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L'activité économique se contracte même en Allemagne : et si la crise de la zone euro ne faisait que (re)commencer ?
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Mauvais signe

L'activité manufacturière a baissé pour le 13e mois consécutif en France au mois de mars si l'on en croit l'indice PMI Markit/CDAF publié ce mardi.

Philippe Waechter

Philippe Waechter

Philippe Waechter est directeur des études économiques chez Natixis Asset Management.

Ses thèmes de prédilection sont l'analyse du cycle économique, le comportement des banques centrales, l'emploi, et le marché des changes et des flux internationaux de capitaux.

Il est l'auteur de "Subprime, la faillite mondiale ? Cette crise financière qui va changer votre vie(Editions Alphée, 2008).

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Atlantico : L'indice PMI final pour l'industrie manufacturière s'est quelque peu redressé à 46,8 après une première estimation (dite flash) initialement fixée à 46,6. Que révèlent ces chiffres sur la situation réelle en zone euro ?

Philippe Waechter : Le premier fait marquant et troublant que révèlent chiffres sur le mois de mars est qu'il n'y a désormais plus un seul pays de la zone euro qui soit sur un niveau d'activité supérieur à 50 (un indice inférieur à 50 signifiant une contraction de l'activité, ndlr). Autrement dit, plus aucun pays n'est désormais épargné alors que l'Irlande ou l'Allemagne était jusqu'à présent au dessus des 50. Il y a avait pourtant eu un certain rebond en Espagne et en Italie en début d'année, mais celui-ci a fait long feu, tout le monde revenant aux niveaux observés aux cours de l'automne 2012.

Il s'agit donc d'un véritable changement de régime pour l'ensemble de la zone euro. La France reste depuis un an sur un niveau extrêmement bas et ne parvient pas à inverser la tendance.  La situation des pays latins est très problématique et, dans le même temps, l'économie allemande ne parvient plus à jouer son rôle de locomotive.

Comment expliquer la dégradation de la situation allemande ?

L'Allemagne n'avait qu'un seul point au dessus de 50 en février, mais depuis le mois de février le pays est dans une situation fragile du fait que la dynamique des commandes qui lui était adressées, notamment celles liées à l'exportation, ne présentaient pas des allures très robustes car le reste du monde n'étaient lui même plus dans une bonne situation.

Fin 2012 et début 2013, l'amélioration constatée en Asie avait permis de donner une impulsion positive sur les indices PMI allemand et français à cette période. Mais les chiffres du mois de mars à l'exportation ont baissé de manière très marquée ce qui traduit à la fois les difficultés persistantes de la zone euro mais aussi une dynamique asiatique moins robuste que ce que l'on aurait pu imaginer.

Alors que le taux de chômage a atteint les 12% en zone euro en février selon les chiffres publiés par Eurostat ce mardi, qu'est ce que ces indices PMI laissent présager en matière de croissance et de perspective d'emploi ?

L'économie est en phase de contraction rapide. L'estimation flash pour l'ensemble de l'économie reflète pour l'instant une contraction de l'activité au premier trimestre probablement comprise entre 0,2% et 0,4%. Cette perspective aura un impact non négligeable sur la dynamique de l'emploi en zone euro et sa capacité à alimenter sa demande intérieure.

Si l'environnement international ne s'améliore pas, la situation en zone euro pourrait se détériorer de nouveau.

Comment les choses vont-elles évoluer en France ?

Plusieurs chiffres ont été publiés la semaine dernière : le taux de marge des entreprises est en baisse et le pouvoir d'achat des ménages se contracte...

Pour l'instant, nous n'apercevons toujours pas d'inversement de tendance. France ou zone euro, la problématique reste la même : il n'est plus sûr qu'il y ait des "forces" économiques internationales pour nous tirer vers le haut. Et si l'environnement international n'est pas suffisamment robuste pour nous tirer, nous avons encore du mal à imaginer des moteurs de croissance en interne que se soit en France, en Espagne, en Italie voire en Allemagne ou au Pays-Bas. Nous ne voyons pas très bien comment la situation pourrait spontanément s'améliorer.

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