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2012 par Atlantico : et s'il n'y avait qu'une chose à en retenir, pour vous, Jean-Yves Archer, ce serait quoi ?
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L'année de nos contributeurs

Survie de la zone euro, politiques d'austérités, chômage ou encore changement de la politique monétaire de la BCE... l'année 2012 est avant tout marquée par la crise économique.

Jean-Yves Archer

Jean-Yves Archer

Jean-Yves ARCHER est économiste, membre de la SEP (Société d’Économie Politique), profession libérale depuis 34 ans et ancien de l’ENA

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Concernant l'année 2012, on pourrait être tenté de retenir le maintien au pouvoir de dirigeants aussi distincts que Messieurs Obama, Poutine, Chavez, etc. Mais, au terme d'une réflexion centrée sur notre continent européen, quatre événements ont marqué l'année 2012 et retenu notre attention.

En premier lieu, l'éclatement de la zone euro ( redouté par certains et vivement escompté par d'autres ) n'a pas eu lieu. Cette monnaie unique, loin de la notion analytique de "zone monétaire optimale" définie par Gunnar Myrdal (et mise en avant avec ténacité par l'économiste Christian Saint-Etienne) a résisté à diverses attaques spéculatives et à des découvertes à valeur de déconvenues : comptabilité publique grecque incertaine, créances plus importantes que prévues des banques espagnoles. Le risque de défaut de tel ou tel Etat n'est pas écarté pour 2013 et cette belle idée unificatrice qu'est le fait d'avoir la même monnaie dans nos poches demeure fragile. Notre premier fait marquant est donc la résilience de l'euro.

En deuxième lieu, les politiques classiques d'austérité (qui ont été préférées à un étalement de trois ans des exigences issues du traité de Maastricht) ont plongé bien des pays dans une récession plus accusée que prévue. La potion amère a été pro-cyclique comme l'avaient été les normes comptables dès le début de la crise de 2007. Cette contraction d'activité a induit un chômage important ( près de 19 millions de personnes dans l'Union ) qui apporte un lot de souffrances humaines et une peur du déclassement social. Nous sommes loin de la notion de sécurisation des carrières et cette précarité fait craquer les plus vulnérables d'entre nous. Le suicide des jeunes ou des agriculteurs font rarement l'ouverture du JT de 20 heures et pourtant il nous percent le cœur et appellent les économistes à travailler d'arrache-pied pour esquisser des idées de sortie de crise.
Notre deuxième fait marquant est donc la peur sociale et le sous-emploi de masse.

En troisième lieu, notre indépendance nous permet de souligner que nous sommes surpris par l'alternance. L'équipe sortante a été battue de peu. En six mois, elle ne constitue nullement une opposition politique dangereuse pour le nouveau pouvoir. C'est donc la nouvelle équipe qui est seule atteinte d'un syndrome de procrastination et qui a inventé une notion que nous appelons : la politique économique orpheline. Ni politique de la demande (tentée durant l'été) ni politique de l'offre ( tentée avec les idées du rapport Gallois ), la France est orpheline de cohérence économique. D'un côté on ponctionne frontalement fiscalement, de l'autre on se lance dans un crédit d'impôt compétitivité qui est loin de la droiture analytique que certains prônent y compris dans la majorité. Notre troisième fait marquant est une politique économique orpheline, au fil de l'eau et des excès de procrastination. ( exemple de la réforme de la Tva en 2014, etc ).

En quatrième lieu, et au risque que le lecteur soit sceptique, notre analyse de 2012 nous conduit à retenir l'action de la BCE ( banque centrale européenne ). A ceux qui disent doctement qu'elle a doublé son bilan en quelques années et qu'elle est en train de le remplir de créances sujettes à caution, il faut rappeler qu'elle joue enfin son rôle de prêteur en dernier ressort et nous a évités un marasme monétaire et bancaire. Au demeurant, il est regrettable que le schéma d'une supervision bancaire a minima ait été retenu et que l'opinion de l'éminent Président Mario Draghi ne soit pas plus entendu dans le cadre de la future Directive bancaire dite Liikanen. La BCE doit être d'urgence investie de nouvelles fonctions, dans le cadre des traités actuels, afin de parer le risque systémique bancaire que nous estimons encore trop élevé. Notre quatrième fait marquant est donc l'intelligence de la situation qu'a manifestée la BCE.

En guise de conclusion, nous souhaitons que 2013 ne soit pas une année d'excès d'épreuves pour les hommes et les femmes que la crise atteint. Rappelons-nous collectivement de cette citation d'un anonyme : " Ce ne sont pas les années qui comptent dans la vie, mais bien ce que nous faisons dans la vie pendant ces années".

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