
"Moi les hommes, je les déteste" : ce livre vengeur et salutaire vient de paraître (et il s'est trouvé un éditeur pour publier ça)
Pauline Harmange se présente comme "l'oiseau de la tempête féministe qui s'annonce"; On pense immédiatement aux "Oiseaux" de Hitchcock et on tremble. Nous allons être piqués de toutes parts, dévorés et nos orbites seront vidées de nos yeux.
Nous n'avons pas lu son livre et nous ne le lirons pas. Merci de n'y voir aucune misogynie mais seulement de la paresse. En outre pour les Paulines nous avons déjà donné avec "Histoire d'O" de Pauline Réage, un des plus beaux romans érotiques de tous les temps.
Revenons à notre Pauline 2020. Nous nous contenterons de ce qu'elle a dit dans Libération. "Détester les hommes et tout ce qu'ils représentent est notre droit le plus strict. C'est aussi une fête. Qui aurait cru qu'il y aurait tant de joie dans la misandrie".
Tourmentée par la mémoire de millénaires de souffrance, on comprend que Pauline Harmange ait eu besoin de joie pour cicatriser ses blessures. Nous avons depuis la nuit des temps opprimé affreusement les femmes. Nous les avons violées. Nous les avons tuées. Et nous en avons brûlé un certain nombre sur les bûchers.
Ce machisme insupportable remonte à très loin. Déjà à l'époque des cavernes, M. Cro-Magnon se comportait bestialement avec Mme Cro-Magnon. Il la tirait par les cheveux (c'est d'ailleurs pour ça que les filles les ont longs) pour lui faire subir d'odieux outrages. De tels crimes réclament vengeance.
C'est la tâche prométhéenne à laquelle s'est attelée "l'oiseau de la tempête féministe qui s'annonce". Pauline Harmange a donc le droit de détester les hommes. On peut en déduire qu'elle aime les femmes. C'est un point commun que j'ai avec elle.
Et pourtant nous aussi les hommes nous avons souffert. Notre ancêtre Adam vivait pénard et puceau au Paradis. Une fieffée salope du nom d'Eve est venue l'émoustiller et lui a fait connaître le péché de chair. C'est alors que Dieu nous a précipité hors du jardin d'Eden. Moi j'ai pardonné à Eve et à ses descendantes. J'aime les femmes à quelques rares exceptions près : Pauline Harmange en fait partie.