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Les langues, ce patrimoine immatériel mondial que Google tente de sauver
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Ma Doue beniget !

Si la mondialisation et la globalisation contribuent à l'appauvrissement des cultures régionales, les nouveaux outils de communication comme Google permettent de pallier la disparition de certaines langues.

Dominique Audrerie

Dominique Audrerie

Dominique Audrerie est un expert indépendant des questions environnementales.

Il est également docteur en droit de l'environnement et ancien directeur du Conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement (en 1993).

Il est avocat à la Cour et maître de conférences.

Il est l'auteur de Petit vocabulaire du patrimoine culturel et naturel (Confluences, 2003).

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La langue est le support indispensable à toute culture. Une langue qui disparaît, c’est une culture qui est elle aussi menacée de disparition faute de pouvoir s’exprimer.

La langue permet de transmettre, d’échanger, de rencontrer l’autre sur la base de valeurs reconnues.

Or, à l’heure de la mondialisation, un grand nombre de langues s’éteignent, faute de locuteurs. Cela est vrai dans toutes les régions du monde. La cause en est notamment le besoin d’une langue commune pour des échanges aujourd’hui planétaires, avec des façons d’être et de penser qui tendent aussi à s’uniformiser.

Il s’agit là d’un appauvrissement culturel véritable, dont on mesure mal encore les conséquences. Des territoires entiers perdent leur culture propre en perdant l’usage de leurs langues.

L’UNESCO est intervenu à plusieurs reprises sur cette délicate question. L’importance de la diversité des langues, trésor authentique, a été soulignée. De fait les langues entrent dans le patrimoine immatériel commun de l’humanité. Mais cette reconnaissance, pour fondamentale qu’elle soit, reste limitée. Une langue, pour vivre et se transmettre, doit être pratiquée par une communauté qui, consciemment ou non, en ressent le besoin. Le label ne suffit pas.

Il est donc essentiel que les outils modernes de communication apportent des moyens nouveaux pour communiquer au-delà des frontières, au-delà des territoires d’origine. Les populations concernées par une langue, support de leur culture originale, sont de plus en plus souvent dispersées pour des motifs variés, mais conséquences des modes de vie contemporains. Les nouveaux outils d’information peuvent à cet égard être des facteurs très positifs, voire indispensables.

Ils permettent en effet des échanges et un accès à des sources d’information, quel que soit le lieu de résidence et, ce qui est aussi important à retenir, au moindre coût. Les distances ne sont plus un obstacle inéluctable pour pouvoir réellement communiquer. L’acquisition de documents, de livres ou de tout autre support est grandement facilitée.

Pour être vivante, la langue doit pouvoir être pratiquée suivant les besoins actuels, et ne pas être une sorte de sanctuaire privé d’usage quotidien. Elle doit pouvoir s’adapter pour être véritablement dans une logique d’appropriation.

Les forums, les sites de rencontre sont autant d’occasion d’échanges dans une langue donnée. Cela ne doit pas inquiéter, bien au contraire. C’est une chance essentielle pour des personnes transplantées de garder présente une culture, leur culture, à travers sa langue et ses pratiques.

Il faut donc se réjouir de voir aujourd’hui de grands sites internet tels que Google s’ouvrir aux langues régionales en leur donnant une capacité universelle à rayonner et à se répandre.

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