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Été 2013 à Paris : le fonds souverain chinois achète 47 % de la Générale, Cécile Duflot et Arnaud Montebourg quittent le gouvernement
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Bonnes feuilles

Scénario catastrophe : jusqu'où la crise économique pourrait-elle nous mener ? Jean-Paul Betbèze se livre à un petit exercice d'économie-fiction. Extrait de "Si ça nous arrivait demain" (1/2).

UE Bruxelles AFP

Jean-Paul Betbeze

Jean-Paul Betbeze est président de Betbeze Conseil SAS. Il a également  été Chef économiste et directeur des études économiques de Crédit Agricole SA jusqu'en 2012.

Il a notamment publié Crise une chance pour la France ; Crise : par ici la sortie ; 2012 : 100 jours pour défaire ou refaire la France, et en mars 2013 Si ça nous arrivait demain... (Plon). En 2016, il publie La Guerre des Mondialisations, aux éditions Economica et en 2017 "La France, ce malade imaginaire" chez le même éditeur.

Son site internet est le suivant : www.betbezeconseil.com

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Été 2013 à Paris : le fonds souverain chinois achète 47 % de la Générale, Cécile Duflot et Arnaud Montebourg quittent le gouvernement

La France en solde ? Les travailleurs vendus ? Comment sauvegarder nos fleurons et en faire naître de nouveaux ? Avons-nous les outils qui permettent de réagir ? La croissance n’est pas là, la règle d’or si. Il faut trouver 20 milliards supplémentaires pour le budget et soutenir l’investissement en faisant croître les profits, pour la croissance et l’emploi. Prélever ici afin de soutenir là : comment faire pour que ça marche, sachant que la situation économique inquiète encore ? Comment s’expliquer devant les Français ? Tous les ministres n’y arrivent pas.

Faute de stratégie, les décisions se prennent quand on n’a pas d’autre choix. La France n’a pas assez de croissance et ses entreprises pas assez de rentabilité, au milieu d’un monde qui cherche les bonnes affaires et a les moyens de les payer en liquide : la chasse est ouverte. La Bourse de Paris résiste, tenue par des perspectives d’OPA plus ou moins amicales. Les grosses PME allemandes continuent leurs emplettes dans la vallée de l’Arve, le centre français de la mécanique de précision. Elles achètent ce qui leur reste de concurrentes.

Il leur faut faire vite : elles aussi sont sous pression. Voici le temps de plus gros prédateurs qu’elles. Total annonce que le Qatar (12 000 kilomètres carrés, 1,8 million d’habitants, mais 120 milliards d’euros de PIB, soit plus de 70 000 euros par personne – presque le double de la France) devient son premier actionnaire avec 8 % (le début, avec 2 %, remonte à mars 2012). Pas mal pour une collection récente, à côté des 5 % de Suez Environnement, 6 % de Vinci, 10 % de Lagardère, plus une part de Veolia, sans oublier les hôtels Majestic, Gray d’Albion et Martinez à Cannes, Palais de la Méditerranée à Nice, Concorde La Fayette à Paris, le sponsoring du Prix de l’Arc-de-Triomphe, le PSG pour le fun avec Zlatan Ibrahimovic et David Beckham, plus bien sûr l00 millions d’euros pour les jeunes issus des quartiers populaires afin d’équilibrer… Et le Qatar, avec les 10 milliards qu’il veut investir dans les grandes entreprises françaises, plus 30 millions dans un fonds
destiné aux PME, ce n’est pas la Chine…


Le grand fonds chinois CIC (China Investment Corporation) s’intéresse à nous


CIC revient. Le fonds chinois avait réduit en 2012 ses avoirs en zone euro et cessé ses achats de bons du Trésor, même français. La peur. Mais devant les prix si bas des grandes valeurs et les rumeurs de rachat et de redressement qui se répandent, il se dit qu’il faut revenir. Avec 500 milliards de dollars d’encours, on doit pouvoir faire quelque chose, acheter la moitié du CAC par exemple ! Ce qui est nouveau, c’est que cette Chine qui revient entend désormais investir en vrai actionnaire, voire en propriétaire, non plus comme prêteur à un État, moins encore comme partenaire sommeillant (sleeping partner).

Le temps n’est plus à ces pudeurs. Les grandes entreprises françaises, surtout manufacturières, ont besoin de fonds et admettent leurs problèmes de rentabilité. Les grosses PME sont pleines de brevets et de savoir-faire, mais ont des problèmes de trésorerie. Elles gagnent leur vie, mais pas assez pour se développer. Elles se plaignent des délais de paiement et jugent les banques trop timides. La Bourse ne fait plus grand-chose pour les grosses entreprises, moins encore pour les moyennes. Les fonds souverains méritent plus que jamais leur nom.

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Extrait de Si ça nous arrivait demain...,chez Plon, pp.37-38

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