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Nucléaire iranien : pourra-t-on stopper la machine ?
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Tractations

L'impasse diplomatique sur le dossier nucléaire iranien dure depuis des années. Les négociations à Bagdad entre l'Iran et les "5+1" (les membres permanents du Conseil de sécurité et l'Allemagne) ont débouché ce jeudi soir sur un accord sur un prochain round de discussions.

François Géré

François Géré

François Géré est historien.

Spécialiste en géostratégie, il est président fondateur de l’Institut français d’analyse stratégique (IFAS) et chargé de mission auprès de l’Institut des Hautes études de défense nationale (IHEDN) et directeur de recherches à l’Université de Paris 3. Il a publié en 2011, le Dictionnaire de la désinformation.

 

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Atlantico : Les négociations à Bagdad entre l'Iran et les "5+1" (les membres permanents du Conseil de sécurité et l'Allemagne) ont débouché ce jeudi soir sur un accord sur un prochain round de discussions. Les propositions et contre-propositions formulées ces derniers jours ont-elles portées sur autre chose que la demande de suspension, faite par l'ONU, du programme d'enrichissement d'uranium à hauteur de 20 % de la production iranienne ?

François Géré : La réunion de Bagdad constitue la toute première étape d’un marchandage qui  sera long et compliqué. Cette conférence prend acte de l’accord entre le directeur de l’AIEA et le gouvernement iranien de l’accès au site militaire (non nucléaire) de Parchin où auraient été effectuées des expérimentations d’explosifs destinés à la  fabrication d’une arme nucléaire rudimentaire.

La discussion de Bagdad porte sur la levée par les pays occidentaux des sanctions prévues au 1er juillet mettant un embargo sur le commerce des hydrocarbures iraniens ce qui créeraient d’énormes difficultés pour les acheteurs asiatiques par le jeu des compagnies d’assurance). En contrepartie, l’Iran acceptera de suspendre son activité d’enrichissement d’uranium à 20% sur le site de Fordoo.

A partir de là, les P5+1 pourront s’accorder sur une feuille de route qui prendrait d’abord en compte l’arrêt définitif de l’enrichissement à 20%  sous réserve d’engagement à approvisionner l’Iran à mesure de ses modestes besoins ; puis  la suspension de la production à 4% à mesure que seraient levées les sanctions votées par le CS des NU. Resterait à s’accorder sur le devenir des stocks déjà produits.

On est encore loin de là, compte tenu des élections américaines et des présidentielles iraniennes de mai-juin 2013.

A-t-on vraiment de sérieux doutes sur les intentions de l'Iran ou est-ce simplement une politique de prévention, sachant peu de choses sur le programme nucléaire de Téhéran ?

L’AIEA depuis 2003 a mené un nombre considérable d’inspections. On connaît très bien le programme iranien et on dispose d’informations complémentaires fondées sur des sites suspects. L’Iran, en dépit de nombreuses difficultés techniques, a atteint un haut niveau de compétence et devrait, si ses dirigeants en prenaient la décision passer de l’enrichissement à 20% à 90% soit la qualité militaire. Il semble que le Guide Suprême, Khamenei, n’ait pas l’intention d’aller au-delà de cette capacité potentielle, sauf crise régionale grave et menace des Etats-Unis contre l’Iran.

L'ONU profite-t-il des remous autour de Mahmoud Ahmadinejad au sein de son propre pays ?

Depuis six mois le président Ahmadinejad a perdu l’essentiel de son pouvoir. L’ONU n’a donc rien à attendre de ce côté. Le seul décideur est le Guide Suprême.

Propos recueillis par Romain de Lacoste

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