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Depardieu : un seul être vous manque et tout est dépeuplé...
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Hystérie !

Le gouvernement de Jean-Marc Ayrault s'est enfin trouvé une grande cause patriotique et nationale : la chasse au Depardieu. C'est mieux, et plus facile, que de s'en prendre à Lakshmi Mittal.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Alors comme ça, Depardieu est parti chez les Belges qui sont moins gourmands que le fisc français... Et comme ça, ceux qui détiennent le pouvoir se désolent, se lamentent et crient vengeance... C'est la France, à les entendre, qui est humiliée, offensée ! Du jamais vu dans le registre pourtant bien nourri de l'indignation.

François Hollande - oui le président de la République - annonce qu'il veut renégocier nos accords fiscaux avec la Belgique. Jean-Marc Ayrault, son Premier ministre, juge ce départ « minable ». Ca fait beaucoup non ? Non ! Ça ne suffit pas. D'autres viennent grossir les rangs des outragés. Michel Sapin, ministre du Travail, parle de « déchéance personnelle ». M. Vidalies, chargé des relations avec le Parlement, se dit très « choqué ». Mlle Filipetti est « scandalisée ». On s’étonnera de ne pas avoir entendu Cécile Duflot traiter l'acteur de « pollueur ». Mais ça peut encore venir. Et on notera le silence appréciable de Yamina Benguigui, chargée de la francophonie : les Belges sont francophones. Depardieu les a quittés et ils se sentent seuls.

Tous ces cris, toute cette fureur sont cliniquement inquiétants. Si ce n'est pas de l'hystérie, ça y ressemble beaucoup. Mais surtout, ça relève de la plus basse, de la plus infecte démagogie. Gérard Depardieu est riche, très riche : pour parler comme lui, il s'est fait des couilles en or avec ses films. Bien sûr, il cherche par tous les moyens que lui donnent la loi et l'Europe à protéger ses si précieux attributs. Au cas où MM. Ayrault et Hollande ne s'en seraient pas aperçus, nous vivons dans un système économique plutôt cruel : les riches cherchent à ne pas devenir moins riches et les pauvres tentent d'être moins pauvres. C'est pas bien ? Non, ce n'est pas bien ! François Hollande n'a qu'à changer de système. C'est simple : sortir de l'Europe, nommer Montebourg ou Mélenchon Premier ministre, s'allier à Marine Le Pen qui prône la préférence nationale. Évidemment, le président de la République n'en fera rien, la gesticulation langagière tenant lieu, pour lui, de programme politique. Il y a en France des millions et des millions de chômeurs, des millions et des millions de pauvres et il va y en avoir de plus en plus. Faute de leur donner à manger, on leur donner à bouffer du Depardieu. Ainsi faisait-on à Rome dans les arènes où se massait le bon peuple pour voir des chrétiens dévorés par les lions. On sait comment a fini l'Empire romain.

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