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"Le féminisme universaliste est excluant"! Vous ne savez pas ce que ca veut dire ? Faut demander à L'Obs.
©DOMINIQUE FAGET / AFP

Elle est bonne la bouillie ?

Seul ce journal a la réponse à cette angoissante question. On vient d'y embaucher des spécialistes du langage de Rokhaya Diallo.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Je n'ai pas acheté L'Obs. Et cela fait longtemps que je ne le fais plus. Mais on m'a transmis la tribune qu'il a publiée. Elle est signée par une de ces intellectuelles que le journal de Jean Daniel (peut-on encore l'appeler comme ca ?) affectionne.

Je lis donc : "Le féminisme universaliste est excluant". Contradictoire, confus, incompréhensible ? Pas du tout. Car, selon la signataire de la tribune : "la majorité des féministes françaises sont des Blanches". Il est en effet clair qu'une Blanche ne pourra jamais comprendre les douloureux tourments qui taraudent l'âme fragile d'une Noire.

Nous, nous nous étions dit un jour que nous arrêterions de parler de Rokhaya Diallo. Mais elle ne se laisse pas oublier car elle se surpasse toujours. Elle a gravi le sommet du Mont Blanc. Maintenant elle a atteint celui de l'Everest.

Toujours plus haut, toujours plus bête. Ainsi, argumente-t-elle, l'émancipation des femmes blanches s'est faite grâce à l'exploitation des femmes noires qui les ont remplacées pour les tâches ménagères. Elle a observé que dans les hôtels la majorité des femmes de ménage étaient des Noires. A qui la faute si elles ne sont pas toutes devenues agrégées de philo ?

En Afrique, un continent que Rokhaya Diallo chérit, le sort des femmes noires n'est guère enviable. Elles aussi, comme les Blanches, doivent s'émanciper. Une solution toute trouvée selon la logique rokhayesque : il leur faut embaucher des femmes de ménage blanches !

Il y a en France nombre de chômeuses qui ne demandent pas mieux que de s'expatrier en Afrique ou - c'est un plus - il fait nettement moins froid que chez nous.

Un exemple, cité par elle, de la discrimination dont souffrent les Noires en France : le CAP de coiffure délivré par l'Education nationale. Rokhaya Diallo a regardé attentivement le programme de ce diplôme et elle a découvert le scandale : rien n'a été prévu pour les cheveux crépus ! Boulevard Magenta à Paris il y a de nombreux salons de coiffure africains. Ils ne désemplissent pas : les filles noires y viennent pour se faire défriser les cheveux…

Le vrai, le dramatique et quasi insoluble problème que Rokhaya Diallo n'aborde pas (pas encore ?) c'est qu'en France les femmes sont en majorité blanches. Une situation insupportable : on attend qu'elle y remédie.

Il faut reconnaître qu'il est un peu facile de se moquer de Rokhaya Diallo. Alors il vaut mieux se demander pourquoi L'Obs publie le fruit de ses crises délirantes. Ce fut un journal. C'était il y a longtemps.    

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