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Les enjeux du combat pour Paris : réenchanter la ville de toutes les promesses et de tous les espoirs qui est malheureusement devenue celle de tous les problèmes et de toutes les déceptions
©JOEL SAGET / AFP

Bonnes feuilles

Rachida Dati publie "La confiscation du pouvoir" (ed. Plon). Rachida Dati s'appuie sur son expérience pour nourrir une réflexion et ouvrir des horizons qui l'amènent à présenter sa candidature à la mairie de Paris. Extrait 2/2.

Rachida Dati

Rachida Dati

Rachida Dati est une femme politique française.

Porte-parole de Nicolas Sarkozy lors de la campagne de 2007, elle occupe la fonction de ministre de la Justice au sein des gouvernements François Fillon I et Fillon II jusqu'au 23 juin 2009.

Elle est également maire du 7e arrondissement de Paris depuis le 29 mars 2008 et députée européenne depuis le 14 juillet 2009.

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J’ai choisi Paris parce que mon combat est là. Le combat sera difficile, rien n’est gagné d’avance. Pour personne. Quand j’ai dit que j’allais renoncer au mandat de parlementaire européen pour choisir mon mandat de maire du VIIe arrondissement, certains ne m’ont pas crue, d’autres ont été surpris par mon choix. L’Europe leur semblait un choix bien plus confortable et sécurisé pour moi. C’est mal me connaître, c’est mal connaître le moteur de ma vie politique. Aujourd’hui, je vis comme une urgence d’agir pour Paris. 

Je suis arrivée à Paris en 1987. J’ai pris un poste de comptable chez Elf‑Aquitaine, tout en poursuivant des études à Assas. Le jour où j’ai découvert Paris, j’ai eu le sentiment que,  désormais, pour moi aussi, tout était possible. Depuis des siècles, Paris a représenté un rêve et une promesse pour tous ceux qui venaient y vivre. La promesse de l’accomplissement personnel. La promesse de la liberté. La promesse de l’enracinement. Paris a tenu pour moi sa promesse. Cette ville m’a permis de construire mon destin, en toute liberté.

Paris, qui était la ville de toutes les promesses et de tous les espoirs, est devenue celle de tous les problèmes et de toutes les déceptions. Moi qui aime tant Paris, moi qui ai tant reçu de Paris, comment accepter que tout se dégrade ? Que ce soit dans le centre historique ou dans les arrondissements périphériques, je constate amèrement que les Parisiens se sentent dépossédés de leur ville. Les piétons ne peuvent plus marcher. Les personnes âgées, les familles, les personnes à mobilité réduite peinent à se déplacer. Certains quartiers sont devenus des zones de non‑droit, laissant place à la saleté, aux violences et aux trafics en tout genre. Les arrondissements perdent leur âme et leur identité, alors qu’on laisse nos rues se dévitaliser et s’uniformiser. Cette ville, qui n’était que passerelles et ponts, rencontres et brassage, cède peu à peu elle aussi au repli. 

De plus en plus de Parisiennes et de Parisiens, qui aiment pourtant profondément leur ville, partent. Ils partent parce que, quand ils font le compte, la vie parisienne porte plus d’inconvénients que d’avantages. Ils partent parce que Paris est devenu une ville de contraintes, de pression, de stress. Je veux que tous ceux qui aiment Paris, qui s’y sont enracinés, aient l’envie et les moyens d’y rester. On ne peut pas être libre, sans s’enraciner. La vie de mes parents, mon histoire personnelle ne me l’ont que trop bien appris. Et on ne peut pas s’enraciner quand on se sent sans cesse en sursis.

Pour toutes ces raisons, je suis déterminée à m’engager pour Paris. Sinon, perdureront la même politique, les mêmes mesures qui ne marchent pas et qui ont conduit à l’impasse, la stagnation et les fractures. Quelles que soient les étiquettes, ce seront les mêmes proclamations, le même dogmatisme, les mêmes visages, agrémentés de quelques ralliements hétéroclites. Et, au bout du compte, le même gâchis, le même attentisme. Ça, je ne l’accepte pas. Ne pas l’accepter, ce n’est pas de la brutalité, comme certains le disent. Mais comment ne pas être écœuré lorsque, au mépris des Parisiens, certains ne songent qu’à marchander des postes et à survivre à tout prix ? Cette vision dévoyée de la politique est aussi ce qui a conduit à la situation de grande fragilité de notre pays. 

Nous allons changer les choses, tracer des routes viables sur lesquelles chacun puisse avancer moyennant des efforts, mettre fin à cette manie de la ghettoïsation, lutter contre les violences, l’abandon, l’éloignement, l’isolement, réduire les distances d’un point à un autre, d’un citoyen à un autre, d’un mauvais départ à une belle arrivée, remettre d’accord sans pour autant les confondre ou les superposer les Parisiens de Barbès et ceux de l’avenue Bosquet. Le combat est difficile, mais exaltant et vital. Voilà ce à quoi je me prépare.

Extrait du livre de Rachida Dati, "La confiscation du pouvoir", publié aux éditions Plon

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