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Lobbies : un tabou français
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Dans les couloirs de l'Assemblée...

L'étude publiée ce jeudi 17 mars par les ONG Transparence International France et Regards Citoyens s'intéresse au lobbying mené auprès des députés français. 1 174 rapports parlementaires, 9 300 auditions : les données étudiées sont considérables et révèlent quels sont les organismes les plus consultés par les députés de juillet 2007 à juillet 2010. De quoi lever le voile sur le lobbying à la française ?

 Authueil

Authueil

Authueil est un célèbre blogueur.

Soutier dans un grand paquebot de la république, il fréquente régulièrement les couloirs de l'Assemblée Nationale.

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Le collectif Regards Citoyens, qui édite notamment le site nosdéputés.fr, a publié ce jeudi 17 mars une étude qui a demandé un travail énorme. Ils ont recensé, et identifié toutes les personnes qui ont été officiellement auditionnées à l'Assemblée nationale.

Quantité vs qualité

Cela donne une masse impressionnante de données, mais qu'il faut prendre avec prudence, car elles ne nous disent rien de la qualité des auditions. L'influence n'est pas une question de quantité, mais de qualité, or, cette étude ne nous donne que du quantitatif. Il faut également être prudent sur les auditions qui relèvent de l'information, et celles où des intérêts font entendre leurs messages. Etre souvent reçu ne veut pas dire que vous êtes écoutés, et encore moins suivis.

Le lobbying ne consiste pas seulement à être officiellement auditionné. C'est un ensemble plus vaste, très souvent informel, qui passe par des mails, des rencontres officieuses, la participation à des colloques.

Le meilleur lobbying, c'est encore celui qui est fait directement par les électeurs. Le must, c'est de ne même pas avoir besoin d'aller présenter son dossier, tellement il apparaît évident que les demandes du lobby sont légitimes aux yeux de la population, voire même qu'il serait indécent et politiquement dangereux pour l'élu de s'y opposer.

Intérêt et limites de l'étude

Cette étude reste toutefois très intéressante car à un moment ou à un autre, tous les lobbies passent par la case « audition officielle ». On a ainsi une liste très complète de toutes les organisations et intérêts qui sont en capacité de se faire entendre des élus. Cela permet notamment de voir quels secteurs interviennent beaucoup, au sein d'un même secteur, quels acteurs sont présents.

Les professionnels du lobbying vont étudier cette étude à la loupe et y trouveront certainement un intérêt énorme pour la prospection de clients. Pour les observateurs du milieu (comme moi), ça va être intéressant de voir qui travaille avec qui.

Par contre, pour les citoyens qui n'ont pas les clés, ces données brutes ne présentent pas un très grand intérêt. C'est l'illustration parfaite de l'intérêt, mais aussi des limites de l'ouverture des données. La quantitatif n'explique pas tout et il faut un gros travail d'analyse pour tirer quelque chose d'une telle masse de données. Ce n'est pas à la portée de tous, loin de là !

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