Surpoids : un créneau commercial juteux ?

Depuis quelques années, le surpoids est devenu un sujet majeur au sein de notre société, et ce, au niveau mondial. Face au pouvoir des industries cinématographiques et télévisuelles, le citoyen lambda est désireux d’atteindre cet idéal corporel encadré par des mensurations précises. Derrière ce fléau, un business juteux. Finalement, l’écosystème du surpoids n’est-il pas en vase clos ?

Taille de guêpe pour les femmes et tablettes de chocolat pour les hommes, voilà le topo. Toutefois, dans un tout autre esprit, les entreprises alimentaires rivalisent d’ingéniosité pour proposer des nouveaux produits toujours plus succulents, mais aussi plus gras et plus sucrés. Face à cette mécanique impitoyable, le marché s’adapte en proposant des boutiques de vêtements de grande taille notamment.

5 fruits et légumes par jour

Dans cet univers lié de près ou de loin à l’hygiène alimentaire, les politiques tentent de prodiguer des conseils vertueux selon lesquels il faut manger 5 fruits et légumes par jour ou encore 3 produits laitiers quotidiennement. En plus d’un budget conséquent à l’heure où la crise frappe les ménages les plus modestes, manger sainement devient coûteux.

Dans une version extrême, les Japonais entretiennent un rapport à la nourriture assez étonnant. Au pays des sumos, les entreprises (sous peine de se voir infliger une amende) doivent prendre soin de leurs employés (de 40 à 74 ans) en effectuant tous les ans des mesures de leur tour de taille, celle-ci ne devant pas excéder plus de 85 centimètres pour les hommes et 90 centimètres pour les femmes. Le but d’une telle démarche est de limiter drastiquement les maladies liées au diabète, au cholestérol et au cœur. Pourquoi pas.

Incohérence mondiale, entre lobbying et sur-consumérisme

Au-delà de ces deux exemples, la globalisation des marques et des produits (de toutes sortes) incite plus à une surconsommation qu’à une maîtrise de celle-ci. De ce fait, même si une prise de conscience au niveau d’une nation est possible, comme au Japon, les campagnes destinées à aider les citoyens à mieux manger sont comme des pansements sur une jambe de bois, à savoir inutiles.

N’oublions pas que l’industrie agro-alimentaire est l’une des plus puissantes au monde, un lobby capable de faire changer d’avis certains Etats pourtant au fait des risques sanitaires de certains produits comme les boissons sucrées et énergisantes.

Le parallèle semble évident entre les firmes spécialisées dans l’armement qui désirent ardemment une guerre, et, celles du monde alimentaire qui aiment voir grimper les taux en matière d’obésité. Aux USA, le choix est fait puisque le menu le plus petit est l’équivalent de notre Menu XL dans une célèbre chaîne de fast-food.

Surpoids, un secteur commercial dans lequel investir

Très clairement, alors que chaque siècle a son "mal", il semblerait que celui du 21ème soit tout trouvé. Toutefois, la lutte contre ce mal est biaisée dans le sens où il génère des sommes colossales.  En quelques secondes devant votre télévision, réalisez le test suivant en notifiant les publicités/programmes relatifs à des produits alimentaires malsains et ceux relatifs aux moyens pour perdre du poids (comprimés, musculation, ceintures amincissantes, etc…), cela est juste saisissant.

Dans un tel contexte, notre corps est destiné à faire le yoyo tout au long de sa vie. Il ne serait d’ailleurs pas étonnant qu’une entreprise puisse lancer une marque de boisson sucrée et une autre destinée à perdre du poids. Voilà un modèle économique performant de nos jours.

La nouvelle génération semble la plus touchée, elle qui est dopée aux sucres et aux graisses depuis le premier jour de leur existence, dans une société où il faut faire tout toujours plus vite, et donc manger en un minimum de temps pour gagner en productivité. Une récente étude montre qu’un adolescent sur trois est en situation de surpoids en France, et aux Etats-Unis le fléau est bien plus grand comme vous pouvez l’imaginer…