Les troubles obsessionnels compulsifs d’Erdogan : Le panislamisme, la résurgence de la grandeur ottomane… et incidemment attaquer la France<!-- --> | Atlantico.fr
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Recep Tayyip Erdogan Turquie influence France
Recep Tayyip Erdogan Turquie influence France
©Pavel Golovkin / POOL / AFP

Influence de la Turquie

Jean-Pierre Marongiu revient sur l'influence de la Turquie et de Recep Tayyip Erdogan notamment en France.

Recep Tayyip Erdogan est féru d’histoire, il s’en abreuve et sait en tirer les leçons. Une leçon qu’il donne en cette rentrée des classes à l’élève Emmanuel Macron : « Vous manquez de connaissances historiques, monsieur Macron, vous n’avez pas fini d’avoir des ennuis avec moi ! » (Déclaration du 12 septembre 2020)

Le professeur Erdogan sait que les empires s’affaiblissent, sombrent dans la décadence et finissent toujours par s’effondrer sous les coups réitérés de barbares qui donneront naissance à d’autres empires plus martiaux.

Erdogan est persuadé que son heure a sonné. Il fait peur à l’occident. Il savoure les balbutiements gênés d’Angela Merkel, il connaît les limites idéologiques qu’imposent les démocraties. Il se sent sécurisé par la présence turque au sein de l’OTAN. Il sait que l’Amérique muselée par l’implantation de bases de missiles nucléaires sur le sol anatolien ne peut pas même froncer un sourcil sous peine de perdre une bonne partie de sa force de dissuasion, le tsar de Russie, Vladimir Poutine, pour la même raison ne peut se permettre une escalade guerrière avec le néo-sultan ottoman.

Les réseaux, les associations, les municipalités qu’il a infiltrés en France lui permettent de sermonner le galopin Macron au point de le menacer en méditerranée d’une fessée aussi militaire que salutaire.

Erdogan n’est pas isolé dans son ivresse de conquête mégalomane, ou plutôt selon lui, de reconquête des territoires historiques. Pour cela il peut s’appuyer sur ses rémoras, les Frères musulmans et leurs mosquées véritables « safe house » pour terroristes de tous poils capables de mettre le feu aux cités, de manipuler des élus municipaux, d’abriter, d’organiser et de fournir la logistique nécessaire à toutes les manifestations islamiques. 

Il peut également compter sur une complicité de tous les instants avec le Qatar, lequel fournit des fonds inépuisables en échange d’un soutien militaire contre ses assiégeurs, l’Arabie Saoudite, Bahreïn, les Émirats unis et l’Égypte. D’autant que l’émir du Qatar lui doit une fière chandelle concernant la tentative ratée, mais sanglante, de coup d’État passé sous les radars médiatiques en mai dernier. C’est l’armée turque basée à Doha qui a libéré un Sheikh Tamim, hagard et blessé des mains des mutins.

Le Qatar, qui est en position d’influencer plus de 75 % des médias français ne se prive pas pour museler les informations désobligeantes envers le dictateur turc.

Longtemps, Tariq Ramadan et son financier le Qatar ont régné sur l’islam de France. La chute de l’islamologue, et l’effacement du Qatar consécutif au rapprochement américano-saoudien ont permis à Erdogan de se substituer au prédicateur violeur. 

Depuis plusieurs années, les réseaux turcs ont acquis une influence grandissante sur l’islam de France. La réalité de la main mise d’Erdogan et des Frères musulmans sur les médias français est apparue en pleine lumière quand ces derniers ont obtenu le retrait des affiches du Point d’un numéro consacré au « dictateur » Erdogan. 

Erdogan a pris les rênes du Conseil français du culte musulman (CFCM) en nommant à sa tête un de ses très proches fidèles : Ahmet Ogras. Le CFCM soutient et finance le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), une émanation des Frères musulmans qui œuvre pour la renaissance islamique et contre l’emprise laïque occidentale.

Le Parti Égalité et Justice (PEJ) qui surveille et mobilise la diaspora turque n’est rien d’autre qu’une officine de l’APK, laquelle en intégrant les réseaux Frères musulmans s’adresse désormais à tous les fidèles du prophète. Aux dernières législatives, le PEJ a présenté une soixantaine de candidats, dont des femmes voilées. Dans son manifeste, le PEJ assume sa proximité avec le COJEP, la milice politique d’Erdogan, appelle à la suppression des lois contre le port du voile et dénonce « l’islamophobie » française.  Les forces d’extrême gauche française offrent à la fois une tribune, une légitimité et un rempart juridique à la coalition islamiste des Frères musulmans de la Turquie et du Qatar.

Le PEJ rejette la politique d’assimilation, fait la promotion du séparatisme, et stigmatisant le mode de vie dépravé et libertin de la société française.

Erdogan a pleinement réussi sa stratégie d’entrisme dans les conseils municipaux, les partis politiques, les universités et les associations. La nouvelle alliance islamiste Turco-Qatari-Frères Musulmans, exploite les failles et les faiblesses de la société et de la démocratie française. Les réseaux néo-ottomans infiltrent les facultés, ciblent les étudiants dans le besoin, proposent aide et services à la personne dans les quartiers difficiles, organisent des séminaires sur les discriminations. La France est devenue le marchepied de l’islamisation en Europe. Islamisation dont les Frères musulmans sont les architectes, le Qatar l’investisseur et Erdogan le chef d’orchestre.

La surveillance et le contrôle rapproché de la diaspora turque en France a pour but la mobilisation de l’électorat durant les meetings électoraux afin de s’assurer de la bonne orientation des votes des Turcs de France aux élections comme aux référendums. L’APK pouvant même se permettre d’éliminer sur le sol français des opposants politiques kurdes et le faire savoir sans conséquences autres que des rodomontades outrées du ministère des Affaires étrangères.

Erdogan a investi massivement la scène religieuse française, la moitié des imams détachés sont turcs. En s’associant les réseaux des Frères musulmans, Erdogan est parvenu à exercer un contrôle d’influence sur le monde musulman français. Plus que cela il incarne désormais un islam conquérant, il est un phare pour les érudits religieux et un modèle pour les fidèles. 

Son penchant pour l’histoire le pousse à une réécriture de celle-ci. Dans son discours, Erdogan met en scène une Turquie puissante qui aurait été colonisée par les Occidentaux. Le nouvel Empire ottoman est présenté comme une réaction salvatrice et divine de l’islam contre un Occident croisé et décadent.

Considérée à la fois comme le ventre mou politique de l’Europe, la France est la cible privilégiée d’Erdogan, car la France est également la seule armée européenne en exercice apte à défendre les frontières européennes face à l’islamisme ou qu’il se trouve dans le monde.  

Militairement, la France est l’ennemi à abattre et cela est d’autant plus facile que la faiblesse politique française sur le plan international est aggravée par une situation intérieure insurrectionnelle orchestrée par l’axe islamogauchiste à la solde d’Erdogan.

La France est devenue la cible d’Erdogan à plusieurs titres :

- Elle est au carrefour d’un nationalisme déclinant et elle accueille les forces vives de la plus forte communauté musulmane du continent.

- Parce que son attachement au principe de laïcité fournit un prétexte aux idéologues religieux qui peuvent se victimiser en l’accusant d’islamophobie.

- Son passé colonial est un levier qui permet de mobiliser en exacerbant la dette historique.

Dans l’Hexagone, les réseaux de l’APK recrutent non seulement des citoyens turcs, mais également les Franco-Maghrébins obnubilés par les questions identitaires et en recherche de séparatisme. L’influence turque progresse dans les banlieues islamisées franco-maghrébines, Erdogan est l’homme fort capable de tenir tête aux nations croisées occidentales.  Son soutien au Hamas, aux opposants syriens, aux Rohingyas de Birmanie et sa détestation d'Israël font de lui le champion de l’Islam. Pour les plus fanatiques, il est même le Mahdi l’envoyé d’Allah pour unifier tous les musulmans.

En France, Erdogan a fait pousser une nouvelle tête de l’hydre pour remplacer celle décapitée, de Tarik Ramadan, il s’agit de Marwan Mohamed. 

L’ex-chef du CCIF, a lancé à la demande la Turquie, la grande consultation des musulmans. Marwan Mohamed exige l’abrogation de la loi sur le voile à l’école et s’insurge contre l’existence d’un « islam de France ». Il a mené une campagne véhémente contre les caricatures de Charlie Hebdo, défend le port du burkini, dénonce la « gestion coloniale des musulmans » en France et agite la rhétorique des droits de l’homme et de la discrimination dont seraient victimes les femmes musulmanes en France pour attaquer les principes de la République. 

Si la France est si perméable à l’influence turque, c’est parce qu’elle est encore dans le déni de l’ennemi islamiste de l’intérieur. Il est crucial et vital pour la France que l’administration macronienne prenne rapidement la mesure de la menace islamiste et ne commette pas les mêmes erreurs que le laxisme barakobamesque envers les Frères Musulmans avec les mêmes dérives et conséquences.

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