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Hausse de 30% de l'électricité d'ici 2017 : la vérité sur ce que nous coûtent les énergies renouvelables
©Reuters

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La taxe qui finance les énergies renouvelables est la première contributrice à la hausse de 30% de la facture de l'électricité d'ici à 2017 selon la Commission de régulation de l'énergie.

Florent Detroy

Florent Detroy

"Florent Detroy est journaliste économique, spécialisé notamment sur les questions énergétiques, environnementales et industrielles. Voir son site."
 
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La Commission européenne peut se réjouir, l’Union européenne est sur la voie de réussir son engagement de produire 20% d’énergie à partir de sources renouvelables. La France, pour sa part, est également en bonne voie pour gagner son pari : produire 23% d’électricité à partir de ressources renouvelables.

Pourtant la réalisation de cet objectif n’est pas du goût de tout le monde. Le secteur est encore loin d’avoir atteint sa maturité, et fonctionne pour l’instant essentiellement grâce aux subventions. Cette aide à un nom : la CSPE, ou Contribution au service public de l'électricité. La CSPE est une taxe qui apparait sur la facture d’électricité des particuliers. Si elle finance la cogénération ou encore la péréquation tarifaire dans les îles (surcoût de la production électrique dans certaines zones îliennes non connectées au réseau), elle est aussi chargée d’apporter une compensation financière à EDF, obligé d’acheter une certaine quantité d’électricité renouvelable dans le cadre de sa mission de service public. Or, la part de cette dernière fonction ne cesse de progresser depuis sa création en 2003.

En 2003, les seules énergies renouvelables ont représenté dans la CSPE un montant de 142 millions d’euros, soit 10% du montant total. En 2013, elle est attendue pour atteindre 2 789 milliards d’euros, soit 54% du total. La part des énergies renouvelables dans la CSPE a en particulier décollé après le Grenelle de l’environnement, après lequel les tarifs de rachat de l’électricité ont été fortement relevés. La France se vantait même à l’époque d’avoir les tarifs de rachat parmi les plus élevés d’Europe. La hausse trop rapide de la production solaire, ainsi que le déclenchement de la crise économique, ont obligé finalement l’État à freiner l’élan du secteur.

Si à partir de 2010 les tarifs de rachat ont été réduits, le rythme d’installation a continué à progresser fortement, si bien que la CSPE a fini par être insuffisante pour couvrir les frais d’EDF. L’électricien a calculé qu’au premier trimestre 2012, le déficit cumulé de la CSPE était de 700 millions d’euros. Pire, la situation devrait continuer de se dégrader, selon les calculs de plusieurs institutions. Pour la CRE, la Commission de régulation de l'énergie, les besoins de financement de la CSPE en 2020 pourrait atteindre les 8 milliards d’euros.

Il est facile d’en conclure que le coût de l’électricité va aller croissant dans les années à venir. D’ailleurs, la CRE a prédit une augmentation de 50% d’ici 2020 de la facture d’électricité. Pourtant la part du financement des énergies renouvelables dans cette augmentation sera noyée dans l’accumulation d’investissements qui n’ont rien à voir avec la transition énergétique. Rénovation ou construction des nouveaux réseaux énergétiques et augmentation des capacités de production d’électricité compteront au deux-tiers de cette hausse. Surtout, certaines énergies sont en train de devenir compétitives en France, notamment l’éolien terrestre.

Et cette maturité, après des années de subventions, peut d’ores et déjà se mesurer en terme industriel. Les entreprises françaises Alstom et Areva ont notamment présenté des résultats en progression au dernier trimestre en partie grâce à l’accumulation de contrats dans le renouvelable. Si les prix de l’électricité augmenteront donc selon toute probabilité, il faut faire attention à ne pas prendre les énergies renouvelables pour les bouc-émissaires, et bien calculer les retombées de cette industrie pour la France si ses entreprises réussissent à se maintenir au premier plan.

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