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©SEBASTIEN BOZON / AFP

Liberté d'expression

Les codes de langage se sont emparés de l’opinion publique. Jean-Pierre Marongiu revient sur la liberté d'expression et sur l'évolution de la société française.

Nous vivons des temps étrangement paradoxaux, la gauche a longtemps été un modèle social humaniste quand les droits de l’homme montraient le cap à suivre pour atteindre une société promise, égalitaire et apaisée. Cela, c’était avant d’atteindre les dernières marches du pouvoir, tant il est criant qu’émettre des idées et les mettre en pratique sont deux activités contradictoires.

L’ennemi d’alors était l’extrême droite fasciste et nationaliste, sans d’ailleurs trop savoir où commençait l’extrémité. L’extrême gauche, elle, œuvrait en sous-marin pour la mondialisation et pour un ultra libéralisme écologique et fascisant. Déjà, dans l’idéologie, les extrêmes se rejoignaient en complétant le cercle vicieux des idéologies totalitaires.

Aujourd’hui, on se délecte quand un humoriste radiophonique se gausse de Jésus et on crie au scandale à la caricature d’une députée indigéniste.  Que s’est-il passé depuis les assassinats dans les locaux de Charlie Hebdo ? La France n’est-elle plus Charlie ?

Le droit au blasphème des caricaturistes leur ayant été ôté avec leurs vies, le vivre ensemble est la victoire des criminels islamistes. Aucune caricature du prophète n’a été publiée depuis lors. Les racailles racialistes attaquent les patrouilles policières au cri d’Allah akbar ou de nique la France en toute impunité, d’ailleurs, comment punit-on une incivilité ?

À gauche comme à droite, comment faire le lien entre les slogans soixante-huitards : il est interdit d’interdire et la formule de Saint-Just : pas de liberté pour les ennemis de la liberté ?  Encore un paradoxe ! Comme celui des écologistes, ultra-bios, méga-végans qui pestent contre les toutes les violations faites à la nature et qui sont les plus fervents défenseurs de la GMA et de la GPA, pratiques comme chacun sait, éminemment naturelles.

Ce sont les mots qui provoquent et justifient les révolutions et les changements civilisationnels.

Les codes de langage se sont emparés de l’opinion publique. Jadis, que l’on soit puissant ou misérable faisait pencher la balance d’une justice aux yeux bandés, de nos jours c’est la sémantique au visage masqué qui fait force de loi.

La terminologie change les perspectives, la rhétorique habille les coupables de vertu, le choix des mots victimise l’agresseur et condamne les voix dissonantes.

Il n’existe plus de clandestins, mais des sans-papiers. Les réfugiés sont devenus des migrants, car la migration est un phénomène naturel comme celle des oiseaux migrateurs, qui songerait à s’opposer au retour des hirondelles. Les crimes passionnels ont disparu du vocable juridique au profit du féminicide aux relents de génocide. Les hommes ne tuent plus les femmes par jalousie, par ivrognerie, par lâcheté, par folie ou par amour malsain, mais pour exterminer tout un genre. Être lesbienne évite même aux femmes d’être battues et aux enfants d’être violés.

Et quand le comptage des morts ne sert plus la volonté politique, on lui substitue celui des cas positifs à la Covid, au racisme, au complotisme, au révisionnisme… à quelque chose.

Il suffisait de changer les mots pour changer de monde, les écrivains en avaient rêvé les médias l’ont fait.

Considérer, comme l’a fait récemment Emmanuel Macron, que les crimes, les viols, les agressions sont des incivilités c’est les édulcorer. Il s’agit d’un déni de réalité au mépris des victimes.

Parler d’ensauvagement c’est bien autre chose. C’est considérer que les citoyens jusque-là civilisés perdent soudainement leur vernis, c’est tabler sur une mutation sociologique et ne pas considérer les attaques venues de l’extérieur. Il y aurait donc des sauvages dans les rues au lendemain de la défaite d’une équipe de football, des ensauvagés mais pas de barbares.

Pourtant, l’histoire nous apprend ce que sont les barbares, des hordes venues de l’extérieur, de cultures différentes, d’ethnies différentes qui s’approprient par la violence un territoire pour faire régner leurs lois. Des envahisseurs qui mettent à bas les statues et imposent leurs dieux.

Il n’existe pas d’ensauvagement mais une barbarisation de notre société. 

L’escalade de la violence urbaine la plus brutale doit se comprendre par la barbarisation sociétale. Les délinquants de la génération précédente cherchaient à accaparer et à détériorer les biens, la néo-criminalité s’attaque aux individus qu’elle cherche à violenter, à intimider, à terroriser, à détruire.

Le flot ininterrompu de l’émigration a depuis deux décennies dépassé la cote d’alerte, c’est 400 000 émigrés par an qui prennent pied sur le sol national. Des infrastructures se sont développées pour accueillir ces forces vives, ce sont des cellules complètes subventionnées par la Turquie et le Qatar pour les musulmans et par les associations d’extrême gauche au faux-nez de droits de l’homme pour les Africains.

Les mots encore, les droits de l’homme sont devenus ceux de l’humain en attendant d’être ceux du vivant. Il ne restera qu’à définir ce que vivant veut dire à l’aulne du droit d’avortement porté au neuvième mois de grossesse dans une indifférence covidienne.

Les droits de l’homme sont devenus ceux de l’autre. De celui qui arrive au détriment de celui qui l’a précédé, qui a bâti et construit par le sang et les larmes une civilisation et que l’on somme de rendre les clés de la cité aux barbares.

Je suis Charlie a fait place à je ne suis pas Voltaire ni Brassens, ni blanc, ni vieux, ni hétéro, ni etc.

Les marches blanches des victimes ont cédé le pas aux manifs pour tous, pour tout et pour rien, contre l’islamophobie, contre l’histoire, contre la France …

Confortablement installés dans vos nuages, dormez tranquilles Cabus, Charb, Wolinsky et les autres, nous sommes finalement devenus les caricatures d’humains dont vous vous moquiez.

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