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Cette guerre mondiale qui pourrait voir le jour dans l’Arctique
Les Etats-Unis ont annoncé l'envoie début mars de 7500 soldats en Norvège dans le cadre de manoeuvres de l'OTAN. Un acte qui attise les tensions dans une zone où russes et américians se regardent en chien de faïence depuis des décennies.
Atlantico : Quels enjeux d'influences se jouent-ils entre OTAN et Russie la frontière norvégienne ? Est-ce lié avec le projet de route commercial par l'Arctique ou le gazoduc Nordstream ?
Michael Lambert : Du temps de la Guerre froide, l’Arctic fût l’épicentre des tensions entre l’Union soviétique et les États-Unis dans la mesure ou le Grand nord s’imposait comme étant la route la plus pertinente - courte et avec faiblement militarisée - pour bombarder les territoires soviétiques et Nord américains. En conséquence, les États-Unis et l’Union soviétiques n’eurent de cesse de chercher des alliés et ce afin de s’assurer de disposer de zones tampons entre les deux Grandes puissances, ce explique en partie le lobbying américain au Canada et en Norvège avec pour objectif d’intégrer et équiper ces derniers au sein de l’OTAN.
La Norvège est depuis des années une zone de tension directe entre l'OTAN et la Russie, la concentration de force militaires, accentuée par l'envoi prochain de 7500 soldats étasuniens en Norvège, change-t-il la nature de ces tensions ?
Michael Lambert : Sur un plan historique, les relations entre Oslo et Moscou se basent sur une opposition théorique mais moins pratique, en atteste la frontière commune faiblement militarisée pendant la Guerre froide et qui le reste de nos jours. La présence américain en Norvège s'avère naturellement peu appréciée par Moscou qui y voit un rapprochement symbolique entre les Washington et Oslo ainsi qu’une matérialisation concrète de la crainte que la Russie continue d’inspirer pour les membres de l’Otan. Moscou reste cependant compréhensible vis-à-vis de la position militaire norvégienne qui s’impose comme une réponse à ses propres ambitions militaires et économiques dans le Grand nord.
Quelles peuvent-être les différentes évolutions dans la région ?
Michael Lambert : Le réchauffement climatique va entrainer un traffic maritime croissant dans cette partie du monde avec des revendictaions économique de la part des principaux protagonistes que sont la Russie, le Canada et les États-Unis (Alaska), et il semble dès lors pertinent d'envisager une modification des dynamiques russo-canadienne et russo-américaine en vue de sécuriser les routes de l’Arctic.
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