunes Trappistes (de Trappes) sont en colère : on les contrôle trop... mais, au fait, pourquoi sont-ils autant contrôlés ?
©

Délit de sale gueule ?

Il y a des "victimes" à Trappes. Mais il paraît que ce ne sont pas celles qu’on croit…

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

Voir la bio »

Le Monde a envoyé un de ses journalistes à Trappes. Il en est revenu avec une trouvaille sémantique digne du concours Lépine. Plus de « jeunes » (le mot ayant vraiment trop servi) mais des « Trappistes ». Ainsi nous sommes assurés que la prochaine fois qu’il se passera quelque chose à Saint Denis, le journal parlera des « Dionysiens » et que si des balles de kalash sifflent dans une barre d’immeubles de Courneuve il sera fait état de «Courneuviens ». C’est tout nouveau, ça vient de sortir, c’est chic et rafraîchissant. Le journal a également ramené des paroles de Trappistes dûment sélectionnées. Et ça aussi ça vient de sortir, c’est tout nouveau, chic et rafraîchissant.

Pour éviter toute confusion précisons tout de suite que les Trappistes de Trappes n’ont rien à voir avec les Trappistes, un ordre religieux catholique de stricte observance qui a, aussi, donné son nom à une célèbre bière dont on imagine sans mal qu’elle n’est pas, si l’on peut dire, la tasse de thé des défenseurs de l’Islam. Le jeune Trappiste (de Trappes) n’a pas fait, lui, vœu de chasteté. Il sort avec des Carmélites qui ont peu de chose en commun avec celles du Carmel d’Haïfa (c’est en Israël, alors vous pensez…).

Les Carmélites – telle est leur règle – vivent cloîtrées quasiment recluses. Celles de Trappes ne voulant ni ne pouvant se rendre dans l’entité sioniste, portent leur clôture sur elles. Un masque noir sur le visage, une ample robe de la même couleur, dissimulant des formes qui dans certains pays sont considérées comme autant d’appels au viol. Un policier s’étant étonné de cet accoutrement, un jeune Trappiste a tenté de l’étrangler. D’autres Trappistes sont venus lui prêter main forte.

Le reportage de Monde indique qu’un Trappiste en colère a déclaré : «  Ils veulent blanchiser (sic) la ville ! » On peut légitimement se demander quel genre d’individus bizarres, d’extraterrestres,  « ils » veulent ainsi installer à Trappes… L’article précise que « tous les Trappistes interrogés évoquent des contrôles d’identité qui ne visent que les musulmans ». C’est effectivement plausible. Mais alors pourquoi ?

Les Trappistes en colère ont-ils remarqués que la police contrôle beaucoup plus les automobilistes que les piétons ? Ces derniers en effet ne commettent guère d’infraction au code de la route et ne sont pas coutumiers de la conduite en état d’ivresse. Les Trappistes irrités ont-ils observé qu’il y avait beaucoup plus de patrouilles de police devant les collèges professionnels classés ZEP que devant Henri IV et Louis le Grand ? Dans ces deux établissements le trafic de drogue n’est pas monnaie courante. Les Trappistes irrités ont-ils conscience qu’on interpelle beaucoup plus souvent des jeunes dissimulés sous des capuche à la sortie des RER que les cadres en complet veston de la BNP ? Ces derniers, dont une infime proportion peut, il est vrai, baigner dans la délinquance financière, sont rarement mis en cause dans des affaires de vols de portables. Etc.

Ces contrôles sont - appelons les par leur nom - des contrôles au faciès. Et en tant que tels ils sont reprouvés et condamnés. Mais peut-on empêcher les policiers de s’intéresser prioritairement à ceux qu’ils ramènent tous les jours dans leurs commissariats et qui remplissent les salles d’audience des tribunaux correctionnels ? Un dernier mot d’un Trappiste indigné : «  si on continue à toucher à la religion dans 20 ans ici ça sera la Tchétchénie ! » Dans 20 ans ?

A lire du même auteur : Le gauchisme, maladie sénile du communisme, Benoît Rayski, (Eyrolles éditions), 2013. Vous pouvez acheter ce livre sur Atlantico Editions.

vous pouvez achetez Pourquoi vous vous trompez tout le temps (et comment arrêter) Partie 1 & Partie 2, sur Atlantico Editions.
Read more at http://www.atlantico.fr/decryptage/pourquoi-ne-devriez-pas-laisser-offrir-verre-surtout-etes-femme-rolf-dobelli-727684.html#CJPjRoPezrkP6s2M.99

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !