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Japon : conséquences économiques
du drame
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ECONOMIE - Chômage

La troisième économie mondiale sera forcément lourdement affectée par le drame qui a frappé l'archipel japonais vendredi dernier. Mais quelles conséquences pour l'économie mondiale ? L'économiste Jean-Paul Betbèze alerte sur les risques de contamination de l'inéluctable récession du Japon, à cause de la dette américaine, dont le Japon est le deuxième détenteur.

UE Bruxelles AFP

Jean-Paul Betbeze

Jean-Paul Betbeze est président de Betbeze Conseil SAS. Il a également  été Chef économiste et directeur des études économiques de Crédit Agricole SA jusqu'en 2012.

Il a notamment publié Crise une chance pour la France ; Crise : par ici la sortie ; 2012 : 100 jours pour défaire ou refaire la France, et en mars 2013 Si ça nous arrivait demain... (Plon). En 2016, il publie La Guerre des Mondialisations, aux éditions Economica et en 2017 "La France, ce malade imaginaire" chez le même éditeur.

Son site internet est le suivant : www.betbezeconseil.com

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Le choc que connaît actuellement le Japon est à la fois violent, complexe et sans comparaison historique : il combine un tremblement de terre grave, un tsunami important, une alerte nucléaire sévère, ce qui le rend sans comparaison historique valide avec d’autres chocs, dans un pays qui peine à sortir de la déflation depuis des années et qui a un niveau d’endettement très élevé. 


On comprend les risques d’instabilité qui résultent d’une telle accumulation de catastrophes, en l’absence d’une évaluation que ne peut être immédiate. Le pays en est profondément affecté, avec une perte humaine très élevée. Il reste en large part paralysé dans ses moyens d’échange et de communication. L’effet direct en termes de croissance est négatif, de l’ordre de 2 à 2,5 % de PIB en rythme annuel pour les deux premiers trimestres de 2011, avant que les programmes de reconstruction ne viennent compenser cette baisse. 

Le nord du Japon est une région qui compte de nombreuses PME et des pôles de haute technologie. Le tremblement de terre, à proprement parler, a fait beaucoup moins de victimes que le tsunami, qui a emporté de très nombreuses habitations, ainsi que des infrastructures. 

Les entreprises du secteur manufacturier dans le nord du pays sont également touchées. Sont notamment concernés les secteurs du raffinage, du papier, de la chimie, de l’automobile et de l’électronique. Nombre de ces entreprises ont été contraintes de suspendre leur production au lendemain du séisme et devront attendre que la sécurité de leurs installations et des voies de transport soit confirmée pour la rétablir. La prévision initiale d’une croissance de la production industrielle de 1,9% en mars (en glissement mensuel) risque d’être difficile à atteindre. 

Pour reconstruire, le Japon va devoir puiser dans ses réserves, et c'est là que le risque de contamination au reste du monde est le plus sensible. Si la Chine est le premier bailleur de fonds des Etats-Unis, détenant plus de 1160 milliards de dollars en bons du Trésor, c'est le Japon qui est placé en deuxième position, avec plus de 880 milliards... Une somme que le gouvernement nippon va être tenté de rendre liquide rapidement, en écoulant des bons sur les marchés, bons qui sont de moins en moins appréciés en ce moment. Tout cela arrive alors que la dette américaine atteindra courant avril le seuil des 14 290 milliards de dollars, le plafond d'endettemment autorisé par le Congrès américain...

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