Plutôt que dans 60 000 enseignants, l'Éducation devrait miser sur le e-learning<!-- --> | Atlantico.fr
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Un simple clic suffit aujourd’hui pour accéder à un espace d’apprentissage quasi illimité...
Un simple clic suffit aujourd’hui pour accéder à un espace d’apprentissage quasi illimité...
©Reuters

Cyber-mammouth

L'Education a parfois du mal à évoluer avec son temps. Alors qu'en France, on parle de multiplier le nombre d'enseignants, d'autres s'interrogent sur l'intérêt de développer le e-learning. Accéder aux contenus des meilleures écoles du monde et aux cours des meilleurs professeurs, c'est presque à portée de clic.

Sébastien Breteau

Sébastien Breteau

Sébastien Breteau est chef d'entreprise, Conseiller du Commerce extérieur de la France pour la Chine, fondateur d’AsiaInspection et candidat divers droite dans la 11e circonscription des Français de l'étranger.

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Vouloir la création de 60 000 postes d’enseignants sur cinq ans comme s’est engagé François Hollande, quand la France n’en a plus les moyens est symptomatique de ce mal politique français qui consiste à recourir à la facilité de la dépense publique faute d’avoir intégré le nouveau contexte technologique dans lequel nous évoluons.

Depuis vingt ans les nouvelles technologies de l’information ont révolutionné l’accès aux connaissances : qu’on le déplore ou non, le professeur n’est plus l’unique détenteur du savoir. Dans les salles de classe, les écrans tactiles remplacent les anciens tableaux noirs et peuvent procurer à leurs utilisateurs une masse de connaissances jusque là inégalée. Un simple clic suffit aujourd’hui pour accéder à un espace d’apprentissage quasi illimité, que l’on soit à Marseille ou à Tourcoing, à New York ou Calcutta. Autrefois unique clé d’accès au savoir, l’enseignant est aujourd’hui un accompagnateur. Son rôle doit être revu à l’aune des possibilités offertes par l’apprentissage en ligne : il doit désormais être un guide, un coach qui s’appuie sur les nouvelles technologies pour la transmission du savoir académique.

L’enjeu de l’éducation des nouvelles générations s’en trouve profondément changé. Il n’est plus celui du nombre de postes de professeurs mais celui de la qualité des contenus pédagogiques et de leur facilité d’accès en ligne. Il est désormais possible de permettre à une équipe restreinte d’enseignants de haut niveau d’enseigner à des dizaines de milliers d’élèves. Pour quelques dollars par mois, des centaines d’étudiants peuvent « s’offrir » en ligne les cours des meilleures écoles du monde. Aux Etats-Unis, le MIT diffuse gratuitement les cours dispensés durant les semestres passés par ses professeurs triés sur le volet. Le e-learning s’est aussi développé comme levier de développement pour les populations rurales et les populations pauvres. Dès 1997, le programme World Link, financé par la Banque mondiale a offert une formation conçue par quelques enseignants très qualifiés à des centaines d’enseignants et d’élèves de 25 pays d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et du Moyen-Orient. Ailleurs, le succès de l’Académie Khan, un ensemble gratuit de plus de 2200 mini-leçons en ligne abordant les mathématiques, l'histoire, la finance, la physique, la chimie, la biologie, l'astronomie et l'économie a poussé son créateur à développer un projet d’école entièrement virtuelle.

Démultiplicateur et facilitateur d’apprentissage pour les élèves, les technologies de l’information sont aussi un formidable dispositif pour la formation continue des enseignants à l’heure où leurs porte-paroles revendiquent son urgent besoin. Le e-learning offre une réactivité et une souplesse immédiate que ne permettent pas les lourds rouages administratives. Si « en 2050, 95% du savoir dont on aura besoin pour travailler n’existe pas aujourd’hui » comme l’affirme Padmasree Warrior, on saisit mieux toute l’importance stratégique des possibilités pédagogiques du e-learning.

Rendre hommage à Jules Ferry, comme l’a fait notre nouveau président, cela veut-il dire appliquer basiquement les vieilles recettes du passé ou plutôt être un visionnaire ancré dans son temps ? Il serait plus utile de s’interroger sur les réformes adaptées au progrès de notre époque qu’engagerait aujourd’hui le père de l’école gratuite, laïque et obligatoire, que de regarder ce qui a qui a été fait hier.

Notre monde a changé. Les solutions d’hier ne sont pas les réponses aux problématiques d’aujourd’hui. Face à la dispersion géographique de notre population, à la désertification rurale et au développement des ghettos urbains, nous devons nous battre pour permettre non plus seulement une école pour tous qui existe déjà mais un enseignement de qualité facilement et librement accessible à chacun.

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