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L’exception française : une hausse vertigineuse des impôts quand tous nos voisins les baissent
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Editorial

Après le vote de l’Assemblée, c’est au tour du Sénat d’avaliser une des hausses d’impôts les plus fortes que la France ait connu : trente milliards supplémentaires réclamés aux ménages et aux entreprises.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Le rouleau compresseur de la hausse des impôts continue sa marche au Parlement : après le vote de l’Assemblée, c’est au tour du Sénat d’avaliser un des tours de vis les plus forts que la France ait connu, avec un fardeau de trente milliards supplémentaires réclamés aux ménages et aux entreprises.

Alors que la Grande-Bretagne allège le fardeau pour relancer la machine économique, la France continue sur la lancée particulière qui est la sienne, en faisant porter l’effort sur les plus aisés, tandis que l’Etat continue de vivre au-dessus de ses moyens, sans que le commencement d’une mesure soit prise pour amorcer les réformes de structure indispensables mises en œuvre par tous nos partenaires.

Pour régler l’addition, l’antienne est toujours la même : augmenter les impôts, comme si la France recélait des trésors inestimables. Sous prétexte que pour l’instant notre pays peut encore emprunter avec les taux faibles traditionnels de l’Europe du Nord, alors qu’elle ressemble de plus en plus à un pays du sud, elle croit encore pouvoir épargner le train de vie de l’Etat, en s’en prenant essentiellement à ceux qui créent de la richesse.

Cette politique n’est pas nouvelle, mais elle conduit à un affaiblissement progressif du pays, dont la désindustrialisation apporte une preuve manifeste. Au lieu de cultiver les points forts de l’activité d’une nation où la créativité ne fait pas défaut, on pénalise les entreprises qui gagnent de l’argent, qui payent largement leurs cadres pour les ramener au moule d’une certaine médiocrité. Malgré tout, affirme le gouvernement, les délocalisations restent limitées, l’exode fiscal circonscrit.

C’est pourtant ignorer ce qui se passe d’une manière encore discrète, qui n’apparaît pas encore dans les statistiques et qui est appelé à prendre de plus en plus d’ampleur. Une majorité de jeunes sortis des écoles envisage désormais de créer leur propre entreprise et ils le font quant ils peuvent à l’étranger. C’est ainsi une perte de substance qui s’amorce, d’autant qu’elle touche essentiellement les éléments les plus dynamiques. Parallèlement un nombre croissant de grandes firmes créent des filiales hors de l’hexagone pour bénéficier d’un régime fiscal plus favorable et échapper à un climat délétère hostile aux entreprises qui se développe en France sur fond de déprime des salariés. L’emploi se déplace ainsi de plus en plus hors des frontières tandis qu’en Europe, Londres, Bruxelles ou Zürich recèlent un pouvoir d’attraction que l’on dénie à Paris.

Il faudrait aujourd’hui renverser la vapeur : au lieu de mener une politique solitaire orgueilleuse, malthusienne, tournée vers le passé et méprisant l’entreprise, il conviendrait d’admettre que le véritable développement de la richesse se réalise au niveau de la firme, source de la création des emplois notamment dans l’industrie et que chaque entreprise nouvelle crée un environnement favorable pour améliorer le niveau de vie à l’image de ce que les pays émergents ont compris : c’est d’ailleurs là que l’optimisme règne aujourd’hui. 

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