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Le nucléaire a encore 
de beaux jours devant lui
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Editorial

La catastrophe de Fukushima va-t-elle porter un coup fatal au développement du nucléaire ?

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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L’ampleur des dégâts déjà recensés au Japon, les incertitudes sur la hausse et l’étendue de la radioactivité ont provoqué dans le monde le retour de la Grande Peur.

Pour apaiser les esprits, de nombreux Etats ont annoncé une mise en veilleuse des  programmes basés sur l’atome. L’Allemagne est à la pointe de la remise en cause en raison du poids des Verts Outre-Rhin. Alors qu’elle avait voté l’an dernier la prolongation de la durée d’exploitation des centrales, elle vient de décider de fermer pour trois mois les sept réacteurs le plus anciens du pays  et d’accélérer la conversion vers d’autres sources d’énergie, alors que 23% de sa production d’électricité est d’origine nucléaire. Pour satisfaire ses besoins, elle sera contrainte d’importer du courant de France (d’origine nucléaire), ou de forcer sur sa production de charbon, en créant du CO2. Un tel comportement a des allures d’une politique de gribouille et n’est pas durable.

Plus réaliste, la  France a annoncé un audit de ses dix-neuf centrales. D’une façon générale, le principe de précaution fait fureur pour suspendre, différer, ou renforcer les contrôles pour tout ce qui touche au nucléaire. Mais qu’en sera-t-il d’ici quelques mois si le séisme  japonais parvient à être totalement maitrisé ? La faim d’énergie est si forte, depuis l’accélération de la croissance dans les pays émergents, qu’il n’est pas possible d’exclure une source qui a pris une place aussi grande : elle représente 30% de la production d’électricité au Japon et 25% en Allemagne, sauf à accepter des coupures régulières de courant.

Le nucléaire a deux gros avantages : celui de ne pas dégager de gaz à effet de serre et d’être peu sensible à l’évolution des cours des matières premières. Par chance pour les tenants du nucléaire, il est pratiquement impossible de fermer les centrales du jour au lendemain, ce qui permet d’espérer que des décisions pourront être prises de sang-froid. A terme, la catastrophe japonaise peut même être un aiguillon qui redynamise la filière.

Le risque de dispersion de la radioactivité place tout le monde dans le même bateau, il implique donc une coopération au niveau international : il devient indispensable de renforcer les normes de contrôle, pour éviter qu’un accident localisé ne pénalise définitivement une source d’énergie nécessaire au maintien de la croissance dans le monde. Cela suppose de passer au crible les installations en fonctionnement, de multiplier les investissements pour améliorer les performances et la sécurité, et même de créer un mécanisme international dans le choix des implantations nouvelles, afin d’écarter les zones dangereuses. Rude tâche qui coûtera cher et mettra les diplomaties à l’épreuve, mais l’épuisement progressif des énergies fossiles et la nécessité de lutter contre le réchauffement climatique ne laissent pas d’autre choix..

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