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Comment les nouveaux manuels d’Histoire ignorent les grands personnages historiques
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L’ignorance c’est la force.

Après Clovis, Louis XIV ou Napoléon éjectés des programmes d'histoire pour faire place à l’enseignement des civilisations extra-européennes, c'est au tour de la Première guerre mondiale de passer à l'essorage, au profit du génocide arménien.

Laurent Pinsolle

Laurent Pinsolle

Laurent Pinsolle tient le blog gaulliste libre depuis 2007. Il est également porte-parole de Debout la République, le parti de Nicolas Dupont-Aignan.

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C’est un scandale absolument incroyable dont il est dommage qu’on n’en parle pas davantage : depuis quelques années, le charcutage des programmes d’histoire fait que les enfants n’apprennent plus des épisodes de base de l’histoire de France. Retour sur une polémique importante.

C’est l’histoire de France que l’on assassine

Les ministres ont-ils seulement conscience de l’énormité de ce qu’ils laissent faire ? Le pire est que l’on peut croire que oui. Après tout, l’équipe précédente avait tellement peu de respect pour l’histoire qu’elle en avait fait une option en terminale S (où la majorité des lycéens vont), malgré l’opposition de l’Association des Professeurs d’Histoire et Géographie. Malheureusement, ceci n’était que le sommet de l’iceberg, la partie apparente de mesures beaucoup plus graves encore.

En effet, le ministère de l’éducation nationale est en train de nettoyer au Karcher les programmes d’histoire.Comme le rapportait déjà le Figaro dans un long papier il y a un an, « Clovis, Saint Louis ou François Ier, mais aussi Henri IV, Louis XIV ou Napoléon ne sont plus étudiés dans les collèges français ! (…) Raison invoquée par l’éducation nationale : il faut consacrer du temps (…) à l’enseignement des civilisations extra-européennes, de l’empire du Mali à la Chine des Hans ».

Mais ce n’est pas tout. Cette année, c’est au tour de la Première Guerre Mondiale de passer à l’essorage de cette révision lamentable des programmes d’histoire, au profit du génocide arménien ou du peintre Otto Dix. Le Figaro avait à nouveau alerté l’opinion par un long papier fin août « Qui veut casser l’histoire de France ?», dénonçant cette révision aberrante des programmes scolaires. Il y a deux ans, Claire Mazeron avait tenu des propos très proches dans Marianne.

L’histoire, pilier de notre République

Il faut lire la réponse faite à ces papiers par Mickaël Bertrand sur un blog du Nouvel Observateur. Elle procède de cette stratégie toute sarkozienne qui consiste à attaquer les papiers de biais sans véritablement répondre sur les problèmes de fond posés par les articles du Figaro. Il dénonce « l’obsession du roman national » et, par une caricature grossière et déplacée affirme que « nous devons probablement comprendre que le droit à la différence est accessoire à ses yeux ».

Cette caricature est déplacée car enseigner le droit à la différence n’est pas la première mission de l’histoire. Son objectif est d’étudier les faits du passé dans leur ensemble, de fournir un récit qui permet de décrire et expliquer notre histoire. Et parce que nous avons une histoire de France, sa première mission doit justement être d’expliquer notre roman national aux futurs citoyens. L’histoire a un rôle majeur dans l’explication de ce que c’est qu’être français et qui semble totalement oublié aujourd’hui.

Comment les futurs citoyens peuvent comprendre ce qu’est la France si on ne leur parle pas de nos rois ? Comment peuvent-ils comprendre la place de l’Etat dans notre pays  si on oublie des épisodes essentiels de sa construction ? Comment savoir d’où l’on vient tout simplement ? Jacques Sapir a dit un jour que « la haine de la nation, c’est l’internationalisme des imbéciles». Difficile de ne pas voir cela à l’œuvre dans cette entreprise de destruction de nos programmes d’histoire.

Il faut espérer que Vincent Peillon fasse revenir le ministère à la raison, en reprenant l’apprentissage chronologique, incluant toutes les étapes importantes de notre histoire, comme le réclame très justement l’Association des Professeurs d’Histoire-Géographie.

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