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La Chine est déjà sortie de la crise et met en place la plus grande zone d’échange commerciale jamais créée
©Anthony WALLACE / AFP

ATLANTICO BUSINESS

Alors que l’économie mondiale s’enfonce dans la récession, que l’Europe est touchée de plein fouet par la deuxième vague, Pékin confirme que son activité est repartie avec une croissance de près de 5% au 3e trimestre. Surtout, elle s’allie avec les pays asiatiques à l’aide d’un accord commercial historique.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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La reprise chinoise met en colère beaucoup de gouvernements occidentaux, à commencer par les Etats-Unis, que ce soit l’administration actuelle ou la prochaine. Personne n’a oublié que le virus est venu de Chine et aujourd’hui, la deuxième vague enfonce encore plus notre activité.

L’Europe va perdre en moyenne 10% de PIB, 10% de richesses. C’est la perte que la France va subir. L’Allemagne va limiter les dégâts. La Grande Bretagne va perdre davantage. Aux États Unis et au Canada, on va être à moins 4 %. 

La Chine semble déjà sortie de la crise, pour plusieurs raisons : 

1ère raison : le virus est arrivé plus tôt que chez nous, de 3 ou 4 mois. 

2e raison : le régime chinois a l’autorité de mettre sous cloche beaucoup de populations. Dès que le feu reprend, on enferme les gens et ça ne rigole pas. C’est un confinement absolu.

3e raison : on aurait déjà commencé à vacciner 15 millions de Chinois. Même si la fiabilité des chiffres, comme du vaccin, est difficile à croire.

Les autorités chinoises ont remis les salariés au travail, les consommateurs se sont rués dans les magasins. Les Occidentaux qui travaillent avec la Chine ont repris leurs marchés. Dans l’agro-alimentaire, les vignerons de Bordeaux ont retrouvé les niveaux de 2019. Dans l’industrie automobile, c’est reparti depuis presque six mois. Et dans l’industrie du luxe aussi - LVMH, Gucci, Hermès - on sauve l’année grâce aux chiffres asiatiques. 

On parle donc d’un miracle chinois. Mais ce qui est encore plus intéressant, c’est que la Chine est en train de renouer avec le grand commerce international. Ce week-end, la Chine, avec 14 autres pays asiatiques, dont le Japon - a signé un des plus importants accords commerciaux au monde puisqu‘il installe un marché commun en Asie pour presque 2 milliards de consommateurs. Une zone de libre-échange plus grande que l’UE en termes de PIB comme de consommateurs. Ne parlons pas de l’Amérique du Nord. Cette zone va mettre tout le reste du monde aux abois.

Chine, Japon, Singapour, Corée du Sud, Taiwan… mais aussi l’Australie et la Nouvelle-Zélande. C’est un accord Asie-Océanie qui prend le nom de Partenariat régional économique global (RCEP). Loin d’être nouveau, il est négocié depuis huit ans. C’est sans conteste un pas de plus que fait la Chine dans la libéralisation du commerce et de l'investissement. Les exportations seront facilitées et les règles harmonisées.

Cet accord, il devrait donc provoquer la jalousie de beaucoup de marchés. Parce que ça fait un bout de temps que la Chine promet d’ouvrir davantage son marché. Les Européens lorgnaient dessus depuis longtemps et avaient concédé, pour certains pays, d’accueillir les nouvelles Routes de la soie.

Donc il va sans doute y falloir remettre les pendules à l’heure. Que va faire l’Europe, coincée dans le bras de fer USA-Chine ? Que va faire l’Europe face à cette Union asiatique ? Actuellement on ne sait pas. L’Europe a besoin de marchés et d’argent. Or, la Chine a des marchés et a de l’argent. Dans ce cas, on peut imaginer que les regards vont se tourner vers l’est. Est-ce qu’ils seront seulement considérés ? 

La Chine a le projet politique d’être la première puissance mondiale et cette pandémie lui a rendu service. Mais Pékin sait aussi qu’elle a besoin d’une économie mondiale forte. Ce qui perturbe les entreprises chinoises, c’est aussi que les Occidentaux n’achètent plus rien.

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