Voici les paroles du Chant des Partisans, version Camélia Jordana : "ami entends-tu ces cris sourds de la banlieue qu’on enchaîne ?" <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
Voici les paroles du Chant des Partisans, version Camélia Jordana : "ami entends-tu ces cris sourds de la banlieue qu’on enchaîne ?"
©VALERIE MACON / AFP

Ils sont des dizaines de milliers à l’écouter

La suite n’est pas mal non plus : "un jour l’ennemi (lire la police) connaîtra le prix du sang et des larmes".

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

Voir la bio »

Camélia Jordana est chanteuse. Ne l’ayant jamais écoutée, force m’est de supposer qu’elle chante bien. Mais elle parle aussi. Et comme elle parle fort c’est difficile de ne pas l’entendre. Voila ce que ça donne.

« Il y a des milliers de personnes qui ne se sentent pas en sécurité face à un flic et j’en fais partie. Je parle des hommes et des femmes qui vont travailler tous les matins en banlieue et se font massacrer pour nulle autre raison que la couleur de leur peau ».

Ces propos ont été jugés inqualifiables et scandaleux. Il demeure que la chanteuse est manifestement au courant de choses que nous ignorons, que vous ignorez. Des dialogues éloquents se tiennent en effet dans les commissariats. Des hommes de la BAC arrivent après une rude journée de chasse en banlieue.

Leur chef : « alors ? ». Un des flics répond : « aujourd’hui j’ai massacré trois bougnoules ». Un autre : « moi j’ai démoli deux négros ». Le chef mécontent : « vous êtes des nuls ! Je veux du chiffre. Demain vous massacrerez quatre bougnoules et trois négros ».

Comment dès lors ne pas vibrer de colère à l’unisson de la douce voix de Camélia Jordana ? Plus sérieusement ses phrases sont à vomir. Elles constituent ni plus ni moins qu’un appel au meurtre. Les « massacrés » ont bien le droit de se défendre… Pour se protéger des assassins de la BAC ils formeront des BAF (Brigades Anti Flics). Et l’ennemi paiera le prix du sang et des larmes.

Une partie de la prose de Camélia Jordana est passée – c’est bien dommage – relativement inaperçue. Elle s’est émue du sort d’Assa Traoré, la sœur d’Adama Traoré (mort d’une crise cardiaque lors d’une interpellation policière) persécutée par la police. Dans les médias cette jeune femme est présentée comme étant une « militante anti raciste ».

Il s’agit là d’un diplôme enviable et très difficile à obtenir. A l’écrit il faut rédiger une longue dissertation expliquant comment la police assassine. Et à l’oral il faut répondre à la question : « pourquoi les Blancs sont-ils racistes ? ».

La famille Traoré est une famille méritante et paisible comme il y en a des millions en France. Le père, Mara–Siré Traoré, chef de chantier d’origine malienne a eu 17 enfants de quatre mères différentes : deux Blanches successivement, deux Noires en même temps… La preuve qu’il n’est absolument pas raciste. Et 17 enfants, ça fait combien en termes d’allocs ? Mais Mara-Siré Traoré les a certainement faits par amour.

C’est une famille « très soudée » (selon le Monde et Libération). Et rien de tel que la prison pour souder une famille. Adama Traoré y avait passé quelques mois pour trafic de drogue. Yacouba, un de ses frères, est incarcéré pour l’incendie d’un bus lors des émeutes de Beaumont-sur-Oise. Bagui Traoré, un autre frère, est mis en examen pour tentative d’assassinat, Youssouf Traoré, également membre de la fratrie, a été condamné pour outrages et menaces de mort. Nous nous empressons de rappeler que Beaumont-sur-Oise est une ville française !

P.S : Des manifestants anti-Blancs, sans doute de lointains cousins de ceux de Beaumont-sur-Oise, ont détruit à la Martinique deux statues de Victor Schœlcher. La Martinique est également en France.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !