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librairie lectures top ventes chiffres Emmanuel Carrère Ken Follett Michel Onfray Amélie Nothomb
librairie lectures top ventes chiffres Emmanuel Carrère Ken Follett Michel Onfray Amélie Nothomb
©SEBASTIEN BOZON / AFP

Qui lit quoi ?

Depuis la levée du confinement, les Français ont pu retourner dans les librairies. Une hausse des ventes de livres a été constatée. La pandémie a-t-elle fait évoluer les habitudes de lecture des Français ?

Guillaume Husson

Guillaume Husson

Guillaume Husson est délégué général du syndicat de la librairie française. 

 

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Atlantico.fr : Le déconfinement a été marqué par un retour des Français dans les librairies. La hausse des ventes s'est-elle confirmée avec la rentrée littéraire ?

Guillaume Husson : Même si les progressions sont moins fortes que durant les semaines qui ont suivi le déconfinement (+43%) , le niveau d’activité reste inhabituellement élevé depuis la fin août : + 9.1%. On s’attendait à un afflux durant les premiers jours mais là ça a duré plusieurs semaines. Ensuite la hausse s’est un peu ralentie. Elle était de 7,7 % en juillet et 5 % en août, ce qui reste exceptionnel pour nos librairies. Nous sommes très satisfaits et très surpris. On ne savait pas comment les clients allaient se comporter après le déconfinement. Quand on voit ce qui se passe dans le reste du commerce, il y a bien une exception dont nous bénéficions.

A quoi est-due cette hausse ?

Il y a eu une solidarité de la part des clients à l’égard des libraires mais aussi un effet de proximité. Dans les métropole, les gens restent davantage dans leur quartier et vont moins dans l’hypercentre, ce qui bénéficie aux librairies de proximité. On voit d’ailleurs que ce sont les plus petites librairies qui font les plus grosses progressions. Les sites internet des librairies sont aussi beaucoup plus fréquentés qu’avant. Des achats qui se faisaient habituellement sur Amazon semblent s’être déportés vers les librairies, que ce soit dans les magasins ou en ligne.

La pandémie a-t-elle changé les habitudes de lecture des Français ?

Les premières places du classement de la rentrée littéraire sont toutes occupées par des romans. D’abord Yoga d’Emmanuel Carrère, puis Betty de Tiffany McDaniel, suivent deux habitués des best-sellers : Ken Follett avec Le crépuscule et L’Aube et Amélie Nothomb avec Les Aérostats. Chavirer, de Lola Lafon, arrive en cinquième position.

Deux grands secteurs avaient émergé au cours du confinement : le parascolaire et le pratique. Depuis le déconfinement, on a retrouvé en top des ventes les 3 leaders du marché que sont la BD, la jeunesse et la littérature. Derrière il y aussi les sciences humaines qui se portent bien. On note par contre un effondrement du rayon tourisme. La littérature liée au virus n’a pas connu de succès notable, excepté La vengeance du pangolin de Michel Onfray qui a su tirer son épingle du jeu. Des classiques qui rappellent la pandémie, comme La Peste d’Albert Camus ou Le Hussard sur le toit de Jean Giono se sont bien vendus.

Cette hausse des ventes est-elle suffisante pour éponger le manque à gagner du confinement ?

Non, l’activité des librairies demeure, fin septembre, en retard de 9% par rapport à 2019. Il faudrait que les librairies maintiennent une progression de leur chiffre d’affaires de 12% jusqu’à la fin de l’année pour finir à zéro, c’est-à-dire faire un chiffre d’affaires équivalent à celui de 2019. Beaucoup d’incertitudes demeurent donc.

Guillaume Husson, délégué général du syndicat de la librairie française

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