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Top 3 des pièges que les traders
se doivent à tout prix d'éviter
lors des opérations de marché
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Des hauts et des bas

Souvent, la fébrilité règne dans les salles de marché. Dans cette ambiance survoltée, les traders ont tendance à perdre leur sang-froid et à réaliser de fortes contre-performances. Thami Kabbaj dévoile les pièges à éviter dans "Psychologie des grands traders" (Extraits 1/2).

Thami Kabbaj

Thami Kabbaj

Thami Kabbaj est agrégé d'Économie et de gestion, il enseigne la finance à Paris IX (Dauphine) et à Paris II (Assas). Il dirige Trading & Coaching (TKLTrading.com ).

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Les biais psychologiques poussent le trader à l’erreur et dévoilent sa personnalité cachée. Le trader rationnel devient euphorique, paniqué, paralysé, etc. Dans tous les cas, l’exacerbation de ses émotions peut le mener à son autodestruction… La pression en trading est extrêmement élevée et cette activité risque fort de réveiller certaines émotions qui étaient jusquelà endormies. Ces émotions illustrent parfaitement la manière dont le marché peut mettre à mal nos défenses et nous pousser à prendre des risques inconsidérés en ne respectant pas notre système. La seule manière pour le trader de se protéger contre le chaos qui règne sur les marchés est d’élaborer une série de règles précises qu’il lui faudra impérativement respecter.

L’euphorie, la cupidité

L’euphorie et la cupidité peuvent conduire un trader à sa perte. Généralement, l’euphorie est déclenchée par plusieurs mécanismes :

• Un comportement moutonnier : les nouvelles sont très positives et tous les intervenants semblent gagner de l’argent. Le trader ne voudra en aucun cas rater cette opportunité et se précipitera pour acheter le titre sur les plus hauts.

• Ce phénomène concerne également les professionnels des marchés. En novembre 1999, de nombreux stratégistes financiers, travaillant pour les meilleures institutions bancaires de la planète, émettent des réserves sur la poursuite de la hausse. Ils considèrent que le marché est suracheté et qu’il devrait consolider. Certains experts sont même très pessimistes. Pourtant, la Bourse continue de progresser et le Nasdaq gagne entre janvier 2000 et mars 2000 l’équivalent de 50 %.

• Juste avant le sévère krach de mars 2000, de nombreux gérants, qui n’avaient pas acheté de valeurs technologiques, se sont précipités pour ne pas louper l’occasion du siècle. Stanley Druckenmiller, gérant du fonds de George Soros, en fait partie. Il est rentré tardivement et a essuyé une grosse perte, qui a provoqué son limogeage et la fermeture du fonds Quantum.

• Après une série de gains, le trader se croit infaillible et prend des risques de plus en plus importants. Or, c’est souvent après des gains importants que les traders enregistrent leurs plus grosses pertes.

L’excès de confiance

Durant un séminaire, un brillant diplômé d’HEC m’avoue avoir perdu en une semaine l’intégralité des gains assez conséquents réalisés en une année sur le Forex, à savoir 300 %. Il m’explique d’ailleurs que sa perte n’était en aucun cas liée à son approche de trading mais avant tout à un excès de confiance. Le fait de réaliser une performance aussi importante aussi vite[1] lui a fait baisser sa garde. Il avait totalement relâché sa discipline et n’était plus du tout focalisé. Pire, il s’imaginait déjà en train d’acheter une belle voiture de course avec ses gains au lieu de garder la tête froide et de se focaliser sur le processus.

La panique, la peur

La panique et la peur peuvent également avoir des conséquences dommageables. Lorsque le marché se retourne brutalement, le trader panique et va parfois couper sa position précipitamment. Un retournement brutal n’est pas toujours synonyme d’un renversement de tendance. Souvent, les traders professionnels violent volontairement des supports ou des résistances majeurs pour déclencher un mouvement de panique et donc des sorties précipitées d’investisseurs qui avaient placé des stops autour de ces niveaux. Ce phénomène s’est amplifié avec le développement récent des algorithmes de trading. Les traders quantitatifs vont déceler les niveaux autour desquels vont se positionner la plupart des traders pour tenter de les piéger. De même, la peur pousse le trader à oublier son système et à prendre ses profits précipitamment. La performance du trader s’en ressentira car pour gagner à long terme, il doit laisser courir ses profits et couper rapidement ses pertes.

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Extrait de Psychologie des grands traders, Editions d'Organisation (8 septembre 2011)

[1] De très nombreux gérants de portefeuille rêveraient de réaliser une performance dix fois moindre en une année, soit 30 %.

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