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130 prêtres vont être ordonnés ce mois-ci en France.
130 prêtres vont être ordonnés ce mois-ci en France.
©Reuters

Vocation

Chaque année, à la fin juin, des dizaines de jeunes hommes se sont font ordonner prêtres. C'est le symbole du début de leur vie destinée à Dieu, après de multiples obstacles : séminaires, formations...

Gérard Leclerc

Gérard Leclerc

Gérard Leclerc est un philosophe, journaliste et essayiste catholique. 

Il est éditorialiste de France catholique et de Radio Notre-Dame.

Il est l'auteur de l'Abécédaire du temps présent (chroniques de la modernité ambiante), (L'œuvre éditions, 2011). 

 

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Atlantico : Fin juin, à l'approche de la Saint Paul, les différents diocèses procèdent aux ordinations des prêtres. Cette année il y en aura environ 130. Quel est le parcours pour devenir prêtre ? Quelles sont les formations à avoir ?

Gérard Leclerc : Le parcours est le même depuis le Concile de Trente, au XVIe siècle, qui a décidé la formation des futurs prêtres dans des séminaires. Ces séminaires sont des maisons qui accueillent les séminaristes à la fois pour leur formation spirituelle et leur formation intellectuelle.

La formation dure environ sept ans, elle peut se prolonger pour ceux qui souhaitent faire des doctorats de théologie. Elle se découpe en deux partie : la première est consacrée à la formation philosophique, et la deuxième centrée sur la théologie.

La formation à la Bible, à l'écriture sainte est permanente d’un bout à l’autre de la formation d’un prêtre.

Les séminaires sont de moins en moins nombreux pour former les prêtres. Leur formation est-elle en danger ?

Non, il n’y a jamais eu autant de prêtre dans le monde qu’aujourd’hui, car le catholicisme est en expansion partout sauf en Europe. Cela s’explique, car l’Europe vie une crise spirituelle qui a commencé à partir des années 60.

Depuis les origines de l’Europe, le christianisme est une sorte d’identité commune à toute la population, mais l’arrivée des Lumières a remis en cause l’unité de l’Eglise et de la foi elle-même, l’athéisme s’est développé. L’Eglise, notamment au XXe siècle, a vu une amplification du processus de sécularisation, c’est à dire la perte de la culture chrétienne, de la mémoire chrétienne. Les causes sont multiples : intérieures et extérieures à l’Eglise. Elle n’ a pas su transmettre la foi à partir des années 60, avec par exemple un énorme échec de la catéchèse. Les pontificats de Jean Paul II et de Benoit XVI ont tenté de remédier à cette carence.

Aujourd'hui, certains séminaires sont orchestrés par des Supérieurs souvent plus radicaux, et peu tournés vers une Eglise "moderne". Comment expliquer ce phénomène ? Quels sont les dangers pour le renouvellement de l'Eglise ?

D’abord, il faut définir le terme de modernité. En revanche ce qui est vrai, c’est qu’il existe un mouvement de résistance à la sécularisation. Ceux qui dans l’Eglise ont le mieux résisté à la sécularisation sont les secteurs qui n’étaient pas progressistes. Il s’agit de savoir ce qu’est la modernité, et si cette modernité est en réalité la sécularisation c’est à dire l’abandon du patrimoine chrétien ou pas.  Le problème de la formation dans les séminaires, c’est de donner suffisamment de profondeur dans l'enseignement pour répondre à toutes les requêtes du monde moderne.

Faut-il opérer des changements pour que plus de jeunes hommes choisissent la vocation de prêtre ?

La vocation vient là où il y a une vraie ferveur chrétienne. Dans les pays où l’on s’est éloignés de la foi, où l’on est de plus en plus indifférent à la religion, il y a peu de vocation. Les communautés qui sont nées dans les années 70 trouvent beaucoup de vocations, dans des congrégations religieuse nouvelles où la moyenne d’âge est très jeune.

Il est faux de croire qu’un processus inéluctable est en route pour les prêtres, là où il y a de la ferveur et des formations solides, il y a des vocations religieuses.

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