Les 3 graphiques qui permettent de comprendre pourquoi le prix des logements est si élevé à Paris <!-- --> | Atlantico.fr
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Dans les beaux quartiers de Paris, 10 à 20% des achats sont réalisés par de très riches acheteurs étrangers.
Dans les beaux quartiers de Paris, 10 à 20% des achats sont réalisés par de très riches acheteurs étrangers.
©Flickr

Inflation

L'achat de résidences secondaires par des provinciaux français ou des riches étrangers font augmenter les prix et ce sont les classes moyennes et populaires qui en pâtissent.

Philippe Murer

Philippe Murer

Philippe Murer est professeur de finance vacataire à la Sorbonne et membre du Forum démocratique.

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Un article très intéressant de Datapublica "Les chiffres étonnants des résidences secondaires-occasionnelles et logements vacants à Paris"  décortique et explore les données de l’Insee.

Il devient très compliqué d’acheter un bien à Paris. A 1.000.000 d’euros les 100 mètres carrés, il vaut mieux avoir une fortune personnelle, sinon il vous faudra débourser chaque mois pendant 20 ans 5500 euros par mois. (Calcul avec un apport de 200.000 euros)

Pour de nombreux Parisiens, de façon intuitive, le décalage viendrait du déséquilibre entre offre et demande dû aux achats massifs d’appartements par de riches étrangers en quête d’un pied à terre de prestige à Paris. En effet, dans les beaux quartiers, de 10 à 20% des achats sont réalisés par de très riches acheteurs étrangers. Ce déséquilibre entre offre et demande fait monter les prix.

Et à force d’achat par des personnes fortunés étrangères ou par des provinciaux français en quête d’un pied à terre, DataPublica nous révèle que 15 à 30% des appartements dans les "plus beaux" arrondissements de Paris (1,2,3,4,5,6,7 et 8ème arrondissements) sont stérilisés : soit vacants, soit utilisés comme résidence secondaire ou occasionnel. La liberté des plus riches a un coût très élevé pour les classes populaires et moyennes : la difficulté de se loger dans Paris !

De 5% des logements en 1970, la proportion des logements vacants, secondaires ou résidentiels est donc passée à 20% environ dans ces quartiers. Rien d’étonnant, cette courbe suit la courbe des inégalités, des grandes fortunes en constitution et de la mondialisation en cours.

Cette stérilisation a conduit à une forte hausse des prix, rendant les logements difficilement accessibles même pour les cadres supérieurs dans les beaux quartiers. Les Parisiens aisés se sont mis alors à acheter des appartements dans les quartiers moins côtés ou les prix se sont aussi envolés. Et par ricochet, la petite couronne de Paris a vu ses prix monter.

Ce graphique de Datapublica nous montre le lien entre le prix de l’immobilier par arrondissement et le taux de logements vacants ou en résidence secondaire.

Peut-on accepter que la liberté de quelques-uns empiète sur la vie du plus grand nombre ? A l’évidence, la réponse est non. Nous sommes ravis que des étrangers ou des provinciaux viennent à Paris pour leur plaisir mais nous devrions, comme à New York, les décourager d’acheter des biens utilisés très peu de semaines par an. Il serait possible que la taxe d’habitation et/ou la taxe foncière soit augmentée fortement pour les résidences vides, ou les résidences secondaires dans des villes ou le marché immobilier est très tendu. Comme d’habitude, à travers ces scandales, s’inscrit la problématique du choix entre Marché tout puissant ou Marché réglementé.

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