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Quand l'exercice physique devient thérapie mentale
©Reuters

Bonnes feuilles

Pendant l'été, Atlantico met en avant des ouvrages remarquables publiés dans l'année. Aujourd'hui, "Guérir par la marche" du Dr. Eric Griez, publié aux éditions Eyrolles. Extrait 1/2.

L’idée d’une relation entre activité physique et bien-être est une notion bien ancrée dans l’histoire de l’humanité. Dans l’Antiquité grecque et romaine déjà, des médecins renommés comme Hippocrate et Galien préconisaient l’activité physique comme le moyen le plus sûr de ne pas tomber malade. De leur côté, les civilisations orientales ont depuis toujours attribué un rôle central à la culture physique comme moyen d’entretenir l’équilibre du corps et de l’esprit. Nous avons d’ailleurs aujourd’hui hérité du yoga, du tai-chi-chuan et de la multitude des disciplines apparentées devenues très tendance.

            Lucie, 32 ans, est traitée pour dépression, la seconde fois en l’espace de cinq ans. Cafard le jour, insomnies la nuit ; elle a perdu l’appétit, peine à gérer son travail d’infirmière-enseignante et se reproche de n’être plus à la hauteur. Son médecin évoque un burn-out et prescrit un antidépresseur. Elle est maintenant au repos sous certificat médical, consulte une psychologue, mais ne progresse pas. Elle vient nous trouver, craignant la même dérive qu’il y a quelques années. Nous discutons des options dans l’immédiat. Elle doute de l’efficacité de la médication, écarte une augmentation de dose et préfère ne pas essayer d’autres antidépresseurs. Nous suggérons alors de renforcer le traitement en cours par l’activation physique, en expliquant la raison d’être de cette stratégie. Comme elle sort peu, il est convenu de commencer modestement par une marche quotidienne de 10 minutes. Elle acquiert un traqueur d’activité qui comptabilise ses pas et tient un journal qu’elle nous transmet par e-mail. Après quelques tâtonnements, elle réussit à porter son activité de 4000 à 5000 pas par jour. À la fin de la quatrième semaine, elle approche les 7000. Encouragée, elle se prend au jeu. Elle renoue avec des cours de danse précédemment abandonnés. Sur l’échelle de dépression de Montgomery et Asberg, son score initial de 26, suggestif d’un état dépressif modéré, tombe à 21 le mois suivant et à 12 au troisième mois de traitement. Elle reprend le travail, pratique la danse deux fois par semaine et est devenue ardente utilisatrice de son moniteur d’activité, qui témoigne du maintien de sa vie active et documente accessoirement l’amélioration de son sommeil...

On semble donc avoir toujours pressenti que la santé et l’activité physique sont liées, notamment parce que les personnes qui sont actives paraissent rester en meilleure forme que celles qui bougent peu. Mais ce n’est qu’au cours des dernières années que la recherche a commencé à le confirmer, preuves scientifiques à l’appui.

Inversement, il est désormais bien établi qu’il y a un rapport direct entre le manque d’activité physique et l’apparition de certaines maladies. La démonstration en a été faite pour les accidents cardio-vasculaires (troubles coronariens, infarctus), l’obésité, le diabète de type 2 et pour certains cancers... L’évidence est telle que les plus hautes autorités en matière de santé publique, comme l’Organisation mondiale de la santé, publient des recommandations officielles en matière d’activité physique.

Cependant, chose encore largement ignorée, l’activité physique produit aussi un effet direct sur le système nerveux et elle est, de ce fait, susceptible d’affecter – en bien – nos facultés mentales.

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