Cinq aliments qui ne méritent pas leur mauvaise réputation<!-- --> | Atlantico.fr
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Les pommes de terre ne sont pas si mauvais que cela pour la santé.
Les pommes de terre ne sont pas si mauvais que cela pour la santé.
©Reuters

Mauvais procès

Faut-il réellement éviter de consommer des œufs, des pommes de terre ou encore du soja ? Une nutritionniste livre ses bons conseils.

« Manger cinq fruits et légumes frais par jour ». « Eviter de manger trop gras, top sucré et trop salé ». Depuis quelques années, les campagnes ministérielles se multiplient afin de donner les meilleurs conseils nutritionnels aux Français. Objectif principal des gouvernements successifs : lutter contre l’obésité.  En France,  selon une enquête ObEpi-Roche menée en 2012, 15 % de la population est obèse. C’est encore loin du record du Mexique où 32,8% de la population souffre d’obésité.  Mais la multiplication de ces messages entraîne parfois des incompréhensions. Ainsi, certains aliments sont parfois cités comme à risques pour la santé alors même qu’ils ne le sont pas. C’est par exemple le cas pour les aliments suivants, répertoriés par le site Business Insider. Pour chacun d’entre eux, Nathalie Hutter-Lardeau, nutritionniste diplômée d’Etat et fondatrice de l’agence de conseil en nutrition Atlantic Santé, expliquera en quoi, en réalité, ils sont bons pour la santé.

Le gluten et le blé

Le gluten est une petite protéine qui est contenue dans de nombreuses céréales comme le blé, l'orge, le seigle ou encore l'avoine. Difficile donc de s’en passer puisqu’elle se retrouve à la base d’un grand nombre des plats principaux de notre alimentation. Et pourtant, une personne sur 300 présenterait des symptômes d’intolérance au gluten. Selon le site internet de la version belge de RTL, « de récentes études ont pointé du doigt le gluten comme étant responsable du syndrome de l'intestin irritable qui touche près de 10% de la population ». Dès lors les régimes sans gluten sont de plus en plus populaires.  Mais, pour notre nutritionniste, le gluten est « indispensable pour varier les apports surtout pour les végétariens. En effet, il comporte les acides gras essentiels qui ne sont pas tous présents dans les protéines végétales ». « Le gluten reste une protéine donc forcément ce n’est pas mauvais pour la santé. » Et d’ajouter que « tous les produits à base de blé sont source de vitamines et d’énergie ». Mais elle conseille cependant de le varier. « Il est idiot de se dire : je ne mange qu’une seule céréale le blé. Il y a aussi le quinoa, le boulgour, le riz. » D’autant plus que c’est économique.

Les œufs

Omelette, au plat, poché, à la coque…Il existe des dizaines de manière de préparer les œufs. Pourtant, ceux-ci n’ont pas la meilleure des réputations. En cause : leur teneur trop élevée en cholestérol LDL (pour lipoprotéine de basse densité). Leur consommation entraînerait donc un plus grand risque de développer des maladies cardio-vasculaires.

Nathalie Hutter-Lardeau le confirme « les œufs ont été décriés à cause de leur soit disant concentration élevée en cholestérol ».  Mais, la nutritionniste  n’est pas catégorique à ce sujet. « Pour les personnes normalement constituées, il est important de réguler son taux de cholestérol : j’en mange donc j’en fabrique moins ». « L’œuf reste la protéine de référence, la protéine idéale. Il possède des acides gras insaturés et est riche en oméga 3 et en acides aminés essentiels ».  Encore une fois, il n’est pas bon d’en manger plusieurs par jour car, comme l’explique la nutritionniste, il existe les œufs « cachés » présents dans la pâtisserie, entre autres. 

Les pommes de terre

Au fil des années, la pomme de terre a perdu de sa superbe. Elle est de plus en plus accusée de provoquer une trop forte concentration  de glucose dans le sang, de favoriser les excès de poids et d’augmenter les risque de diabète de type 2. La pomme de terre serait aussi coupable de favoriser la prise de poids. A cela Nathalie Hutter-Lardeau répond que « ce n’est pas la pomme de terre en soi qui pose problème. Ce sont tous les accompagnements qui vont avec  (les sauces, la cuisson en friture etc). » La nutritionniste prône d’ailleurs « la réhabilitation des féculents car cela permet d’avoir de l’énergie sur la longue durée».  « Et de poursuivre son raisonnement, « la pomme de terre est forcément bonne pour la santé puisqu’il s’agit d’un glucide lent ». Il faut au moins « une part de féculent par repas » que ce soit du pain, du riz ou des pâtes et il faut les varier. 

Les fruits

Les fruits sont souvent considérés comme trop sucrés, trop chers pour ce qu’ils apportent à la santé. Ils seraient ainsi trop riches en hydrate de carbone et contiendraient trop de pesticides. Mais en réalité « se passer de fruits  pourrait être nuisible à la santé » comme l’assure Nathalie Hutter-Lardeau. « Les fruits en terme de niveau caloriques sont beaucoup plus faibles que les gâteaux et autres extras que l’on peut s’autoriser.  Le fruit dans son état naturel contient de l’eau, des fibres, des vitamines et est intéressant pour la satiété. Quand on dit cinq fruits et légumes par jour ce n’est pas pour rien ! ». La nutritionniste de prévenir d’un éventuel risque qui serait de « consommer toujours le même fruit : si je mange tous les matins un kiwi forcément à la longue cela va avoir une influence sur ma santé ». Il est donc important de varier !

Le soja

Bien que populaire pendant des siècles dans de nombreuses cuisines asiatiques, le soja est parfois considéré comme dangereux après que des études ont révélé des taux élevés de cancer du sein chez des rats nourris avec un dérivé de soja concentré. « Le problème du soja est qu’il contient des phyto-œstrogènes, c’est-à-dire des œstrogènes végétaux  qui ont effectivement un impact sur le développement d’un éventuel cancer du sein » reconnaît notre nutritionniste.  Mais cependant d’ajouter dans la foulée : « le soja est intéressant car c’est l’une des protéines végétales les plus complètes ». Mais pour les enfants de moins de trois ans « il n’est pas conseillé car il contient des substances qui affectent les hormones ». En revanche, « le soja est bon pour les végétariens, les femmes notamment pour les ménopausées qui vont pouvoir le prendre à la place des traitements hormonaux de substitution ».

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