Pessimisme : la carte des régions françaises les plus malheureuses<!-- --> | Atlantico.fr
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Les Français sont réputés pour toujours voir la vie en noir.
Les Français sont réputés pour toujours voir la vie en noir.
©Reuters

Ronchonville

Les Français sont connus partout à travers le monde pour avoir le don de toujours voir la bouteille à moitié vide. Un lieu commun qui semble être confirmé par la recherche, alors que l'IRB (Indice Relatif de Bonheur) de la France, région par région, vient d'être publié. Décryptage

Pierre Coté

Pierre Coté

Pierre Coté a décidé en septembre 2006 de mettre en parenthèse sa carrière de consultant en marketing et communication afin de se consacrer totalement au développement de l’indice qu’il a créé, l'IRB, et à l’analyse du bonheur sous toutes ces formes. Il tient également un blog : l'indice de bonheur. Il tient un blog : indice de bonheur.

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Méthodologie : Les résultats présentés sont issus d’un échantillon de 21 701 répondants français qui ont complété le questionnaire IRB (Indice Relatif de Bonheur) entre 2010 et le début 2013. Pour déterminer le classement, l’IRB cumule et calcule, pour chaque région, la moyenne de l’auto-évaluation de l’ensemble des répondants.
Le résultat IRB pour l'ensemble du territoire français est de 67.50/100

Atlantico : L'étude  que vous venez de publier mesure l'état du bonheur des Français dans toutes les régions de l'Hexagone. Par quels moyens avez vous pu obtenir ces résultats ?

Pierre Côté : C'est en l'occurrence assez simple puisqu'ici ce sont les personnes interrogées qui ont répondu directement à un questionnaire concentrant 24 facteurs (accomplissement, santé, travail, famille...) bien définis. Cette étude a bénéficié ici d'un échantillon substantiel (21 000 répondants) qui nous a permis d'établir des données précises régions par régions. En dépit de toutes les technologies, experts et scanners qui existent sur ce domaine, nous avons pensé que la meilleure façon de mesurer le bonheur était encore de demander directement aux personnes concernées. Nous fonctionnons ainsi sur le principe d'auto-evalutation qui nous apparaît comme un marqueur plus révélateur du sentiment de bonheur. 

Au sortir de cette étude, peut-on en conclure que les Français sont particulièrement heureux ?

Lorsque l'on compare avec d'autres pays, on observe plutôt un certain pessimisme qui s'illustre dans le chiffre surprenant de la moyenne nationale : 67.50/100 . Quand on met en perspective l'IRB du Québec (77.20) et celui du Canada (76.70) on constate en effet un net écart qui peut s'expliquer par des raisons culturelles. Les Québécois, et les Canadiens dans leur ensemble, ont un caractère généralement plutôt conciliant qui peut expliquer qu'ils s'estiment plus facilement heureux. A l'inverse les Français ont un penchant plus auto-critique et insatisfait qui peut les inciter a s'estimer moins heureux que la moyenne. On peut citer, à titre d'exemple, le palmarès des villes les plus heureuses au Québec, qui nous avait démontré que la localité la plus malheureuse (Longueil) de la région était toujours largement au dessus de la moyenne française avec un IRB de 75.00. Lorsque l'on analyse les 24 "facteurs" déjà évoqués on en trouve 12 sur lesquels les Québécois s'évaluent plus fortement. Je n'aurais pourtant pas tendance à dire que les Français sont particulièrement malheureux, loin de là, mais sont certainement bien plus exigeants envers eux-mêmes, d'où cette note basse qui ressort de l'évaluation. 

Un autre point notable et concernant de l'étude se trouve dans l'IRB des jeunes Français, qui se trouve être le plus faible de toute la population. Je pense qu'il s'agit là d'une tendance générale, lié à l'ère du temps, qui fait que les jeunes, français ou non, sont amenés à devenir de moins en moins optimistes vis-à-vis de l'avenir. Il ne serait ainsi pas si étonnant de voir cette évolution arriver au Québec

Y-a t'il eu une évolution en comparaison des années précédentes, qui pourrait, par exemple, être liée à l'aggravation de la crise ?

Bien que l'étude 2013 sur la France se soit fait cette année sur un échantillon bien plus vaste, nous avions déjà sondé les Français lors des deux années qui ont précédé, et les résultats obtenus démontrent d'avantage une stabilité. Il n'y a ainsi aucune hausse ou baisse notable depuis nos premières mesures. On note par ailleurs que l'écart entre les régions les plus heureuses et les moins heureuses est aussi extrêmement faible (à peine 5 points, NDLR). Cela démontre une certaine équité du ressenti de bonheur à travers tout le territoire, équité que l'on retrouve d'ailleurs dans le temps. 

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