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Viktor Orbán reçu très amicalement à l'Elysée : il n'a plus la lèpre ?
©LUDOVIC MARIN / AFP

Nous avons un président thaumaturge

Il est en voie de guérison. Car Macron peut faire des miracles.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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La lèpre est une maladie particulièrement affreuse. Des lésions cutanées qui défigurent ceux qui en sont atteints. Elle a été éradiquée en Europe et, plus tard, en Afrique. Puis elle est revenue chez nous sous une forme rebelle et tenace : la lèpre nationaliste.

Avec Matteo Salvini, Viktor Orbán en était la plus repoussante incarnation. C'est ainsi que l'avait désigné Macron, opposant la pureté immaculée du progressisme à la laideur absolue de la lèpre nationaliste. Mais Macron a du cœur. Et – qu'il en soit remercié – il s'est transformé en bon docteur. Saint Louis guérissait les écrouelles en les touchant. Saint Macron guérit la lèpre en effleurant doucement ses plaies horribles. Et, les unes après les autres, elles disparaissent.

Viktor Orbán était donc reçu ce jeudi à l'Elysée. Sur les photos qui le montrent, on voit bien que la plupart des plaies sont parties. Il en reste encore quelques unes que le docteur Macron a listées : "immigration, climat, budget européen." Ces plaies là, le chef de l'Etat les guérira aussi.

S'adressant à l'ancien lépreux, il a eu cette phrase conciliante : "Ceux qui pensent qu’une Europe qui se divise, qui se fracasse sur ses propres conflits, sur ses propres chicayas, ressort plus forte se trompent".  En ajoutant avec une tendre œillade à Orbán : "nous avons besoin d'unité".

Finis les chicayas, effacées les divisions ! Il n'y a pas si longtemps, la lutte du progressisme contre le nationalisme se voulait un combat à mort. Maintenant c'est une joute amicale entre gentlemen du même monde.

Cherchons la petite bête. La voici. Le candidat d'Orbán à la Commission européenne a été retoqué par les parlementaires pour cause d'anti-immigrationisme forcené. La candidate de Macron a connu le même sort malheureux car elle avait pris beaucoup de libertés avec l'éthique financière.

Voilà qui crée des liens. Les deux hommes devront trouver deux candidats plus présentables. Celui de Macron aura besoin des voix orbanites. Celui d'Orbán sera heureux de pouvoir compter sur les suffrages macronistes. On sait que Macron guérit la lèpre nationaliste. On sait aussi qu'il ne fait pas ça gratuitement : il veut être payé en retour.

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