Entre écoles privées et cours du soir, l'enseignement de la religion juive attire toujours les jeunes<!-- --> | Atlantico.fr
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Dans les écoles privées, il est extrêmement dur d'avoir une place, car les demandes sont très nombreuses.
Dans les écoles privées, il est extrêmement dur d'avoir une place, car les demandes sont très nombreuses.
©Reuters

Torah de bonnes notes

Si vous souhaitiez étudier cette année le fait religieux juif, il est sans doute trop tard : les écoles privées sont prises d'assaut et les cours de Talmud Torah attirent également beaucoup de jeunes. Deuxième épisode de notre série consacrée à l'enseignement du fait religieux en France.

Moché Lewin

Moché Lewin

Moché Lewin est porte-parole du Grand Rabbin de France, Gilles Bernheim.

 

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A (re)lire, notre premier épisode consacré à la religion catholique : La rentrée du caté : qui y va, qui le fait ?

Atlantico : Pour les cours de religion aussi, c'est la rentrée. L'enseignement religieux juif souffre-t-il, en France, d'un désaveu de la part de la jeune génération, ou continue-t-il à attirer les étudiants ?

Moché Lewin : Dans l'enseignement de la religion juive, il faut faire la différence entre deux choses : les enfants qui vont dans des écoles privées – il y a des écoles juives en France, de la même manière qu'il y a des écoles catholiques – et ceux qui vont à l'école publique et qui viennent, le plus souvent le dimanche, mais parfois le mercredi, à des cours de Talmud Torah, qui est un peu l'équivalent du catéchisme.

En ce qui concerne les écoles privées, si on se base sur le nombre d'enfants et d'inscriptions, on dit souvent dans la communauté qu'il est extrêmement dur d'avoir une place, car les demandes sont très nombreuses.

Il y a une volonté de mieux connaître son identité, mais il y a aussi la question de la sécurité. Auparavant, les enfants fréquentaient l'école publique et allaient aux cours de Talmud Torah le dimanche, et tout se passait bien. Aujourd'hui, vu le regain d'antisémitisme, les parents, pour éviter les problèmes, inscrivent directement leurs enfants dans des écoles juives.

Les méthodes d'enseignement du Talmud Torah sont elles comparables, aujourd'hui, à ce qui se faisait il y a 30 ou 50 ans ?

Non, ça ne se fait plus de la même manière. Il y a eu des avancées pédagogiques, et l'école juive s'adapte aux éléments pédagogiques, psychopédagogiques... Le côté ludique a été augmenté, énormément de travaux ont été faits dans les écoles. La France possède un département appelé le Fonds social juif unifié, qui a en charge les questions scolaires et qui travaille énormément sur la formation des professeurs et des directeurs.

Quelles sont les régions françaises les plus concernées par cet enseignement ?

La région la plus importante est la région parisienne, car elle accueille près de la moitié de la communauté juive française. Le fréquentation y est forcément plus importante. Viennent ensuite les grandes métropoles, comme Marseille ou Lyon. Dans les plus petites villes, on trouvera souvent un Talmud Torah, mais pas d'école juive.

Y-a-t-il une différence entre les classes socio-professionnelles des parents qui inscrivent leurs enfants à ces cours et la communauté en général, ou toutes les classes sociales sont-elles représentées ?

Il n'y a pas de différences. Dans les Talmud Torah, on trouve dans les zones aisées et les zones populaires une fréquentation à peu près identique. Tout dépend du nombre de pratiquants dans le secteur. C'est vraiment quelque chose de très mélangé.

Les écoles juives sont souvent synonyme d'excellence en termes de résultats scolaires et de taux d'obtention du baccalauréat, il y a donc une attirance également par rapport à cela.

Justement, comment faites-vous aujourd'hui pour attirer les jeunes vers la religion, alors que la mode est plus aux jeux-vidéos ?

Le judaïsme s'est adapté de tout temps pour transmettre ses valeurs. Mais la forme a changé. Aujourd'hui, par exemple, on trouve des applications sur smartphones pour apprendre le judaïsme de façon ludique. On trouve des vidéos, des jeux, qui permettent d'adapter la manière de transmettre. De la même manière que l'Education nationale adopte ces méthodes, le judaïsme réfléchit aussi et adapte l'enseignement à la façon de penser des enfants.

Une part de ces enfants peut-elle dériver vers une conception radicale de la religion ?

Tout dépend de se qu'on entend par le mot « radical ». Je vois plus quelquefois une exigence supplémentaire sur eux-mêmes. On ne devient pas terroriste juif !

En France, la communauté juive a été organisée en 1808, quand Napoléon a créé le Consistoire. Son principe est une représentativité du Grand Rabbin de France, qui représente l'ensemble des juifs. Certes, on trouve des personnes plus exigeantes qui se retrouvent dans des courants plus fermés, mais cela se fait sans porter atteinte à l'autre.

Propos recueillis par Charles Rassaert

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