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"Quand des Juifs partent c'est la France qu'on ampute" a dit Macron. Mais il a omis de préciser qui ampute…
©LUDOVIC MARIN / AFP

Opération chirurgicale ?

C'est souvent comme ça avec lui. Dans ses discours, il manque toujours quelques détails.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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On était entre gens du meilleur monde. Des représentants du Consistoire et du CRIF, des rabbins intelligents et cultivés. Ce qu'on aurait jadis appelé des Juifs de cour. Et avec eux un président de la République, des ministres.

Macron inaugurait un beau Centre européen de la culture juive dans le XVIIe à Paris. Entre personnes de bonne compagnie on entend et on parle le même langage. Macron fut élogieux et chaleureux. Il rappela ce que la France devait au "génie juif" et souligna "la part juive de l'identité européenne". C'était beau, c'était bien. 

Puis il aborda un sujet infiniment plus complexe : l'exode vers Israël, ou ailleurs, des Juifs de France. Et il eut cette phrase qui tendait à prouver son déchirement : "quand des Juifs quittent la France c'est une amputation". Pauvre France ou pauvres Juifs ? 

Le président de la République, tout à son lyrisme, s'abstint de désigner les chirurgiens qui opèrent. Qui sont-ils ? Ou vivent-ils ? Pratiquent-ils cette opération sans anesthésie ou avec ? On allait quand même pas stigmatiser…

Macron fit quand même une allusion à la résurgence de l'antisémitisme qui est sans doute pour quelque chose dans le départ des Juifs de France. Il ne parla pas de la "bête immonde". Celle-ci avait fait son temps et finissant son parcours empaillée au Muséum d'histoire naturelle. Il parla d'une autre bête : la "bête du quaternaire" (expression relevée par Barbara Lefebvre dans un excellent article paru sur Causeur). 

On connaissait la bête du Gévaudan, l'abominable yéti de l'Himalaya ou la petite bête qui monte qui monte de notre enfance. Mais pas cette bête là. Le quaternaire c'était il y a environ un million d'années. La bête de cette époque était sans doute un croisement entre un jeune mammouth et un vieux dinosaure. Si elle est revenue, comme le dit Macron, elle a certainement changé d'apparence. Peut être le croisement d'une racaille avec une autre racaille ? Les propos d'Emmanuel Macron furent chaleureusement applaudis. Logique : aucun des Juifs de l'assistance n'avait jamais été habité à Saint-Denis, Stains ou Garges-lès Gonesse.    

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