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Changer l'entreprise pour 
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Dans la tête des classes moyennes

Plus de 120 Français des classes moyennes scrutés pendant un mois : c'est l'étude qui vient d'être menée début 2011, sur la plateforme fermée FreeThinking. La France du milieu vue par elle-même : un feuilleton en cinq épisodes. Épisode 5, c'est parti...

Véronique  Langlois et Xavier Charpentier

Véronique Langlois et Xavier Charpentier

Véronique Langlois et Xavier Charpentier ont créé en mars 2007 FreeThinking, laboratoire de recherche consommateur 2.0 de Publicis Groupe.

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Il est une évidence pour tous ces Français des classes moyennes que nous avons interrogés, qu’ils travaillent dans le public ou le privé : les entreprises ont un rôle central à occuper face à la crise de confiance que traverse la France. Relever la tête, c’est encore possible, mais si et seulement si elles et leurs dirigeants jouent le jeu. Parce que les entreprises sont au cœur de la vie de beaucoup et au centre de notre société. Parce que leurs dirigeants ont une responsabilité qui dépasse de loin le cadre de leur business - une responsabilité humaine, avant même d’être sociale ou environnementale.

Partager autrement la valeur, pas faire la révolution

« Jouer le jeu », qu’est-ce que ça veut dire ? D’abord entendre la bonne volonté et la modération que ces salariés manifestent à l’égard du monde économique, au delà des coups de gueule. Lorsqu’ils évoquent notamment la question de la montée des inégalités au sein du monde de l’entreprise : face au sentiment de rupture de l’équilibre des pouvoirs entre actionnaires, patrons et salariés, la solution proposée n’est pas la révolution mais une demande de répartition différente et plus équitable des fruits du travail. « D’accord, il faut des profits, mais pas des profiteurs… » La nuance est de taille. Et donne envie de revisiter la phrase centenaire de Waldeck-Rousseau : on peut apparemment être un capitaliste modéré sans être modérément capitaliste, à leurs yeux…

Etre considérés : leur « logique de l’honneur »

Mais la valeur, ce n’est pas simplement pour eux ce qui se partage en fin d’exercice. C’est, au delà des questions d’inégalités, quelque chose de bien plus important : leur estime de soi. Ce qui s’exprime le plus profondément, quand on prend la peine de les laisser parler de leur rapport avec l’entreprise ? Une immense demande de reconnaissance. Une immense exigence de respect. La considération n’est pour eux pas un plus : c’est la part non négociable de leur rémunération.

Celle qui passe, tout d’abord, par la reconnaissance de leur savoir-faire. De ce « made in France » dont ils nous parlent souvent comme s’ils étaient allemands, quand ils évoquent avec fierté les forces héritées du passé et qui doivent permettre à l’économie française d’affronter l’avenir ; en France aussi on sait travailler, et pour eux il serait temps de le dire. Et quand ils expliquent, a contrario, que manquer de respect au savoir-faire des salariés c’est non seulement créer du chômage mais aussi mépriser une partie de leur histoire, de leur culture.

Celle qui passe, ensuite, par la reconnaissance de leur valeur. De ce qu’ils sont, à la fois en tant que personnes et en tant que représentants d’un métier. Un salarié, ce n’est pas n’importe qui… Mais qui s’en rappelle, à part eux ? Difficile de contenir la violence de leurs sentiments devant la violence symbolique dont ils se sentent victimes : « Il faudrait que les leaders d’entreprises françaises aillent faire des stages où on leur apprendrait le respect des salariés ».

L’espérance d’un nouveau leadership

Les dirigeants d’entreprises auraient-il omis qu’ils étaient là pour diriger ? Ils nous posent, ils leur posent la question, ces Français moyens qui veulent s’en sortir mais pas avec n’importe qui et surtout pas n’importe comment : «Tout ça pour dire que nous sommes dirigés par des « banquiers » qui ne regardent plus les employés comme des êtres humains. » Donnez-nous des leaders qui montrent la voie, qui montrent qu’ils y croient, qui savent montrer aussi qu’ils ont besoin des autres… A suivre, en somme.

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