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A cause de l’insécurité la bibliothèque de la Goutte d’Or a fermé ses portes. Tiens, il  y avait une bibliothèque à la Goutte d’Or ?
©BERTRAND LANGLOIS / AFP

Visitez avec nous le XVIIIème arrondissement de Paris

Sa présence dans ce « quartier populaire » est pour le moins incongrue.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Les employés de la bibliothèque ont exercé leur droit de retrait. Ils s’en expliquent dans une longue lettre envoyée à la Mairie. Ils ont peur. Un homme blessé par balles est venu mourir sous leurs yeux. Les usagers terrorisés n’osent plus venir.

Les bruits sont incessants et insupportables. Pétards, coups de feu. Une balle perdue est même venue se loger à l’intérieur de l’immeuble. Les employés de la bibliothèque ont donc exercé leur droit de retrait après que les vitres de leur immeuble aient été fracassées.

Leur mission consiste en théorie à prêter des livres et des DVD aux quelques habitants du XVIIIème pour lesquels le mot « culture » a encore un sens. Privés de livres ces malheureux orphelins se consoleront en tirant sur des joints qu’ils achèteront devant la bibliothèque dorénavant clause. La colère des employés de la bibliothèque est compréhensible. Mais nous la trouvons un peu excessive : la bibliothèque n’a pas été incendiée contrairement à ce qui se passe dans certaines banlieues.

De toute façon cette bibliothèque n’avait rien à faire à la Goutte d’Or. Car ce qui manque cruellement dans ce quartier ce sont les mosquées. Quant aux livres, ils sont considérés par la jeunesse du coin comme une provocation : un seul livre les intéresse.

Ainsi va la vie à la Goutte d’Or. Une réalisatrice connue et orientée à gauche, Jeanne Labrune , a joint sa voix à celle des employés de la bibliothèque. Elle habite depuis toujours à Barbès. Et elle croyait naïvement que c’était chez elle. Jeanne Labrune se trompait. Elle raconte, meurtrie, comment on lui a arraché son collier dans la rue la blessant au cou. Et là, comme pour la bibliothèque, elle s’est rendue coupable de provocation.

A-t-on idée de marcher dans les rues de la Goutte d’Or avec un collier ? C’est aussi indécent que de s’y promener en mini-jupe. Dans le temps, Jeanne Labrune qui pense – qui pensait - bien a signé des pétitions en faveur des migrants. Puis elle a changé. Tout ça à cause d’une anodine petite incivilité. On connaît le dicton : « souvent femme varie, fol est qui s’y fie ». 

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