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Si un virus n’a pas réussi à nous donner le sentiment d’un destin commun, qu’est-ce qui le pourrait ?
©JOEL SAGET / AFP

C’est la crise finale (de l’Occident) ?

Face au coronavirus, nos sociétés semblent incapables de s'unir derrière un destin commun. La crise du Covid-19 a-t-elle sonné la fin du modèle de société libérale occidentale ? Quelles sont les pistes pour recréer une union nationale autour d'un socle de valeurs communes ?

David Engels

David Engels

David Engels est historien et professeur à l'Université Libre de Bruxelles. Il est notamment l'auteur du livre : Le déclin. La crise de l'Union européenne et la chute de la République romaine. Quelques analogies, Paris, éditions du Toucan, 2013.

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Pascal de Lima

Pascal de Lima

Pascal de Lima est un économiste de l'innovation, knowledge manager et enseignant à Sciences-po proche des milieux de cabinets de conseil en management. Essayiste et conférencier français  (conférences données à Rio, Los Angeles, Milan, Madrid, Lisbonne, Frankfort, Vienne, Londres, Bruxelles, Lausanne, Tunis, Marrakech) spécialiste de prospective économique, son travail, fondé sur une veille et une réflexion prospective, porte notamment sur l'exploration des innovations, sur leurs impacts en termes sociétaux, environnementaux et socio-économiques. Après 14 années dans les milieux du conseil en management et systèmes d’information (Knowledge manager auprès de Ernst & Young, Cap Gemini, Chef Economiste-KM auprès d'ADL et Altran 16 000 salariés, toujours dans les départements Banque-Finance...), il fonde Economic Cell en 2013, laboratoire d’observation des innovations et des marchés. En 2017, il devient en parallèle Chef Economiste d'Harwell Management.

Diplômé en Sciences-économiques de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris (PhD), de Panthéon-Sorbonne Paris 1 (DEA d'économie industriel) et de Grandes Ecoles de Commerce (Mastère spécialisé en ingénierie financière et métiers de la finance), il dispense actuellement à Sciences-po Paris des cours d’économie. Il a enseigné l'Economie dans la plupart des Grandes Ecoles françaises (HEC, ESSEC, Sup de Co, Ecoles d'ingénieur et PREPA...).

De sensibilité social-démocrate (liberté, égalité des chances first et non absolue, rééquilibrage par l'Etat in fine) c'est un adèpte de la philosophie "penser par soi-même" qu'il tente d'appliquer à l'économie.

Il est chroniqueur éco tous les mardis sur Radio Alfa, 98.6FM, et chroniqueur éco contractuel hebdomadaire dans le journal Forbes.

 

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Edouard Husson

Edouard Husson

Universitaire, Edouard Husson a dirigé ESCP Europe Business School de 2012 à 2014 puis a été vice-président de l’Université Paris Sciences & Lettres (PSL). Il est actuellement professeur à l’Institut Franco-Allemand d’Etudes Européennes (à l’Université de Cergy-Pontoise). Spécialiste de l’histoire de l’Allemagne et de l’Europe, il travaille en particulier sur la modernisation politique des sociétés depuis la Révolution française. Il est l’auteur d’ouvrages et de nombreux articles sur l’histoire de l’Allemagne depuis la Révolution française, l’histoire des mondialisations, l’histoire de la monnaie, l’histoire du nazisme et des autres violences de masse au XXème siècle  ou l’histoire des relations internationales et des conflits contemporains. Il écrit en ce moment une biographie de Benjamin Disraëli. 

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Atlantico.fr : Alors que les sociétés occidentales demeurent des pôles de dynamismes et d'innovation, soucieux de préserver les libertés publiques et la justice sociale, nos sociétés semblent incapables de s'unir derrière un destin commun. Cette crise du coronavirus a-t-elle sonné la fin du modèle de société libérale occidentale ?

Edouard Husson : Qu’appelle-t-on libéral? Le mot fut éminemment positif. Au Moyen-Age, il renvoyait à la liberté de l’esprit (les « arts libéraux »). Au XVIIè siècle, il avait le sens de « généreux ». Au XIXè et au XXè siècle, il a été synonyme d’émancipation individuelle, à la fois politique et entrepreneuriale. Ce n’est que récemment que le mot est devenu négatif. Certes, l’Eglise catholique, au XIXè siècle, avertissait contre une conception déracinée de la liberté. Mais c’est à partir des années 1960 que le libéralisme a voulu se penser hors du cadre national où il avait prospéré. La dernière libérale classique est Margaret Thatcher, qui pense encore dans le cadre de la souveraineté nationale. Son renversement par le parti conservateur britannique, fin 1990, marque le vrai début de ce qu’on appelle « néo-libéralisme ». A partir de ce moment-là, qui correspond à la chute du communisme, les libéraux pensent un monde sans frontières, sans freins à l’individualisme qui, très vite, se retourne en son contraire. Ils s’allient avec la Chine communiste, malgré la répression de la place Tian An Men (et dans 400 autres villes chinoises) parce que la main d’oeuvre chinoise bon marché permet de mettre en oeuvre plus facilement l’agenda économique néo-libéral. Ils font, sous la conduite des Etats-Unis, la guerre à un certain nombre de pays qui ne veulent pas s’ouvrir aux capitaux et aux marchandises de l’Occident. L’émancipation morale des individus sombre dans le cauchemar de Huxley sur le meilleur des monde: l’alliance de la liberté sexuelle avec la science produit la manipulation puis la marchandisation du corps humain, tandis que s’installent de vastes réseaux internationaux de prostitution et de pédophilie qui alimentent l’explosion du marché de la pornographie. Cette dynamique, auto-destructrice pour nos sociétés, du néolibéralisme, vient de se heurter à un obstacle inattendu, qui a surtout révélé la fragilité psychologique du modèle. La Chine néo-totalitaire traite mal puis laisse se diffuser dans le monde entier une épidémie dont il apparaît que la mortalité est bien moindre que celle d’épidémies du passé. Alors que le virus peut être combattu par des mesures préventives simples (port du masque) et soignée relativement facilement chez la plupart des individus (test précoce et traitement du Professeur Raoult), les sociétés occidentales retombent dans la quarantaine médiévale et s’adonnent à un mélange d’inaction (arrêt des économies) et de vaticination (promesse hypothétique d’un vaccin, dans 18 mois). Il est bien vrai que des sociétés socialement conservatrices (Extrême-Orient) ou des pays moins sophistiqués technologiquement que les nôtres s’en tirent avec moins de décès des sujets à risque et moins de paralysie de leur économie. Les élites occidentales de la mondialisation néolibérale ont montré leur fragilité psychologique et ont sombré dans la panique, désarmant leurs propres sociétés économiquement. 

David Engels : La crise du coronavirus a seulement accéléré toute une série d’évolutions qui se profilaient déjà depuis de nombreuses années. En termes d’innovation, en premier lieu le Japon et la Corée, et puis surtout la Chine, ont clairement pris le dessus sur nous, non seulement en ce qui concerne le développement des technologies de pointe, mais aussi l’énergie et la confiance avec lesquelles ils ont modernisé leurs infrastructures : à titre d’exemple, alors que, en Europe, il nous faut des années, voire des décennies pour mettre à terme des projets routiers ou ferroviaires de taille, en Chine, on en construit en quelques mois à peine. Certes, une telle efficacité n’est possible que sur base d’un État autoritaire, mais il faut se demander dans quelle mesure le bureaucratisme européen, qui étouffe dans l’œuf toute véritable innovation, est véritablement tellement plus libre, tout en étant nettement moins efficace. Car les libertés publiques tout comme la justice sociale se trouvaient déjà en souffrance longtemps avant cette pandémie (finalement peu spectaculaire) : pensons seulement à l’étau de plus en plus serré de la bienpenseance (appuyée inconditionnellement par les institutions européennes et des lois toujours plus nombreuses contre la liberté d’expression), et la polarisation sociale inouïe induite par la destruction ciblée de la classe moyenne…

Pascal de Lima : Les excès du modèle de société libéral mais avec des accusations sur les excès extrêmement divergentes. Certains vont accuser les excès des marchés mondialisés qui puisent de façon incontrôlée les ressources naturelles jusqu'à créer des déséquilibres considérables, en particulier dans la biodiversité. D'autres vont dire qu'il s'agit là plutôt des inégalités qui sont créées par les sociétés libérales occidentales et que révèle aussi cette crise que ce soit dans le traitement de la crise sanitaire ou dans les répercutions économiques. Enfin, d'autres vont se focaliser sur le problème exclusivement économique à savoir notre extrême dépendance vis-à-vis de certains pays dans nos approvisionnements et le modèle économique mondial des balances commerciales qui a sans aucun contrôle intensifié les flux de capitaux, de biens et de marchandises, mais aussi d'hommes. Je dirais donc davantage les excès de ce modèle révélés par la crise du Coronavirus.   

Quels sont les mécanismes qui empêchent nos sociétés de s'unir derrière un destin commun ?

Edouard Husson : La crise du Coronavirus a souligné un peu plus le fossé qui s’est creusé entre les dirigeants et les peuples dont ils ont la charge. Comme nos dirigeants ont plus l’habitude de se fréquenter entre eux que de parler à leur propre peuple - sinon pour garantir tant bien que mal une réélection fondée sur des promesses illusoires - ils n’ont su recommander qu’une chose, le confinement total. Comme leur rapport aux faits est de plus en plus biaisé par la bulle politique, financière, médiatique dans laquelle ils vivent, ils ont tenu des discours non fiables. Le cas de la France est caricatural puisque les responsables de la santé publique et le gouvernement ont tenu des propos contradictoires à quelques semaines d’intervalle. Mais en Allemagne aussi, pays jugé plus exemplaire, la population exprime de plus en plus fortement son scepticisme sur l’utilité du confinement et sur la prudence excessive des sphères dirigeantes. Il a fallu que les familles commencent à hausser le ton pour que le Ministre-Président de Rhénanie-du-Nord-Westphalie exige des écoles primaires qu’elles rouvrent avant l’été alors que le système scolaire semblait vouloir plonger directement dans la torpeur estivale à l’abri des consignes gouvernementales. La crise du Coronavirus ne fait donc que souligner l’urgence d’une refondation du pacte social sur lequel est fondé la démocratie: il s’agit de retisser le lien national. La supériorité de certaines nations dans la lutte contre le coronavirus vient de la force du lien national: en Europe centrale, en Russie, en Asie, ce qu’on appelle conservatisme, « illibéralisme », « discipline sociale » est surtout patriotisme, sentiment d’appartenance commune. Séparez la liberté de la nation et vous empêchez une société de s’unir. 

David Engels : D’abord, ce manque de rassemblement est induit par la fragmentation extrême de nos sociétés : depuis des années, voire des décennies, l’on a détruit tous les vecteurs traditionnels de solidarité. L’identité familiale, locale, régionale, religieuse, nationale, culturelle – tout a été systématiquement démantelé. Et au fur et à mesure que des clivages de plus en plus grands se sont installés, la société a encore été davantage morcelée par l’immigration de masse et l’installation de sociétés parallèles partout en Europe occidentale. Dès lors, il devient difficile, voire impossible de créer ou de ressentir un destin commun, car il n’y a plus de collectivité suffisamment unie pour ressentir ce destin.

De plus, notons que la gestion de la crise du coronavirus a été désastreuse depuis le début : le monde politique tout comme médiatique s’est caractérisé par des allers-retours incessants entre exagération et minimisation du danger, tout en critiquant de conspirationniste ou de réactionnaire quiconque oserait s’opposer à la version des faits en vigueur à ce moment. Je ne rappelle ici que la tragicomédie des élections municipales, l’exemption des quartiers de la « diversité » des mesures de confinement ou les argumentations de plus en plus douteuses autour de la chloroquine... Puis, comble de l’hypocrisie : après avoir dépeint un scénario d’apocalypse digne d’un film de zombies au cas où la quarantaine devrait être bravée, les mêmes autorités politiques qui ont interdit les fêtes de famille pour raisons de santé ont toléré, voire encouragé partout en Europe des manifestations de masse « anti-racistes » (d’ailleurs parfaitement superflues). Face à ces nombreuses contradictions, le seul « destin » commun qui semble unir les citoyens d’Europe occidentale est celui d’être réduit au rang de bétail électoral…

Pascal de Lima : J'en vois deux principales : l'ensemble de la population qui est aussi observatrice et acteur économique n'est pas dupe et voit bien dans cette affaire que ce sont toujours un peu les mêmes catégories d'acteurs économiques qui vont se trouver pénalisés. Sans vouloir faire de populisme, entre le plan pour l'automobile et le chômage partiel pour les PME pour simplifier, on sait très bien que les PME vont comme toujours avoir davantage de difficultés et que même sous perfusion, un bon tiers d'entres-elles vont sérieusement s'interroger sur la pérennité de leurs activités à l'arrivée de l'été. Difficile de s'unir derrière un destin commun si les dés sont pipés. La seconde raisons est que la COVID 19 qui a certes peut être fait réfléchir beaucoup d'entreprises sur une nouvelle façon de travailler, en projetant de nombreux acteurs économiques vers les métiers de demain, a aussi cloisonné les métiers en soulignant ceux qui pourraient d'une façon évoluer selon un plan de continuité d'activité et ceux qui ne pourraient pas évoluer et seraient amenés à disparaître faute de possibilités en matière de télétravail par exemple. En parallèle à cela, on a pris conscience que des métiers de services à la personne étaient essentiels mais pas du tout rémunérés de la même manière. Finalement tout cela donne une impression de clivage qu'il faudra bien résoudre par un nouveau modèle économique qui a mon avis est la social-démocratie.

Quelles voies pouvons-nous imaginer pour arriver à recréer une union nationale autour d'un socle de valeur commune ?

Edouard Husson : A vrai dire, la crise du modèle libéral avait commencé avant le Coronavirus. Celui-ci sert d’accélérateur. Sans mauvaise allusion, il nous montre nos dirigeants sans masques. Rien ne fait plus de mal au modèle néolibéral que le bronzage d’Emmanuel Macron expliquant sur un ton emphatique aux Français que nous serions en guerre. Il y a quelques années, la revue médicale si prestigieuse  The Lancet s’était déconsidérée en acceptant un point de vue politique dans ses colonnes appelant au boycott d’Israël; la nemesis n’a pas tardé: la réputation de la revue est peut être abimée pour toujours après la publication d’un article basé sur des données falsifiées dont l’objectif était de disqualifier le traitement du COVID 19, adopté dans une partie du monde, en particulier en Inde et en Afrique, à l’hydroxychloroquine, médicament générique, qui ne rapporte donc plus beaucoup aux laboratoires qui le fabriquent. Pour éteindre l’incendie social qu’ils ont eux-même allumé, les dirigeants occidentaux s’apprêtent à déverser sur le monde encore une dose de quantitative easing, sapant un peu plus la valeur de la monnaie et la possibilité de développer une économie de marché aux bases saines: nous courons un vrai risque de revenir à une économie réglementée pour contenir les dégâts que nous avons nous-même provoqués. Il y a tout un effort de vérité à faire sur les décisions des derniers mois. La question est de savoir si la démocratie se revigorera assez vite pour absorber les débats très durs que nous avons devant nous et permettre à nos sociétés d’en sortir par le haut. Boris Johnson pourra-t-il mener à bien le Brexit dans les délais, lui qui a trop écouté les prévisions apocalyptiques du docteur Ferguson? Donald Trump réussira-t-il à être réélu ou bien les démocrates entraîneront-ils le pays dans la guerre civile ? Le gouvernement français acceptera-t-il de laisser travailler le Parlement pour enquêter sur les décisions du premier trimestre en termes de santé publique? L’unité nationale ne sera rapidement retrouvé que si la démocratie peut fonctionner sans entraves. 

David Engels : Voilà la question clef du 21e siècle. En tout cas, il me semble évident qu’un simple « retour » à l’union nationale telle qu’elle a pu exister avant les grands bouleversements de 68 et de l’immigration de masse est totalement illusoire : bien que nous puissions déplorer à juste titre les événements qui ont mené à la destruction de cette solidarité, nous ne pouvons biffer le passer et retourner au status quo ante. La force réelle des sociétés parallèles tout comme l’hégémonie de la pensée unique du politiquement correct sont des réalités dont il s’agit de prendre acte avant de pouvoir tenter de changer le cours de l’Histoire. Car avant de penser à l’unité nationale, il s’agira de recréer une unité culturelle qui pourra servir de socle à cette identité nationale, et force est de constater que les tentatives de créer une « unité dans (ou plutôt par) la diversité » ont mené à l’échec, voire pire, ont sous-miné toutes les fondations identitaires et culturelles encore existantes. En détachant les valeurs humaines de tout substrat historique et en en faisant une pure abstraction dénouée de toute réalité culturelle, l’on en a fait des symboles vides de sens qui peuvent être interprétés et manipulés à la guise des nécessités juridiques et politiques du moment.

Dès lors, il s’agit à nouveau de mettre en avant non pas cet universalisme insipide et quelconque qui régit non seulement l’Élysée, mais aussi Bruxelles, mais plutôt ces traditions et identités historiques qui en constituent la base – un combat qui s’annonce lent et difficile, vu la domination presque totale du « politiquement correct », et qui doit, dès lors, commencer aux niveaux les plus basiques de notre société, comme j’ai tenté de le montrer dans mon livre « Que faire ? Vivre avec le déclin de l’Europe » (2019). Que ce soit la protection de la famille, la revalorisation de la campagne, le combat contre l’immigration de masse et les sociétés parallèles, le retour à une attitude positive face aux fondements chrétiens de notre civilisation, le droit à être fier de la richesse de nos traditions nationales ou l’amour pour notre identité culturelle occidentale – sans ce retour aux sources certes non pas de la majorité, mais du moins d’une partie significative des citoyens, nous ne saurons jamais développer un cadre culturel et politique assez fort pour pouvoir gérer et intégrer, peu à peu, ces milieux qui ne veulent pas s’inscrire dans la continuité, mais plutôt dans la rupture avec notre identité.

Pascal de Lima : La social-démocratie. J'en parle d'ailleurs dans mon livre publié aux éditions FORBES la semaine dernière : "capitalisme et technologie : les liaisons dangereuses". Si le capitalisme industriel et financier a laissé place à un capitalisme technologique, les bienfaits sur l’emploi sont loin d’être gagnés. Pour gagner la bataille du pouvoir d’achat, il faudra d’abord gagner celle de l’emploi et donc s’adapter aux métiers de demain. Si les innovations modernes au sens large peuvent constituer de formidables opportunités, entre nouveaux métiers et enrichissement de certains, il faudra aussi accepter la disparition de certains autres. Mais si l’on ne s’adapte pas, le risque est grand de sombrer dans une forme de totalitarisme technologique générateur d’inégalités et d’instabilité pour nos démocraties. Dans ce projet innovant et optimiste sur la capacité des humains à progresser, chacun pourra s’y retrouver dans son métier et se projeter à 20 ans. L’ouvrage n’hésite pas non plus à alerter clairement sur les conséquences catastrophiques du refus d'évoluer. C’est ici et seulement ici, que pourrait être définitivement scellé le sort du capitalisme englué alors dans une crise marxiste de surproduction à de graves conséquences sociales. Je pense que là se trouve vraiment l'union nationale autour d'un socle de valeurs communes que sont l'égalité des chances, le principe d'interventionnisme pour des situations extrêmes, et celui de la liberté. Fondamentalement c'est la valeur travail qui reste le socle de tout. 

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